Grâce à Giuseppe Nardi, nous en apprenons un peu plus sur la rencontre (cf. François reçoit un groupe « trans ») avec ce groupe notoirement hérétique, en plein milieu du synode, et avec le concours des médias mainstream, en l’occurrence l’agence Reuters, comme par hasard accourue avec journalistes et photographes. Sans doute pour envoyer un message bien clair à ceux qui persisteraient dans le déni.

La rencontre avait pour toile de fond la lettre Fiducia supplicans du Dicastère de la foi, par laquelle, en décembre 2023, des bénédictions d’homosexuels ont été introduites (…).

Mais une forte résistance s’est manifestée dans l’Église, au-delà de ce que François avait prévu. Il a donc fait marche arrière, même si les observateurs s’accordent à dire qu’il ne s’agissait que d’une manœuvre tactique.

Cette marche arrière a notamment consisté à réaffirmer, il y a six mois, le refus du changement de sexe par le Dicastère de la foi [qui] a publié à ce sujet le document Dignitas infinita, où il était rappelé que le changement de sexe « menace la dignité unique que l’être humain possède dès le moment de sa conception ».

La prochaine mise en œuvre de l’agenda homosexuel est-elle imminente ?

Le pape reçoit le lobby « catholique » des homosexuels

14 octobre 2024

Eine Delegation er organisierten Homo-Lobby wurde am Samstag von Papst Franziskus empfangen. Steht die nächste Etappe der Homo-Agenda vor der Umsetzung? Vorne rechts neben dem Papst sitzt Gründerin Sr. Jeannine Gramick.
Une délégation du lobby homosexuel organisé a été reçue samedi par le pape François. La prochaine étape de l’agenda homosexuel est-elle sur le point d’être mise en œuvre ? La fondatrice, Sr Jeannine Gramick, est assise au premier rang, à côté du pape.

Le pape François a rencontré samedi dernier, le 12 octobre, une délégation de dirigeants du lobby homosexuel américain dit catholique. 
Reuters, l’agence de presse la plus influente au niveau international, en a fait un compte-rendu détaillé et illustré. Il s’agissait d’une nouvelle opération de relations publiques ciblée en faveur de l’agenda homosexuel, avec le pape comme acteur principal.

Samedi, François a reçu en audience privée des représentants du lobby homosexuel New Ways Ministry. L’une des fondatrices, la militante homosexuelle Sr Jeannine Gramick, était également présente. Avec le prêtre catholique Robert Nugent, elle a fondé en 1997 le New Ways Ministry dans l’archidiocèse de Washington. Une organisation dont le but est de promouvoir « la justice et la réconciliation pour les minorités sexuelles dans l’Eglise catholique ».

En raison de leur activisme en contradiction flagrante avec la doctrine catholique, la Congrégation pour la doctrine de la foi du cardinal Joseph Ratzinger a imposé en 1999 des sanctions à Gramick et Nugent. Ils ont été « interdits de manière permanente de toute activité pastorale auprès de personnes homosexuelles ». Ils ont également été déclarés inéligibles « pour une durée indéterminée » à toute fonction dans leurs communautés religieuses.

Alors que Nugent se soumettait et retournait au ministère pastoral, Gramick refusait d’obéir. Lorsque son ordre des Pauvres Sœurs de Notre-Dame lui interdit tardivement de s’exprimer sur le thème de l’homosexualité, elle le quitte tout simplement et rejoint l’ordre des Sisters of Loretto, dans un environnement plus progressiste, où elle poursuit ses activités homophiles sans être dérangée. Sous le pape François, les portes du Vatican lui sont même ouvertes.

La rencontre de samedi n’était pas la première avec ce groupe qui représente les anciens papes comme en dehors de l’Eglise catholique. Il y a un an, François avait déjà reçu les représentants de l’organisation de lobbying au nom prétentieux. A l’époque également, concrètement le 17 octobre 2023, cela s’est passé pendant la première moitié de la session en cours du synode sur la synodalité.

Silence officiel, travail médiatique officieux  ;

Alors que le Vatican n’a pas communiqué officiellement sur la rencontre, un « travail médiatique » officieux a été effectué et Reuters a manifestement été informé à l’avance de l’audience, de sorte que son journaliste Joshua McElwee, accompagné de photographes, a pu attendre les activistes homosexuels à la sortie. L’opération de relations publiques a pu se dérouler avec des interviews, des prises de position et des poses photographiques.

François n’a pas seulement laissé au lobby homosexuel le pouvoir d’interprétation de la rencontre, il lui a également permis d’attirer l’attention des médias. Comme on pouvait s’y attendre, celle-ci a été exploitée et diffusée dans le monde entier grâce à Reuters .

La délégation de New Ways Ministry a appelé à reconsidérer la position de l’Eglise sur l’idéologie du genre, ou plus exactement à l’adopter et à devenir elle-même partie prenante du lobby homosexuel. Ce processus est déjà en cours à grande échelle depuis l’accession de François au trône et se fait par étapes.  ;

Samedi, les lobbyistes homosexuels ont demandé que l’Eglise reconnaisse le changement de sexe des personnes transgenres, qu’elle abandonne ses réserves et qu’elle accepte cette intervention brutale comme « normale », et finalement qu’elle l’encourage. Dans ce but, les activistes homosexuels avaient amené avec eux un médecin américain qui dirige une clinique de changement de sexe et gagne beaucoup d’argent avec cette pratique. Elle a été autorisée à faire de la publicité au Vatican pour son propre compte ;

Une « personne transgenre » faisait également partie de la délégation pour faire part à François de la « joie » d’être une « personne transgenre catholique », de recevoir des thérapies hormonales de substitution et de subir des opérations de changement de sexe, car cela « me fait me sentir bien dans mon corps ».

François a montré sa sympathie et son attention particulière pour l’agenda homosexuel, sans aucun communiqué de presse, par le seul fait qu’il a consacré 80 minutes à la rencontre. Pour l’organisatrice du mouvement populaire français Manif pour tous, qui avait fait descendre des millions de Français dans la rue pour défendre le mariage, la famille et la vie, François n’a pas eu cinq minutes, et seulement entre la porte et la fenêtre. De toute façon, le public n’apprend rien de ceux, nombreux, qui ne sont jamais reçus au Vatican. Sainte Marthe a ses propres priorités.

Fiducia supplicans et Dignitas infinita

La rencontre avait pour toile de fond la lettre très controversée Fiducia supplicans du Dicastère de la foi romain, par laquelle des bénédictions d’homosexuels ont été introduites en décembre 2023 sur ordre de François, ce que Reuters a également explicitement mentionné. Mais une forte résistance s’est manifestée dans l’Église, au-delà de ce que François avait prévu. Il a donc fait marche arrière, même si les observateurs s’accordent à dire qu’il ne s’agissait que d’une manœuvre tactique. Cette marche arrière a notamment consisté à réaffirmer, il y a six mois, le refus du changement de sexe par le Dicastère de la foi. L’autorité dirigée par le cardinal Victor Manuel « Tucho » Fernández, le plus proche et le protégé préféré de François, a publié à ce sujet le document Dignitas infinita. Il y était rappelé que le changement de sexe « menace la dignité unique que l’être humain possède dès le moment de sa conception ».

Pour imposer l’ouverture dans les bénédictions homosexuelles, Rome s’est opposée de manière « combative » à l’idéologie du genre sur un autre aspect. L’impression générale est toutefois restée peu crédible. On prend un doigt et on affirme en même temps ne pas vouloir d’autre doigt. Mais à peine la première étape est-elle atteinte que l’on vise déjà la suivante. C’est la tactique du salami [ndt: tranche après tranche, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien, cf. wikipedia]. Et c’est ce qui s’est passé.

La réunion du 17 octobre 2023 a précédé de deux mois la publication de Fiducia supplicans . Le 12 octobre 2024, le même lobby homosexuel est à nouveau invité au Vatican pour se plaindre de Dignitas infinita. Il n’est pas dit que Sainte Marthea corrige prochainement ce document. C’est même assez improbable, mais le terrain est aplani pour « corriger » l’orientation de l’Eglise sur un aspect probablement différent de l’idéologie du genre.

Les organisations homosexuelles avaient vivement critiqué l’Eglise pour Dignitas infinita, l’accusant de ne pas avoir écouté les personnes transgenres pour être informée de leur « expérience ». C’est exactement le contraire qui est vrai. François rencontre depuis des années des hommes qui prétendent être des femmes. Si l’on considère la fréquence remarquablement élevée de ces rencontres et la grande attention portée à ce minuscule groupe, François ne semble pas se sentir mal à l’aise dans cet environnement. En ce qui concerne la variante de femmes qui s’affirment comme des hommes, on ne peut jusqu’à présent, pour autant que l’on sache, déclarer qu’une seule rencontre.

Le pape s’est montré « très ouvert », a ensuite fait savoir la délégation. Il aurait « écouté avec beaucoup d’empathie » et aurait fait savoir « qu’il voulait toujours se concentrer sur la personne et son bien-être ».

Une partie de l’opération de relations publiques consistait apparemment aussi à rappeler que le Vatican s’était excusé au nom du pape pour l’expression désobligeante que François avait utilisée à huis clos au printemps pour désigner les homosexuels [le fameux « frocciagine »].

A Sainte Marthe, on sait donc très bien comment le message souhaité peut être diffusé – via Reuters, AP ou AFP.

En d’autres circonstances, quand François a fait des déclarations très mal interprétées ou que de telles déclarations lui ont été attribuées, par exemple par Eugenio Scalfari ou d’autres, au Vatican, on ne s’est pas souvenu de cette possibilité de rectification.

Conclusion : si quelque chose est laissé dans l’espace de manière ambiguë ou trompeuse, c’est que c’est voulu.

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