(Mais commande-t-il vraiment, ou est-il juste une sorte de Joe Biden du Vatican, chargé de promouvoir un « agenda »?)
Après l’analyse de Luis Badilla (cf. Consistoire: une « flat list » cruellement en dessous de la barre), sans doute l’un des hommes qui connaît le mieux les arcanes du Vatican sous François, voici celle de la correspondante de The Remnant Newspaper en Australie (Kathy Clubb). Pour faire court (et malheureusement, c’est une évidence accablante), les dernières nominations cardinalices sont une catastrophe dont les retombées sont encore à découvrir. Les sponsors du cardinal Bergoglio doivent se frotter les mains.

Le processus de désacralisation n’est nulle part plus clair que dans les choix de François pour le cardinalat. Avec une précision marxiste, le Sacré Collège, autrefois noble, a été réduit à un groupe hétérogène d’évêques peu qualifiés, choisis principalement pour leur contribution aux objectifs du pape.

Les critères de François pour choisir les cardinaux :

Abaisser la barre et montrer qu’il a le pouvoir

Katy Clubb

(militante pro-vie, correspondante de The Remnant Newspaper en Australie).

L’un des aspects les plus démoralisants de ce pontificat ne réside ni dans les hérésies ni dans le deux-poids-deux-mesures, bien qu’ils soient évidemment déprimants. C’est plutôt d’assister à l’abaissement général des normes, aux tentatives de supprimer tout ce qui est noble et sacré pour le remplacer par ce qui est trivial et subjectif.

Le processus de désacralisation n’est nulle part plus clair que dans les choix de François pour le cardinalat. Avec une précision marxiste, le Sacré Collège, autrefois noble, a été réduit à un groupe hétérogène d’évêques peu qualifiés, choisis principalement pour leur contribution aux objectifs du pape. Pensez à l’embarras des fidèles catholiques lorsqu’ils se souviennent des exploits de Tucho Fernández, un prétendu prince de l’Église qui a en réalité plus en commun avec le marquis de Sade qu’avec les apôtres [ndt: comparer Fernandez à Sade est excessif du point de vue de la morale; et Sade, LUI, fut un malade, certes, mais aussi un grand écrivain, alors que Tucho gribouille]

Dans le passé, l’Église a produit quelques cardinaux remarquables. Le réformateur du XVIe siècle Saint Charles Borromée, célèbre pour son travail au Concile de Trente et pour avoir risqué sa propre santé afin de guider le troupeau pendant la peste, en est un bon exemple.

Le processus de diversification du Collège a commencé lorsque Paul VI a permis aux patriarches orientaux d’être nommés cardinaux, mais c’est sous François, le « pape des périphéries », que la diversité est devenue un art.

Actuellement, plus de la moitié des votants d’un conclave sont originaires de pays non européens, ce qui augmente les chances d’avoir un autre pape non européen. Compte tenu de leur inexpérience générale dans la gestion d’un grand diocèse, les hommes nommés par François, qui constituent la majorité du collège, pourraient ne pas connaître les qualités requises pour élire le prochain souverain pontife : encore un désastre annoncé.

La ténacité et la foi d’un saint Charles font partie des vertus qu’un pape doit évaluer lorsqu’il élève un homme au cardinalat. Selon le canon 351, le pape ne doit choisir que des hommes ordonnés qui sont

« particulièrement remarquables dans la doctrine, la morale, la piété et la prudence dans l’action ».

S’il n’est pas réaliste d’attendre de chaque homme qu’il soit de la trempe de Charles Borromée, il est raisonnable d’attendre du pape qu’il nomme des hommes en conformité avec le canon. Cependant, les nominations les plus récentes indiquent que quand les papes modernes choisissent un cardinal, ils le font pour des raisons politiques, et non en raison de la compétence et de la sainteté des sujets.

François choisit en fonction d’un critère : montrer qu’il a le pouvoir.

En Italie, par exemple, les archevêques de Gênes, Naples, Venise et Milan ont une fois de plus été ignorés au profit d’évêques plus jeunes qui ont attiré l’attention du pape et sont montés rapidement en grade sous son patronage.

En Australie, les sièges qui portaient traditionnellement un chapeau rouge, comme l’archidiocèse de Sydney, ont été ignorés pour la dixième fois consécutive. Mykola Bychok, éparque des Saints Pierre et Paul et nouveau cardinal de Melbourne, n’est même pas australien. Sa nomination semble calculée pour plaire à l’Église ukrainienne tout en étant une gifle pour les conservateurs qui soutiennent la Russie.

Bychok a défini Vladimir Poutine comme un « Hérode moderne ». Qu’en est-il des assassins d’enfants du parti démocrate ?

De l’avis général, le néo-cardinal Bychok est un brave homme, qui n’est pas connu pour ses tendances libérales particulières, mais qui a été nommé simplement dans le cadre des stratégies péronistes du pape. Après avoir appris sa nomination, Bychok a rendu hommage aux cardinaux Slipyj et Pell, déclarant: « Accomplir cette volonté de Dieu sera un énorme défi et une croix très difficile pour moi ».

C’est peut-être plus vrai qu’il ne l’imagine. Le choix de François a placé Bychok dans une position délicate vis-à-vis de la hiérarchie catholique australienne et ukrainienne. Bychok aura désormais un rang plus élevé que l’actuel chef de l’Église catholique ukrainienne, qui n’est ni cardinal ni patriarche. Il occupera également le rang le plus élevé au sein de la Conférence épiscopale australienne et devra composer avec des hommes ambitieux dont les aspirations ont une fois de plus été déçues.

Le prochain consistoire apparaît comme une nouvelle étape dans l’exercice d’abaissement de la barre et d’éclatement de la hiérarchie sur la voie voulue par François.

Même le fait de vivre dans les « périphéries » n’est plus, en soi, une garantie de nomination. Bien que dix-huit nations soient représentées parmi les vingt-et-une nouvelles nominations, il semblerait que pour François, toutes les périphéries ne soient pas égales. Le seul évêque africain à recevoir la barrette rouge cette fois-ci est celui qui a rompu les rangs avec ses confrères évêques pour soutenir la bénédiction des couples de même sexe. Ainsi, les évêques africains, largement pro-life et pro-famille, ont subi le même sort que leurs homologues occidentaux qui, bien que beaucoup plus libéraux, ne sont pas totalement alignés.

Si certaines nominations, comme celle de Timothy Radcliffe, témoignent d’une orientation pro-gay évidente, d’autres semblent être des faveurs aléatoires accordées par un monarque capricieux : l’agent de voyage syro-malabar [ndt: ce n’est pas une blague!! George Jacob Koovakad, fonctionnaire de la Secrétairerie d’Etat, est l’organisateur des voyages pontificaux], le militant écologiste basé à Téhéran, l’apologiste musulman indonésien, le nonce âgé qui ne votera jamais au conclave et qui est si malade qu’il ne vivra peut-être pas assez longtemps pour recevoir la barrette rouge.

Il fut un temps où la fonction de cardinal signifiait vraiment quelque chose pour un catholique. Les princes de l’Église étaient honorés parce qu’ils étaient les seconds dans la ligne de succession après le pape. Mais tout cela a changé.

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