Le dernier sommet du G7 se déroulait du 13 au 15 juin 2024 dans les Pouilles sous la présidence de Giorgia Meloni. Thème principal de la rencontre: l’Intelligence Artificielle. Et François, invité, s’y est rendu en personne. Sa présence parmi les représentants de ce « deep state » planétaire qui œuvre partout contre les peuples et la religion (catholique, bien sûr) illustre la grande contradiction d’un pontificat dont la prétention initiale de « démondaniser » l’Eglise s’est révélée au fil du temps être plus un slogan de communicants qu’une voie évangélique.
AM Vali reprend le jugement sévère d’un prêtre missionnaire, dont le cri de protestation est reproduit – ce n’est pas un hasard – sur le formidable blog de Giorgio Agamben.
Le Pape au G7 et les (sévères) évaluations d’un missionnaire
www.aldomariavalli.it/2024/06/24/il-papa-al-g-7-e-le-valutazioni-dure-di-un-missionario/
La présence du pape parmi les « grands » du système attriste, inquiète et inspire de la honte à ceux qui pensaient que choisir les pauvres et leur voie n’était pas se frayer un chemin parmi les puissants pour devenir leur « aumônier » et, en fin de compte, leur garant. C’est une trahison que d’utiliser les visages et le silence des pauvres pour s’asseoir ensuite à la table des riches et des puissants.
Ce jugement cinglant sur la présence du pape au G7 dans les Pouilles a été exprimé par un religieux qui travaille en Afrique, le père Mauro Armanino, missionnaire à Niamey, au Niger [le texte a été repris par Giorgio Agamben sur son blog Quod-libet].
Le père Mauro ne mâche pas ses mots. Et, parlant de la présence du pape au G7, il tire à vue.
Avoir accepté l’invitation des « grands » est pour lui la « énième et pathétique tentative d’accompagner, en tant qu’aumônier de cour, le système actuel qui, comme le capitalisme dont il est l’expression, est né et a grandi sans cœur ».
Ce pontificat « insondable et ambigu » se caractérise par une tendance à « jouer sur tous les tableaux avec la même inconscience éhontée ». D’un côté, « rencontrer et valoriser les mouvements sociaux », « assumer les pauvres comme élément transformateur du système », parler des « périphéries d’où devraient jaillir un monde nouveau et une Église à l’écoute » ; de l’autre, célébrer « l’alliance du Vatican avec le « capitalisme inclusif », qui compte parmi ses membres et promoteurs les magnats les plus en vue du capitalisme mondialisé.
Mais cela ne suffit pas.
« Avec la crise manipulée du Covid, le pape actuel a touché au pire de ce que l’on pouvait attendre d’un politicien à la petite semaine : l’obligation pour tout le personnel de l’État du Vatican de se faire vacciner sous peine d’être licencié sur le champ, l’invitation ferme faite aux fidèles chrétiens de se faire vacciner « par amour » et les rencontres plus ou moins « secrètes » avec les patrons de l’industrie de la vaccination, et malgré les dommages causés et constatés l’augmentation de la mortalité dans les pays qui ont le plus administré les « vaccins », il n’est jamais sorti du pape un seul mot de sollicitude pour ceux qui ont souffert de sa ferme invitation à se faire vacciner, encore moins une demande officielle de pardon pour avoir raté sa cible ».
Selon le missionnaire, « l’apparence « démocratique » de cette papauté est contredite par les protagonismes de la vie publique quotidienne », où Bergoglio « s’exhibe de manière asphyxiante au point de se demander s’il existe encore une conférence épiscopale italienne digne de ce nom ».
Mais ce qui déplaît au Père Mauro, c’est qu’avec sa présence physique au sommet du G7 (où la Russie et la Chine n’étaient pas présentes), le pape a été compté parmi les puissants de la terre. Et pour quoi faire ? Pour parler d’intelligence artificielle !
Conclusion :
« Une Église comme signe de contradiction pour les empires d’aujourd’hui semble être passée de mode ».
J’ai trouvé ces appréciations remarquables par leur franchise et par le fait qu’elles viennent d’un homme, d’un religieux, qui a choisi de partager sa vie avec les pauvres, au point que l’article est signé « du sable et des pauvres du Niger ».
Je me suis demandé : Jésus serait-il allé au G7 ? Je ne sais pas. Peut-être y serait-il allé et aurait-il fait l’une de ses colères. Ou peut-être que la question n’a pas de sens.
Toutefois, je note avec attention la remarque du père Mauro :
« S’asseoir à côté du pouvoir en place et prendre en même temps le parti des pauvres suscite des soupçons quant à l’authenticité et à la sincérité de celui qui joue pour le public ».