Nous avons évoqué hier les nominations des consultants du dicastère de Tucho Fernandez (cf. Nomination contestable au dicastère de Tucho). Il semble que le nom de Maurizio Chiodi, mis en avant, n’était que la face émergée de l’iceberg. Selon Stefano Fontana, « un nombre important de consulteurs sont favorables à un changement de la doctrine de l’Église sur la contraception, l’homosexualité, le mariage, l’amour conjugal, la théologie du corps, et à un changement substantiel de la morale catholique en général ».

Changer la morale : dans l’équipe de Fernandez, que des théologiens progressistes

Stefano Fontana
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Les nouveaux consultants du Dicastère pour la doctrine de la foi appartiennent à la théologie progressiste et promettent de changer la doctrine de l’Église sur la contraception, l’homosexualité, le mariage et la théologie du corps, afin de modifier fondamentalement la morale catholique en général.

Les nouveaux consultants du Dicastère pour la Doctrine de la Foi ont été nommés, et le choix des noms s’est fait principalement dans le sens de la théologie progressiste.
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L’ossature des nouveaux consultants est constituée de théologiens qui ont toujours contesté l’encyclique Veritatis splendor de Jean-Paul II, préparé et soutenu les nouveautés d’Amoris laetitia, veulent changer ce que l’Église dit sur le mariage et la sexualité, affirment qu’Humanae vitae est réformable, comprennent l’amour au sens large et comme un processus qui accueille tout le monde, en tenant compte du fait que certains peuvent être plus avancés et d’autres plus en retard, mais que personne n’est exclu, ils sont parfaitement en ligne avec les exigences synodales de la néo-Église, ils parlent beaucoup de conscience et de discernement en lui attribuant la même importance que la loi naturelle et divine dans la vie morale, ils rejettent le concept de loi naturelle en la considérant tout au plus comme une sédimentation des nombreux actes de discernement qui se sont succédés dans l’histoire.

Il y a des figures historiques du progressisme théologique, en particulier en théologie morale, comme Aristide Fumagalli.
On peut également citer Maurizio Chiodi qui, en 2022, dans un article publié dans une revue dehonienne, avait déclaré que l’enseignement d’Humanae vitae pouvait être modifié. Le nom de Chiodi est très significatif car il est étroitement lié aux événements de l’Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille [ndt: dossier ici www.benoit-et-moi.fr/2020/institut-jp-ii/], où il s’est transféré pour enseigner de Milan à Rome. On peut dire qu’il est comme l’emblème de cette opération de François et Paglia visant à liquider définitivement l’enseignement de Jean-Paul II sur ces questions, en transformant à la base la physionomie de l’Institut qu’il voulait et qui portait son nom.

Ceux qui ont suivi ces événements n’ont certainement pas été surpris par sa nomination comme consulteur du dicastère du préfet Fernández.

Viennent ensuite les nombreux autres, de Pier Davide Guenzi, théologien moral qui préside l’Association professionnelle [le syndicat], à Antonio Staglianò qui préside en revanche l’Académie pontificale de théologie, en passant par Giacomo Canobbio qui voudrait une Église démocratique au sens de la démocratie politique, et même quelques gloires historiques comme Basilio Petrà.

Nous n’avons pas l’intention de faire une liste, mais il est clair que le choix a été très minutieux. Nous pouvons déjà savoir à l’avance qu’un nombre important de consulteurs sont favorables à un changement de la doctrine de l’Église sur la contraception, l’homosexualité, le mariage, l’amour conjugal, la théologie du corps, et à un changement substantiel de la morale catholique en général. Nous le savons parce qu’ils l’ont déjà fait et écrit.

Chacun d’entre nous, en entendant l’expression « Dicastère pour la doctrine de la foi », imagine quelque chose qui ressemble à l’ancien Saint-Office. Bien sûr, nous savons tous qu’il ne s’appelle plus ainsi, ni même Congrégation, mais nous imaginons qu’il a gardé quelque chose de la tradition et de l’autorité, quelque chose lié à la défense de la doctrine, à la dénonciation des déviations, à la mise en garde des fidèles contre les falsifications de la vérité tant dans le domaine de la loi naturelle que dans celui de la vérité révélée.

Prenons par exemple la vie de ce dicastère sous le pontificat de Jean-Paul II et sous la direction du cardinal Ratzinger. Les condamnations directes ont été tout compte fait peu nombreuses par rapport au passé, mais beaucoup de documents officiels de clarification sur des questions sensibles ont été produits.

Les fidèles pensent encore quelque chose du genre : peu importe les condamnations de théologiens et de publications qui s’écartent de la doctrine, mais au moins les clarifications doctrinales devraient continuer à exister.

Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, et ceux qui le pensent encore se trompent. Le sens de cette ex-Congrégation a été modifié, transformé aujourd’hui en un stimulant pour la recherche théologique vouée au changement.

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