Je m’attendais à avoir des choses à commenter et des articles à traduire, bref, un peu de travail à la conclusion (est-ce vraiment la conclusion?) de cet interminable synode. Et puis… rien. No comment. Les « synodaux » ont passé trois semaines à brasser du vent et ce qui est éventuellement sorti baigne dans la confusion. Je m’en suis finalement totalement désintéressée, et j’avoue que j’ai tout simplement cessé de suivre.
Juste après, on apprend la sortie d’un encyclique. Celle-là aussi, je doute qu’elle laisse un souvenir impérissable dans le magistère bergoglien… et dans la mémoire des catholiques.
Le problème de ce pape, c’est qu’à force de parler à tort et à travers dans des improvisations hasardeuses, plus personne ne le prend au sérieux, et à moins qu’il ne profère de vraies énormités, totalement contraires au depositum fidei (ce qu’il n’ose pas encore tout à fait faire), même les médias progressistes l’ignorent. L’inflation de la parole a tué la parole.
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Voici un formidable résumé du sentiment des fidèles, publié sur le portail espagnol Info Vaticana.

Quel meilleur moyen de regagner la faveur des fidèles que d’utiliser une vieille formule ? Rien de mieux qu’une encyclique traditionnelle. Car bien sûr, quand les choses vont mal, il y a toujours la possibilité d’éblouir les catholiques qui respectent encore ce qui sonne pieux, ce qui a une saveur traditionnelle, ce qui leur rappelle que l’Église n’a pas commencé avec François.

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Chaque fois que sa popularité auprès des catholiques les plus fidèles commence à s’effriter, François sort un atout de sa manche, quelque chose qui sent l’encens traditionnel.

Un pape en difficulté : la dernière carte (*) est-elle une encyclique ?

(*) « Carta » peut se traduire par lettre ou carte. Dans le contexte, je préfère la seconde option, mais je peux me tromper

 Jaime Gurpegui
21 octobre 2024
infovaticana.com/2024/10/21/un-papa-en-apuros-la-ultima-carta-es-una-enciclica/

Nous approchons de la fin du Synode de la synodalité, ce grand projet qui était censé révolutionner l’Église, mais qui, à ce stade, en a laissé plus d’un sans voix .

Que reste-t-il de tout ce fracas médiatique ? Beaucoup de bruit pour rien. Personne n’écoute, personne ne s’intéresse. Et il semble que, de plus en plus, les vrais catholiques – ceux qui vont à la messe et s’engagent réellement dans leur foi – se sentent étrangers à ce qui vient de Rome.

Alors, maintenant, quoi ?

Ah, mais François n’est pas un imbécile. Il sait que le noeud est serré et que la déconnexion avec une partie importante de son troupeau est évidente. Alors, quel meilleur moyen de regagner la faveur des fidèles que d’utiliser une vieille formule ? Rien de moins qu’une encyclique traditionnelle. Car bien sûr, quand les choses vont mal, il y a toujours la possibilité d’éblouir les catholiques qui respectent encore ce qui sonne pieux, ce qui a une saveur traditionnelle, ce qui leur rappelle que l’Église n’a pas commencé avec François.

La nouvelle encyclique, Dilexit Nos, ressemble à un mouvement stratégique pour redonner une lueur d’espoir aux méfiants, et quelle coïncidence qu’elle arrive juste après ce Synode désastreux ! Comme pour dire : « Allons, détendez-vous, regardez, je suis aussi un pape comme les anciens ».

Mais ne nous leurrons pas : c’est le même pape qui fait des clins d’œil au progressisme, à l’agenda politique mondial, et qui, à la moindre occasion, en profite pour lancer des messages ambigus qui ne font qu’embrouiller ceux qui veulent vraiment suivre la doctrine habituelle.

S’agit-il d’un nouveau jeu ? Chaque fois que sa popularité auprès des catholiques les plus fidèles commence à s’effriter, François sort un atout de sa manche, quelque chose qui sent l’encens traditionnel. Nous l’avons déjà vu. Mais en réalité, combien de temps cet effet dure-t-il ? Il est déjà clair que ce qui préoccupe ce pontificat n’est pas la doctrine, mais la popularité, la médiatisation, et quand l’opinion publique cesse d’applaudir, il faut rappeler aux fidèles les plus méfiants que, peut-être, ce Pape sait encore être Pape.

Ce qui est clair, c’est qu’en fin de compte, ce qu’il dira ou ne dira pas dans le Dilexit Nos ne changera pas ce que nous avons vu ces dernières années. Les catholiques fidèles continueront à s’éloigner, désillusionnés par le va-et-vient constant entre ce qui est dit et ce qui est fait. Et quel que soit le nombre d’encycliques traditionnelles rédigées pour tenter de regagner cette affection perdue, les actes sont plus éloquents que les paroles.

Le théâtre synodal est fermé, les lumières s’éteignent et le pape revient sur scène avec le scénario habituel : un peu de doctrine bien ficelée pour calmer les esprits. Mais dans ce spectacle, il n’y a plus grand monde pour applaudir.

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