Le Pape n’a pas jugé utile de faire des commentaires, encore moins d’élever une protestation, non pas, sans doute, pour éteindre un éventuel incendie, mais pour ne pas déplaire à des « amis ». Mais on ne s’attendait certainement pas à ce commentaire au vitriol venant du journal de la Conférence épiscopale italienne, réputé très « gay-friendly. » et connu pour sa main tendue aux milieux LGBT. On croirait lire un éditorial de Mgr Vigano… Décidément, cette sinistre pantalonnade aura eu des retombées surprenantes, jusqu’à fédérer dans un même opprobre des milieux que tout oppose (il paraît que même Mélenchon n’a pas aimé!!!).
En passant notre « grandeur », et notre « Bastille chauvine » (là, je me dissocie formellement!) en prennent pour leur grade. Disons que nos voisins ne vous aiment pas vraiment…

Lors de la cérémonie d’ouverture, des athlètes sur la touche et des fautes de goût irrespectueuses.

www.avvenire.it/agora/pagine/ma-che-senso-ha-dover-vivere-ogni-evento-per-di-piu-sportivo-come-se-fosse-un-gay-pride

Kitsch et offensante, la parodie de drag queen de la Cène de Léonard de Vinci : mais quel sens cela a-t-il de transformer chaque événement planétaire en gay pride ?

S’ils voulaient nous étonner par leur grandeur [en français dans le texte] proverbiale, les organisateurs, réalisateurs, chorégraphes, bouffons et danseurs de la cérémonie d’ouverture de Paris 2024 ont réussi, mais pas vraiment « alla grande » [de façon grandiose]. Nous avons encore la gueule de bois multimédiale de la parade parisienne. Effets secondaires pour la santé des spectateurs stoïques du marathon inaugural : risque de pneumonie pour ceux qui se sont assis dans les places non couvertes des tribunes, y compris celle réservée à notre chef d’État Sergio Mattarella [parti avant la fin, après avoir salué le passage sur la Seine de la délégation italienne, ndt], et colite pour certains passages nauséabonds qui mortifient des siècles de grand art français. Des tribunes du Trocadéro à la fin de l’inauguration houleuse et pyrotechnique – même sans le feu d’artifice final, supprimé à cause de la poussière humide – le public est sorti halluciné par les milliers de paillettes dont la Ville Lumière était décorée, mais aussi trempé, inquiet, désorienté.

Désarroi de ceux qui ont assisté à un véritable mégashow où il y avait tout sauf le véritable esprit olympique qui est d’habitude la vedette absolue. Mais non, Paris trace le sillon et reprend sa Bastille chauvine jusque dans le domaine sportif. Après Paris 2024, les équipes, les athlètes seront les éléments d’une simple esquisse chorégraphique et ceux qui ne disposent pas d’un fleuve comme la Seine – purifiée et ramenée aux niveaux de transparence des fonds marins de Stintino [plage de Sardaigne], pense la maire Hidalgo – et qui ne disposent pas de bateaux ou, au moins, de barges de sauvetage, sont dès à présent disqualifiés. Parole de “Re Sòla”, Macron et de tous ses courtisans de l’Elysée. Les seuls à jubiler après plus de quatre heures de parodie, passant d’un pont à l’autre de kitsch et de gigantisme spectaculaire. Fruit des effets très spéciaux d’une technocratie-technologie désormais maîtresse absolue des Jeux. Comme dans un plat de nouvelle cuisine, les chefs de la soirée ont tout mis dans la marmite : pop, rock, opéra. Puis ils ont saucissonné les ingrédients avec une trop abondante pincée d’inévitable « fluidisme ».

Les nostalgiques n’ont pas eu le temps de verser une larme sur les notes romantiques du Temps des pommes [des cerises?] que déjà planaient sur l’eau, implacable, venue de l’autre côté de l’océan, l’adrénaline et la postmodernité de Lady Gaga. Une Américaine à Paris, une star surpayée par Coca-cola comme si elle devait se produire à l’anniversaire d’un président américain ou, mieux encore, au mariage d’un des nombreux cheiks placés dans les gradins qui ont applaudi la version 3.0 de Mon truc en plumes, hommage en tout cas à la très française Zizi Jeanmaire, danseuse, actrice et showgirl décédée en 2020.

Du cabaret, nous sommes passés à des moments malvoisie [nom d’un cépage] et champagne, au cours desquels la nouvelle devise inventée pour cette occasion unique et, espérons-le, non reproductible, était « egalité-fraternité-diversité » [et même « sororité!!! ndt]. Une diversité qui n’est pas celle invoquée à la veille de l’événement par la présidente de l’Union européenne, Ursula Von der Leyen : « À l’image de notre Union européenne, les Jeux olympiques montrent la force de la diversité et de l’esprit d’équipe ».

Non, ils ont eu la main lourde sur le maquillage et les perruques pour redessiner une humanité qui ne semble plus avoir de sens que si elle transgresse.

Ne nous prenez pas pour des bigots moralisateurs, mais quel sens y a-t-il à devoir vivre chaque événement planétaire, qui plus est sportif, comme s’il s’agissait d’une Gay Pride ? Pourquoi faut-il à tout prix confondre le village olympique avec la nouvelle résidence des chers Village People (pour les millennials, ceux de l’indémodable chanson Y.M.C.A.) ? Pourquoi ce besoin obsessionnel de brandir à tout prix la bannière de la « diversité » et d’accrocher à leur cou des médailles qui deviennent d’inélégants colliers bisexuels que l’on fait miroiter au monde.

Et puis se moquer de La Cène (pauvre Léonard, qui ici [en France] au Château du Clos Lucè était déjà mort en 1519, année non olympique) avec un apostolat de drag queens qui fait passer les danseuses du Moulin Rouge pour des écolières : une offense gratuite et de mauvais goût non seulement à l’art, mais aussi et surtout à la sensibilité religieuse de beaucoup, en contraste évident avec la volonté affichée (mais unilatérale) de protéger toute croyance, toute préférence ou toute orientation.

Le catastrophisme mal dénoncé par le mégashow parisien nous dit que nous vivons peut-être vraiment les derniers jours de l’humanité…

Non, il y a de l’espoir, mais il ne réside que dans le final de la pathétique tragicomédie de Paris 2024. Il réside dans la photo mémorable de la torche allumée sous une pluie battante par l’avant-dernier relayeur : la légende du cyclisme Charles Coste, né en 1924, médaille d’or de la poursuite à Londres 1948 : avec lui, l’histoire et le paralympisme (il était en fauteuil roulant) sont au moins sauvés. L’espoir réside dans l’émouvant et éternel Hymne à l’amour d’Edith Piaf interprété par une Céline Dion rajeunie qui a fermé le rideau. Ces deux moments de véritable « éternité » permettent d’espérer qu’il y a encore de l’art, de la poésie, de l’amour et de l’esprit olympique, même sous la Tour Eiffel.

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