Pour le moment, ce sont les contraintes sur les habitations (bilans énergétiques, passoires thermiques… il ne fait pas bon vendre ou louer un bien aujourd’hui si l’on n’est pas très riche) et les voitures (arrêt des moteurs thermiques à l’horizon 2035, c’est demain!) qui commencent à se faire sentir concrètement. mais les réactions restent très limitées, le débat est pratiquement absent (ou « interdit ») et aucune opposition structurée n’émerge, aucun parti politique n’affronte la question. Sont-ils tous d’accord, est-ce un réflexe grégaire, ont-ils peur? Même les bruyants « insoumis » (en peau de lapin) qui ont transformé notre Assemblée nationale en un théâtre d’émeutes permanent ont oublié leur prétendue « insoumission », et filent doux devant les injonctions de l’oligarchie de Bruxelles. Quand les gens se réveilleront, il sera trop tard pour freiner la course en avant qui, petit pas après petit pas (et même des pas de plus en plus grands), grignote nos libertés et nous conduit tout droit au désastre.

Maisons et voitures, une idéologie folle mène l’Europe au désastre

Eugenio Capozzi

lanuovabq.it/it/case-e-auto-unideologia-folle-porta-leuropa-al-disastro

L’imposition de l’adaptation énergétique des habitations et du moteur électrique pour les voitures est le fruit d’une idéologie autoritaire aux relents totalitaires, version actualisée de celles qui ont sévi dans l’Europe du XXe siècle. L’objectif « vert » d’un prétendu « salut » exige des mesures qui détruisent le bien-être des citoyens et l’économie.

La progression qui semble inexorable de la directive européenne sur l’adaptation écologique des bâtiments, et la décision du Parlement européen sur l’interdiction définitive des moteurs à combustion interne à partir de 2035 commencent enfin à susciter des réactions sérieusement alarmées dans l’opinion publique européenne.

Mais ces réactions, autour desquelles une première ligne embryonnaire d’opposition organique est en train de se coaguler parmi les forces politiques continentales réunies dans les groupes populaires et conservateurs, restent pour l’instant principalement centrées sur la contestation des répercussions négatives que ces décisions auront sur telle ou telle catégorie. Et donc sur la demande subséquente d’une modulation et d’un calendrier différents, plus élastiques et moins péremptoires, de la « transition » embrassée de manière apodictique, « sans si et sans mais », par la majorité des gouvernements et de la classe politique de l’Union.

Ce qui fait encore largement défaut, c’est une évaluation globale de l’ensemble de l’opération, capable d’identifier ses failles profondes, et d’alerter réellement les sociétés européennes sur la logique extrêmement dangereuse pour les libertés et la démocratie qui la sous-tend.

Cela peut se comprendre, à la lumière du martèlement et de l’incessante propagande à sens unique imposée aux citoyens des pays de l’UE, comme à ceux de la quasi-totalité de l’Occident, au cours des dernières années, marquées par un alarmisme « grétiste » [de Greta…] apocalyptique. Mais aujourd’hui, à la lumière du stade désormais avancé des processus politiques et réglementaires que cet alarmisme a engendré, ce n’est absolument plus justifiable pour quiconque veut encore sauvegarder, dans notre partie du monde, un reste de libertés civiles qui ont vu le jour il y a des siècles, et qui sont aujourd’hui de plus en plus accaparées par des pouvoirs envahissants comme rarement dans son histoire.

En effet, si l’on considère que l’imposition de la transformation radicale des logements et le passage tout aussi radical aux moteurs électriques remontent à leurs racines culturelles, on en arrive à la conclusion que, pour paraphraser Shakespeare, « il y a une méthode dans cette folie » [Hamlet]. Dans les deux cas, il ne s’agit pas d’une fascination ou d’une suggestion superficielle, mais d’un dessein idéologique et politique très précis.
Le trait commun des deux programmes, en effet, avant même les dégâts qu’ils ont produits dans leur développement, réside précisément dans le modèle de société qu’ils préfigurent, dans l’idée de politique qu’ils présupposent et dans la conception de l’Union européenne qu’ils sont en train de consolider.

Ils sont, en effet, le fruit cohérent d’une idéologie autoritaire aux possibles accents totalitaires, version dérivée et actualisée de celles qui ont sévi dans l’Europe du XXe siècle. La base théorique sur laquelle se fondent les politiques impositives de la « transition verte » est un axiome dogmatique, sur lequel se greffe un projet de palingénésie radicale de l’humanité dans une clé gnostique : le développement de la civilisation humaine, et en particulier des sociétés industrielles, est mortel pour l’écosystème et pour l’humanité elle-même, car il génère, à travers les émissions de dioxyde de carbone, un changement climatique anthropique qui, s’il n’est pas maîtrisé, produira un bouleversement environnemental avec la fin de la vie humaine, et de nombreuses autres formes de vie, sur la planète.

Il s’agit d’un axiome totalement indémontrable, non « réfutable » sur la base des données disponibles, mais soutenu par les institutions internationales (à commencer par l’ONU) à travers des recherches subventionnées par elles précisément dans le but de l’alimenter, et repris par un système médiatique presque unanime : contrôlé, financé, incité, conditionné et intimidé par les pouvoirs publics de la même veine. Partant de ce postulat – qui implique une caricature moralisatrice de l’économie et de la politique, reposant sur un concept vide de culpabilité collective à expier – les pouvoirs étatiques et super-étatiques occidentaux, et en particulier l’Union européenne, affirment que la priorité absolue de la politique est de s’attaquer à cette « urgence » primaire, en poursuivant par voie législative la « correction » de la catastrophe climatique causée par la « méchante » race humaine, à tout prix, le plus rapidement possible (« le temps presse », « notre maison est en feu ! « ) et par tous les moyens disponibles, sans exception.

Tous les autres objectifs de la politique et de l’économie, devant l’objectif du « salut », doivent nécessairement passer au second plan : y compris le développement économique, les niveaux de bien-être, l’emploi, et même la liberté individuelle de choix en matière de consommation, d’utilisation et de gestion des biens.

Il ne sert à rien d’objecter que toutes les mesures concernant l’immobilier et les voitures, même si elles étaient appliquées servilement, réduiraient les émissions de CO2 d’un pourcentage infinitésimal du total de CO2 émis dans le monde. Que le fait de forcer tous les propriétaires à s’adapter au critère abstrait et inutile de « zéro émission » entraînerait des dépenses insoutenables, une baisse de la valeur des biens immobiliers et une flambée inflationniste sans précédent. Que la conversion totale à la voiture électrique se traduirait en pratique par l’impossibilité de posséder une voiture pour la grande majorité des citoyens, une explosion de la demande énergétique impossible à satisfaire, l’effondrement de la chaîne d’approvisionnement automobile et une soumission totale à l’industrie et aux matières premières chinoises.

Dans la logique du nouveau fanatisme institutionnalisé, toute discussion est inadmissible. Quiconque s’oppose, pour quelque raison et sur quelque fondement que ce soit, à la chaîne de décision qui découle de l’axiome primaire n’est pas simplement considéré comme un opposant, mais comme un ennemi de la civilisation, de l’humanité, du progrès, de la science, dont la bouche doit être fermée pour le bien de tous.

La priorité absolue de l’objectif annoncé comme une question de vie ou de mort, comme dans l’histoire des pires régimes dictatoriaux, est telle qu’on lui sacrifie toute autre exigence, et la vie même des êtres humains. Cette fois, au nom d’une « doctrine » produite par un super-État techno-politico-bureaucratique, en accord avec les intérêts de méga-concentrations économico-financières qui se voient attribuer un régime d’oligopole-monopole et une rente de situation colossale par une logique dirigiste rigide.

Une « doctrine » qui représente une répétition, à quelques variations près, du régime établi il y a quelques années au nom de « l’urgence pandémique ».

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