Je découvre, en lisant la Bussola, que le concept de « Ville de 15 minutes », visant à repenser les villes de façon à ce que tous les services soient accessibles en 15 minutes, à pied ou en vélo (mais sans voiture!) était née dans le cerveau d’Anne Hidalgo qui, à défaut de popularité dans la ville dont elle est l’édile (où elle est unanimement détestée) essaie de laisser une trace dans l’histoire… des utopies. La sienne, sous des dehors raisonnables cache en réalité de nombreux problèmes, y compris pratiques. Sans parler de la volonté tenace de certains, vaguement teintés de vert (mais comme les pastèques, ils sont rouges à l’intérieur), de redéfinir autoritairement la vie des autres.

La ville de 15 minutes. Totalitarisme vert à l’essai

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La ville de 15 minutes est un projet de réorganisation des espaces urbains. Oxford est l’expérience la plus avancée, mais le nom a été inventé par Anne Hidalgo à Paris. Tous les services doivent être accessibles en 15 minutes à pied ou en pédalant. C’est une bonne idée. Le problème, ce sont les amendes pour ceux qui sortent en voiture.

De Paris à Melbourne, une initiative visant à transformer radicalement l’organisation des villes, grandes et petites, fait le tour du monde, mais les médias, à l’exception de quelques journaux « rebelles », n’en parlent pas. Le projet, baptisé « Ville 15 minutes » par la maire de Paris Anne Hidalgo, vise à redessiner les quartiers et à rapprocher les services essentiels des habitants, afin qu’ils soient accessibles à pied ou à vélo en un quart d’heure environ, dans le but d’améliorer l’air et la qualité de vie, et surtout de sauver la planète du « terrible » CO2.

Dit comme cela, ce projet ne semble pas du tout sujet à controverse. Au contraire, il a suscité des protestations, notamment au Royaume-Uni, où les opposants à la « ville de 15 minutes » ont rejoint les protestations contre l’Ulez (Ultra Low Emission Zone) de Londres, qui interdit la circulation aux véhicules ne répondant pas à certaines normes.

Décrite par Nigel Farage comme un système « qui ferait l’envie de Pyongyang », la « Ville de 15 minutes » exige des résidents d’un quartier donné qu’ils aient l’autorisation de circuler en dehors de son périmètre. Par exemple, à Oxford, la ville où le projet est le plus avancé, il y a 100 autorisations par an, après quoi les voitures se verront infliger une lourde amende (100 livres sterling par infraction).

Face aux protestations véhémentes, le conseil municipal d’Oxford a publié un communiqué précisant qu’aucune barrière physique ne sera placée sur le chemin des voitures quittant la ville (bien qu’il y ait déjà des bornes mobiles dans certaines rues, sujettes au sabotage la nuit, ce qui n’est pas surprenant), mais seulement des caméras capables de lire les plaques d’immatriculation afin d’appliquer des amendes. Ceux qui n’ont plus de permis, rassurent-ils, pourront toujours sortir du périmètre assigné en suivant un certain itinéraire plus long.

Ces assurances n’ont toutefois pas encore calmé les craintes de ceux qui rejettent le concept même de devoir demander un permis pour circuler librement en voiture, surtout lorsqu’on lit les objectifs déclarés par le Consortium des maires du C40 [C40 Cities Climate Leadership Group], basés sur les objectifs de l’Agenda 2030 de l’ONU. Comme le souligne le sociologue canadien Jordan Peterson, ces objectifs sont les suivants : réduire l’apport calorique par habitant à 2 500 calories par jour au cours des 15 prochaines années ; faire en sorte que les classes inférieures, qui incluent tout le monde sauf l’élite, ne puissent pas prendre l’avion plus d’une fois tous les trois ans ; éliminer 90 % des voitures privées afin de forcer les gens à utiliser les transports publics, lorsqu’ils existent, ce qui prend invariablement beaucoup de temps ; et limiter le nombre de déplacements possibles en dehors de leur quartier.

L’expérience des lockdowns en cas de pandémie a sans aucun doute rendu méfiants à l’égard des autorités de nombreux citoyens qui auraient autrefois fait davantage confiance aux solutions imposées d’en haut pour résoudre les problèmes mondiaux. Par exemple, certains ironisent déjà sur le fait que pour Paris, qui pour les Jeux olympiques de 2024 fermera 185 kilomètres de routes et installera les caméras de contrôle nécessaires, il serait absurde, une fois l’événement terminé, de rétablir la situation initiale au lieu de laisser en place des zones d’exclusion utiles pour séparer la plèbe des divers « autorisés ».

Par ailleurs, les campagnes médiatiques qui, au nom de la science officielle, ont censuré pendant la pandémie les opinions discordantes, même celles qui faisaient autorité, en les qualifiant de « désinformation », ont conduit beaucoup de gens à écouter pour la première fois la voix de ceux qui expliquent que le CO2 n’est pas mauvais mais vital pour la végétation, ce qui invaliderait le fondement même de toute restriction à la liberté de circulation des personnes.

Mais les villes de 15 minutes (rebaptisées 20 minutes ou 30 minutes pour les zones où les distances sont plus grandes), pourraient n’être qu’une étape vers la réorganisation rêvée par les partisans du gouvernement mondial, si l’on considère le projet TriState City, la mégapole prévue pour une tranche de l’Europe du Nord qui couvrirait les Pays-Bas et déborderait sur la Belgique et l’Allemagne. Le site web du gouvernement néerlandais nie que ce projet ait un quelconque lien avec les politiques contre l’utilisation de l’azote dans l’agriculture du gouvernement Rutte – débouté, sans surprise, lors des dernières élections – qui menacent la survie même de l’agriculture.

Encore plus en avance, sur le plan technologique, le projet The Line, lancé en 2021 par l’Arabie saoudite, prévoit une ville luxueuse mais sans voiture qui s’étendra sur 170 km dans le désert, derrière des murs de 500 mètres de haut, invisibles car recouverts d’un miroir. À l’intérieur, 9 millions de Néomiens, appelés ainsi d’après le nom donné à ce nouveau lieu [NEOM, le nom résulte de l’association de neo – nouveau, en grec-, et de m pour moustaqbal – مستقبل, futur, en arabe – cf. wikipedia], pourront se déplacer d’un côté à l’autre de la ville en quelques minutes grâce à un train à grande vitesse.

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