Ses prises de position contre l’avortement et les dérives féministes, son éloge du Roi Baudoin (que, dans son langage décidément peu académique mais que pour une fois j’applaudis des deux mains, il a salué pour pour porter « des pantalons »!!!), ont déclenché la rage des gauchistes.
J’aimerais savoir dessiner, mais comme je ne sais pas, je vais me contenter d’imaginer.
Imaginons donc un François poursuivi par une horde de féministes vociférantes, militants LGBT enragés et wokistes de tous poils, courant (enfin… façon de parler) vers un refuge où l’attendent ses prédécesseurs portant une banderole où est inscrit le message qui fait le titre de ce billet. Au premier rang Jean Paul II et surtout Benoit XVI, si férocement attaqué durant tout son pontificat par ceux que lui-même flatte depuis 11 ans dans l’espoir d’obtenir leurs faveurs.
Trop tard, diront les fidèles catholiques. Et peut-être avec une pointe de regret: si seulement il avait parlé comme cela il y a dix ans.
Le pape François « pro-vie », on aura tout vu!
.
Malgré tout, je garde la tête froide, et j’ignore ses motivations, qu’elles soient psychologiques, politiques, stratégiques ou même morales (à moins que ce ne soit la réaction d’un vieillard atrabilaire exaspéré d’avoir été rappelé à l’ordre par ses sponsors)… sans exclure toutefois qu’à la veille de paraître devant le Juge Suprême, il cherche à se concilier Dieu, plutôt que les hommes.

En Belgique, les progressistes attaquent le pape.

Et lui fait l’éloge de Baudouin

Nico Spuntoni
La NBQ
30 septembre 2024

Papa Francesco all'Università di Lovanio, 28/09/2024 (Ap via LaPresse)

Traitement indécent de François lors de son voyage en Belgique, qui s’est achevé hier. A Louvain, l’Université Catholique l’attaque sur les femmes et l’homosexualité. Le pape répond aux critiques et propose de lancer la cause de béatification de Baudouin, le roi qui n’a pas signé la loi sur l’avortement.

Qui sait si, après sa mauvaise expérience en Belgique, François ne commencera pas à se méfier du catholicisme progressiste.
Ce qui est sûr, c’est qu’hier, dans le vol de retour de Bruxelles, le pape a exprimé son irritation face au traitement qu’il a reçu à Louvain. D’abord, le recteur Luc Sels lui a reproché en face de traiter la « question de la diversité des genres de manière aussi rigide » et a demandé à l’Eglise « une plus grande ouverture envers la communauté Lgbtq+ » et même le sacerdoce féminin. Puis l’incident à l’Université Catholique, avec la lettre critique des étudiants et des professeurs sur les femmes et l’homosexualité, face à laquelle le Pape n’a pas reculé, disant « non » aux idéologies qui prétendent décider de ce qui est féminin et ajoutant – probablement en réponse à ceux qui l’ont pressé sur l’ordination des femmes – que c’est « moche quand une femme veut être un homme ».

Mais les responsables de l’université qui conserve encore la définition de « catholique » n’ont pas voulu laisser le dernier mot au souverain pontife et ont publié, avant même la fin de la réunion, une note exprimant « l’incompréhension et la désapprobation de la position exprimée par le pape François sur la place des femmes dans l’Église et dans la société ».

Certains étudiants ont participé à une véritable distribution de tracts parmi la foule qui quittait l’amphithéâtre pour remettre le texte de ce communiqué.

Le comportement de l’université a été vraiment inqualifiable, surtout si l’on considère que le vieux Pontife, qui venait de rentrer d’un long voyage de 11 jours entre quatre pays, avait aussi voulu se rendre en Belgique justement pour commémorer le 600e anniversaire de la fondation de l’université.

Bergoglio s’en est indigné à juste titre et en a parlé pendant le vol vers Rome, expliquant que la déclaration de protestation « a été faite au moment où j’étais en train de parler. Elle a été préparée à l’avance et ça, ce n’est pas moral » [est-il naïf??? ndt]

Ce que le souverain pontife a décrit est une véritable « embuscade », incompréhensible de la part d’une université catholique. Pourquoi avoir choisi d’inviter le pape pour cet anniversaire ? Pour le défier devant le monde entier en l’accusant de défendre les enseignements de toujours de l’Église ?

Quoi qu’il en soit, François, en Belgique, s’est parfaitement comporté. Il a voulu rappeler à l’Eglise locale ultra-progressiste les vrais défis auxquels elle est confrontée, en disant que « la démarche synodale doit être un retour à l’Evangile ; elle ne doit pas avoir parmi ses priorités quelque réforme “à la mode”, mais se demander : comment faire parvenir l’Evangile à une société qui ne l’écoute plus ou qui s’est détournée de la foi ? ».

Dans un pays où l’euthanasie est légale depuis des décennies, où la gestation pour autrui est encouragée et où l’enseignement religieux dans les écoles est supprimé, François a exalté la figure du roi Baudouin qui, en 1990, a refusé de promulguer la loi sur l’avortement, préférant être « suspendu » pendant 48 heures après avoir envoyé une lettre au Parlement pour exprimer son opposition.

Bergoglio a d’abord prié sur sa tombe , puis devant les gouvernants d’aujourd’hui, il a salué son courage lorsqu’il a choisi de « quitter sa place de roi pour ne pas signer une loi meurtrière », le citant en exemple « en ce moment où l’on fait des lois criminelles ».

Hier, à la fin de la messe au stade, François a annoncé qu’il souhaitait sa béatification, défiant les pouvoirs civils et religieux avec des mots éloquents : « Que son exemple d’homme de foi éclaire les gouvernants. Je demande aux évêques belges de s’engager à faire avancer cette cause ».

Un discours qui n’est pas du au hasard, car le pape est bien conscient des résistances que la béatification de Baudouin pour sa constance en tant que souverain catholique pourrait rencontrer non seulement parmi les politiciens laïques, mais aussi au sein même de l’épiscopat belge.

En effet, un journaliste présent sur le vol a immédiatement fait part de son « étonnement » face aux propos du pape sur le roi disparu en 1993.

François a toutefois tenu bon et a répondu :

« Le roi a été courageux parce que, face à une loi de mort, il n’a pas signé et a démissionné. Cela demande du courage, non ? Il faut un homme politique ‘avec un pantalon’ pour faire ça. Il faut du courage. Lui aussi a fait passer un message et il l’a fait parce qu’il était un saint. Cet homme est un saint et le processus de béatification se poursuivra, car il m’en a donné la preuve ».

À la même journaliste qui avait évoqué ce qu’elle appelait « le droit des femmes à une vie sans souffrance », le pape a répondu sèchement que

« les femmes ont droit à la vie : à leur vie, à la vie de leurs enfants ».

Plus tranchant encore, François a poursuivi :

« Un avortement est un meurtre. La science nous dit qu’au mois de la conception, tous les organes sont déjà présents… Un être humain est tué. Un être humain est tué. Et les médecins qui s’y prêtent sont des tueurs à gages. Ce sont des tueurs à gages. Et cela ne peut être contesté. Une vie humaine est tuée. Et les femmes ont le droit de protéger la vie ».

Le souverain pontife a ensuite ajouté que les méthodes contraceptives étaient « une autre chose » pour conclure, une fois de plus, que le fait que l’avortement soit un meurtre « ne peut être discuté » parce que « c’est la vérité ».

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