Une tentative massive et coordonnée de salir la mémoire du saint pape polonais est en cours (*) Elle s’inscrit dans un processus bien rôdé dont la dernière victime en date est Benoît XVI (sa mort l’a mis provisoirement à l’abri des poursuites, mais gare, si sa mémoire commençait à faire l’objet d’une trop grande vénération). Je lis à l’instant sur le site Belgicatho cette information, reprise du portail Zenit. La conférence épiscopale polonaise a émis un communiqué, et a demandé qu’il soit lu dans toutes les paroisses. Un exemple dont on aurait apprécié qu’il vienne du Pape, mais de ce côté là, il n’y a malheureusement pas grand chose à attendre, sinon les habituels lieux communs: le sujet est trop « chaud » et l’aborder de front risquerait de lui faire perdre la protection des médias.

(*) Articles reliés

Communiqué de la Conférence des évêques polonais (extrait)

(…)

Face aux tentatives récentes et massives de discréditer la personne et l’œuvre de saint Jean-Paul II, nous lançons un nouvel appel au respect de la mémoire de l’un de nos plus éminents compatriotes. Le processus de canonisation qui a été mené à bien, comprenant aussi une analyse historique approfondie et scientifique, ne laisse aucun doute sur la sainteté de Jean-Paul II. Allons-nous nous laisser priver de ce trésor en raison d’une analyse de journalistes rédigée à partir de documents du service de sécurité communiste ?

.

Cette analyse a été réalisée sans tenir compte des travaux universitaire, de manière partiale, souvent non historique, sans connaissance du contexte, d’autres documents, rapports ou études existants. Les documents du service de sécurité communiste montrent surtout l’étendue de la surveillance du cardinal Karol Wojtyła. Nous ne pouvons admettre une version des faits où ceux qui se sont opposés à la dictature communiste devraient avoir honte et se justifier, au lieu de ceux qui ont surveillé les citoyens, rédigé des fiches individuelles, collaboré avec le régime communiste, persécuté les croyants et violé la conscience des gens.

.

Le jugement de l’Église sur la sainteté d’une personne ne se fait pas sur la base de ses décisions ou absence de décisions individuelles. Elle prend en compte l’ensemble de la vie et des actes d’une personne et les fruits qui en découlent. En tant que pape, saint Jean-Paul II a qualifié les abus sur mineurs de crimes les plus graves.

Il a demandé à tous les épiscopats du monde d’adopter des dispositions particulières pour traiter de tels cas. Fidèles à ses instructions, nous nous préoccupons aujourd’hui de la protection des jeunes au sein des structures ecclésiales. Nous sommes tenus d’écouter et d’apporter une aide concrète à tous ceux qui sont blessés par le peuple de l’Église. Nous remercions tous ceux qui, avec beaucoup de courage et de fermeté, défendent le nom de saint Jean-Paul II.

.

Nous vous exhortons à ne pas utiliser la figure du pape polonais à des fins politiques actuelles. Nous vous encourageons à prier par l’intercession de saint Jean-Paul II pour notre Église et notre communauté nationale. Ne nous laissons pas priver du sentiment de fierté et de joie d’appartenir à l’Église du Christ. Ne nous laissons pas diviser, défendons ensemble nos valeurs les plus chères.

(394Assemblée plénière de la Conférence épiscopale polonaise le 14 mars 2023)

*

Mots Clés :
Share This