Il s’agit d’une série de conférences parrainées par La Bussola et l’Observatoire Van Thuan pour la Doctrine sociale de l’Eglise, et animée par des figures prestigieuses, dominée par celle du cardinal Muller. Loin de moi l’idée de comparer avec celle, virtuelle, que j’ai ouverte dans ces pages, et qui n’est qu’une très modeste école primaire s’adressant aux débutants et aux cancres, mais le but est le même: garder vivante la pensée d’un Maître de vie et de foi. Et les sujets abordés par cette école au niveau universitaire pourront servir de fil conducteur (pourquoi pas?) pour de futures « leçons » de mon école élémentaire.

Après la mort terrestre de Benoît XVI, un large mouvement de fidèles désireux de conserver ses enseignements et de comprendre la voie qu’ils indiquent pour l’avenir de l’Église et de la société s’est consolidé et développé.

Le programme

Avec Müller à l’école de doctrine sociale de Benoît XVI

Riccardo Cascioli, Stefano Fontana
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Après la mort terrestre de Benoît XVI, un large mouvement de fidèles désireux de conserver ses enseignements et de comprendre la voie qu’ils indiquent pour l’avenir de l’Église et de la société s’est consolidé et développé. L’école de la Doctrine sociale de l’Église de la Bussola et de l’Observatoire Van Thuan est consacrée au magistère du pontife. Parmi les intervenants, il y aura Müller, Melina, Crepaldi et de nombreux noms de la Bussola

La traditionnelle École de la doctrine sociale de l’Église du printemps 2023, organisée par Nuova Bussola Quotidiana et l’Observatoire Cardinal Van Thuân, débutera le 17 mars. Le thème de cette année était, dans un certain sens, incontournable. Après la mort terrestre de Benoît XVI, un large mouvement de fidèles désireux de conserver ses enseignements et de comprendre la voie qu’ils indiquent pour l’avenir de l’Église et de la société s’est consolidé et développé. C’est pourquoi il a été décidé de consacrer l’intégralité de l’École de printemps à ses enseignements sur la doctrine sociale, tous centrés sur la « place de Dieu dans le monde », un thème récurrent dans tous ses discours car, comme il l’a écrit dans son encyclique Spe Salvi, un monde sans Dieu est un monde sans espoir.

L’École de cette année, qui comprendra, comme toujours, dix conférences en direct qui seront également disponibles en différé, est enrichie par la présence du cardinal Gerhard Ludwig Müller et de l’archevêque Giampaolo Crepaldi, qui donneront les deux premières conférences.

Le premier s’efforce de faire la lumière sur d’importantes questions doctrinales et ecclésiastiques, mais il s’exprime aussi souvent sur les nombreux dangers qui menacent aujourd’hui la coexistence humaine et qui découlent des nouvelles idéologies de l’environnementalisme et du mondialisme, y compris les nouvelles formes de totalitarisme. Ses enseignements éclairent ainsi les questions de la Doctrine sociale de l’Église.

Mgr Crepaldi, qui a inauguré la première édition de cette École nationale il y a des années par une série de conférences, est l’un des plus grands spécialistes de la Doctrine sociale de l’Église et a édité le Compendium [du catéchisme] et l’encyclique Caritas in veritate. Nous avons devant nous deux conférenciers de premier plan.

Parmi les autres conférenciers de l’École de cette année, je voudrais souligner en particulier la présence du professeur Mgr Livio Melina, ancien doyen de l’Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, et de Dom Giulio Meiattini, un moine bénédictin qui, dans nombre de ses écrits et discours, a procédé à des évaluations critiques aiguës de l’air du « régime » que nous respirons à notre époque. Le premier donnera une conférence sur l’idéologie du genre et l’homosexualisme, deux sujets de frontière que le pape Benoît a beaucoup traités. Le second parlera des devoirs et des droits, afin d’en retracer le fondement inaliénable.

Les dix conférences permettront d’étudier les différents aspects de l’enseignement social de Benoît XVI qui, comme on le sait, présente une caractéristique particulière. Plutôt que de traiter de questions sociopolitiques particulières, il a abordé les fondements mêmes de la doctrine sociale de l’Église, touchant ainsi les nerfs à vif les plus sensibles des principaux défis contemporains et futurs. Le traitement des questions sociales n’était pas seulement l’encyclique Caritas in veritate, ou le paragraphe 28 de Deus Caritas est (« une encyclique dans une encyclique », comme on l’appelait), mais aussi nombre de ses célèbres discours.

Les conférenciers de notre école parleront certainement des encycliques de Benoît XVI, mais aussi du discours au Parlement allemand en 2011, de celui aux Bernardins à Paris en 2008 ou de celui au Westminster Hall à Londres en 2010 et – pourquoi pas ? – même celui préparé en 2007 et jamais prononcé à l’université La Sapienza de Rome. Tous ces discours ne portent pas sur des aspects particuliers de la vie sociale et politique, mais sur leurs fondements. À Berlin, le thème de la légitimation de l’autorité politique a été traité à l’aide de l’exemple du roi Salomon ; aux Bernardins, sur les traces du monachisme chrétien, on a dit que le Quaerere Deum est la source de l’engagement dans toutes les questions de la vie mondaine ; à Londres, on a posé le problème de la démocratie moderne, si fragile lorsqu’elle pense se suffire à elle-même ; à la Sapienza, on devait discuter du thème de la vérité, surtout dans le domaine moral.

Il s’agit d’enseignements fondateurs et directeurs pour tout le reste. Sur cette base, Stefano Fontana parlera de la laïcité de la politique bien comprise, Don Samuele Cecotti des principes non négociables, Tommaso Scandroglio du droit naturel, Luisella Scrosati de la société multireligieuse, Luca Pingani de la démocratie relativiste et Riccardo Cascioli, avec Stefano Fontana comme directeur de l’École, de l’écologie humaine et de l’écologie environnementale. Qu’est-ce que la laïcité si un Dieu sans pouvoir n’est pas Dieu ? Qu’en est-il des principes non négociables si le maintien de la moralité publique en dépend ? Qu’est-ce que la liberté de religion si le Temple de Satan et la nouvelle « religion de l’Ailleurs » [La chiesa dell’altrove, ndt] de Beppe Grillo la revendiquent aussi ? Que devons-nous défendre de cette démocratie qui devient de plus en plus totalitaire ? Que penser de la conversion écologique si, compte tenu de l’idéologie écologiste actuelle, elle se fait contre l’homme et contre Dieu ?

En ce moment, la société et l’Église sont dans le désarroi. Il semble que quelqu’un soit intervenu pour brouiller les cartes en nous obligeant à vivre dans une confusion présentée comme une ouverture à la nouveauté, sinon au souffle de l’Esprit. Ressaisir les points fondamentaux à la lumière d’un magistère solide et convaincant, même s’il n’est pas complet dans tous les détails, est une nécessité.

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