(Mise à jour ultérieure). Le testament spirituel de Benoît XVI (rédigé en 2006) avait été publié, uniquement en allemand (v.o.) et en italien (traduction), sur le Bollettino, le bulletin du Bureau de presse du Saint-Siège daté du 31 décembre 2022, donc le jour de sa mort.

Depuis, il a été mis en ligne dans les différentes langues sur le site officiel du Saint-Siège (www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/elezione/documents/testamento-spirituale-bxvi). Un peu caché, quand même, presque en catimini, j’ai eu un peu de mal à le trouver, il est sous l’onglet « Election »!!

La traduction en français (sans doute faite à partir de l’italien) que j’avais reprise d’un site quelconque ici (Le testament spirituel de Benoît XVI ) n’était pas satisfaisante (par exemple on lit dans l’admonestation qu’il adresse aux chrétiens « ne soyez pas confus », ce qui dans le contexte ne veut pas dire grand chose en français).

Les médias n’ont généralement retenu que le fait que le Saint-Père « demandait pardon » (de quoi?) comme si, demander pardon à ceux que l’on a offensés (voir le Notre Père) au moment de paraître devant le Juge suprême n’était pas l’obligation de tout chrétien (je pense au testament de Louis XVI, qui écrivait, peu de temps avant de monter à l’échafaud: Je prie tous ceux que je pourrais avoir offensés par inadvertance … ou ceux à qui j’aurais pu donner de mauvais exemples ou des scandales de me pardonner le mal qu’ils croient que je peux leur avoir fait.)
Pourtant, il y avait un autre passage, bien plus important, je dirais, polémique, qu’ils ont soigneusement omis de citer, et qui mettait nommément en cause une certaine vulgate répandue dans certains milieux intellectuels « de gauche » (si l’on me permet ce pléonasme!) et aussi, par ricochet, dans les médias qui leur font caisse de résonnance.

Depuis soixante ans, j’accompagne le chemin de la théologie, en particulier celui des études bibliques, et j’ai vu s’effondrer, au fil des générations, des thèses qui semblaient inébranlables et qui se sont révélées n’être que de simples hypothèses

Was ich vorhin von meinen Landsleuten gesagt habe, sage ich nun zu allen, die meinem Dienst in der Kirche anvertraut waren: Steht fest im Glauben! Laßt euch nicht verwirren! Oft sieht es aus, als ob die Wissenschaft – auf der einen Seite die Naturwissenschaften, auf der anderen Seite die Geschichtsforschung (besonders die Exegese der Heiligen Schriften) – unwiderlegliche Einsichten vorzuweisen hätten, die dem katholischen Glauben entgegenstünden. Ich habe von weitem die Wandlungen der Naturwissenschaft miterlebt und sehen können, wie scheinbare Gewißheiten gegen den Glauben dahinschmolzen, sich nicht als Wissenschaft, sondern als nur scheinbar der Wissenschaft zugehörige philosophische Interpretationen erwiesen – wie freilich auch der Glaube im Dialog mit den Naturwissenschaften die Grenze der Reichweite seiner Aussagen und so sein Eigentliches besser verstehen lernte. Seit 60 Jahren begleite ich nun den Weg der Theologie, besonders auch der Bibelwissenschaften, und habe mit den wechselnden Generationen unerschütterlich scheinende Thesen zusammenbrechen sehen, die sich als bloße Hypothesen erwiesen: die liberale Generation (Harnack, Jülicher usw.), die existenzialistische Generation (Bultmann usw.), die marxistische Generation. Ich habe gesehen und sehe, wie aus dem Gewirr der Hypothesen wieder neu die Vernunft des Glaubens hervorgetreten ist und hervortritt. Jesus Christus ist wirklich der Weg, die Wahrheit und das Leben – und die Kirche ist in all ihren Mängeln wirklich Sein Leib.

Ce que j’ai dit tout à l’heure de mes compatriotes, je le dis maintenant à tous ceux qui ont été confiés à mon ministère dans l’Église : Tenez bon dans la foi ! Ne vous laissez pas confondre [/dérouter]!

Il semble souvent que la science – d’une part les sciences naturelles, d’autre part la recherche historique (en particulier l’exégèse des Saintes Écritures) – ait des vues irréfutables qui s’opposent à la foi catholique.

J’ai assisté à distance aux transformations des sciences naturelles et j’ai pu voir comment des certitudes apparentes contre la foi, se révélaient ne pas être de la science, mais des interprétations philosophiques appartenant seulement en apparence à la science – tout comme la foi a appris, dans le dialogue avec les sciences naturelles, la limite de la portée de ses affirmations et ainsi à mieux comprendre ce qu’elle est.

Depuis soixante ans, j’accompagne le chemin de la théologie, en particulier celui des études bibliques, et j’ai vu s’effondrer, au fil des générations, des thèses qui semblaient inébranlables et qui se sont révélées n’être que de simples hypothèses : la génération libérale (Harnack, Jülicher, etc.), la génération existentialiste (Bultmann, etc.), la génération marxiste. J’ai vu et je vois comment, dans l’enchevêtrement des hypothèses, la raison de la foi a émergé et émerge à nouveau. Jésus-Christ est vraiment le chemin, la vérité et la vie – et l’Église, dans toutes ses imperfections, est vraiment Son corps.

(traduction avec Deepl)

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