Très bonne analyse de Fabio Battiston (côté catholique de la tradition), avec des notes « locales », qui valent autant pour l’Italie que pour la France. La victoire de Trump est un coup d’arrêt à la course infernale d’un train devenu ivre. Particulièrement intéressante, la comparaison avec la Vendée, ou plutôt le peuple qui pourrait devenir le protagoniste d’une nouvelle Vendée, – que nous espérons non sanglante.
Le triomphe de Trump, la défaite de Harris et la gueule de bois des progressistes (y compris dans l’église)
Fabio Battiston
www.aldomariavalli.it
L’election day du 5 novembre nous livre non pas la victoire mais le triomphe de Donald Trump et de cette Amérique qu’en ce début de troisième millénaire, un monde à l’envers tente de détruire à jamais de la réalité sociale de la planète.
C’est un Donald qui se retrouvera – cas plutôt rare dans l’histoire politique américaine – à exercer un pouvoir, non seulement présidentiel, mais encore renforcé par une majorité plus que probable à la fois à la Chambre et au Sénat.
Je voudrais commenter cet événement non seulement du point de vue de ceux qui ont gagné (et ce qu’ils représentent ou, du moins, devraient représenter) mais plutôt de ceux qui ont perdu, de cette pléthore de perdants qui – en Amérique comme dans le monde entier – ont payé pour la énième fois l’arrogance, la présomption, le velléitarisme et le snobisme raciste et élitiste qui les ont toujours distingués.
En ce qui concerne les vainqueurs, mes attentes sont élevées, mais en même temps non sans une certaine perplexité.
La revanche yankee passe par ces gens, ces terres et ces valeurs qui, pendant plus de deux siècles, ont sauvegardé un héritage éthique dans lequel des concepts tels que Dieu, la famille, le devoir et la patrie (et leur défense) étaient des fondements indispensables. Un trésor qui, jusqu’à un certain stade de l’histoire, a pu être gardé aussi bien par le GOP que par les Dems.
Cette société pourra-t-elle reprendre son rôle ? Pourra-t-elle réaffirmer de manière décisive sa vision sous la direction politique de l’actuel parti républicain et de ses membres plus ou moins bien ancrés dans l’establishment politique ?
C’est une partie qui reste entièrement à jouer. Ceux qui aujourd’hui célèbrent à juste titre sa victoire sont porteurs de revendications qui sont certainement plus proches de « notre » monde que les perspectives démentielles offertes par les méphitiques lib-dem. Mais les métastases de ce guano [littéralement: amas de fientes d’oiseaux] dans lequel baignent les anti-valeurs de l’avortement, des LGBTQ, de l’euthanasie, de l’eugénisme, du néo-paganisme, de l’environnementalisme, du techno-scientisme, et j’en passe, ont désormais érodé la société américaine dans nombre de ses secteurs.
Prenons la figure d’Elon Musk. Lui, à qui Trump entend apparemment confier un rôle majeur dans son administration, n’est pas exempt de positions ambiguës. Il est, sans conteste, la figure de proue de la propagation que la fameuse IA est en train d’opérer au niveau planétaire. Ses positions et activités dans le secteur de l’énergie (pas seulement celui de la electric mobility ) ne le font pas apparaître comme un ennemi de cette green economy qui est en train de massacrer nos vies et notre avenir (pas seulement économique). Et que dire de certaines positions contorsionnistes de Trump sur le phénomène transgenre et LGBT?
Au-delà de l’indéniable satisfaction que procure le résultat des élections, la vieille règle qui consiste à ne pas baisser la garde doit toujours s’appliquer.
Et puisque nous parlons de la réalité américaine, l’espoir d’un véritable renversement réside à mon sens dans le fameux We the people qui ouvre la Constitution américaine. L’espoir est confié au peuple qui, depuis des années, lutte contre l’avortement, sous quelque forme que ce soit, qui s’oppose à la dissolution woke et à la dictature multisexuelle. Un peuple qui n’a jamais cessé de défendre sa culture et son identité, notamment religieuse. Ce sont ces gens catholiques – mais aussi appartenant à un certain protestantisme pas encore infecté par l’agnosticisme moderniste qui caractérise le luthéranisme nord-européen – qui (..) veulent vraiment être les protagonistes d’une nouvelle Vendée. Une contre-révolution dont l’issue, espérons-le, sera cette fois totalement différente de ce qui est arrivé il y a deux siècles à cette héroïque population française.
Après les vainqueurs, voici maintenant la vraie, l’indiscutable et la grandiose réalité qui se dégage de cette tournée électorale. La défaite, ou plutôt l’échec tonitruant de la politique et de cette partie de la société américaine qui s’identifie à ce qui fut le Parti démocrate.
Un parti qui, ces dernières années, s’est progressivement transformé en un mouvement extrémiste grossier, dans lequel se retrouvent, spécieuses, vociférantes, intolérantes et souvent violentes, les pires instances, anti-valeurs, qui tentent d’imposer au monde leur vision mortifère de la vie. Combien de fois avons-nous dénoncé, depuis cette agora virtuelle, la malfaisance de mouvements, de personnalités, d’instances vouées à la destruction de tout ce qui, dans une société humaine, relève de la tradition, de la foi religieuse, de la défense de valeurs issues de siècles d’histoire ? Pour eux, tout doit être renversé au nom d’un nouvel être humain, auto-idolâtre et impie.
La personne ( ?) dont la décision incontestable d’établir ce qui est normal, juste et naturel pour elle-même devient l’instrument pour imposer cette vision au reste de la planète. Black lives matter, Me too, woke, lgbtq, cancel culture et bien d’autres acronymes funestes sont désormais devenus tristement célèbres, s’imposant bien au-delà de la réalité américaine.
À la création d’une nouvelle et monstrueuse forme de racisme à l’encontre des Blancs et de leur histoire, ils ont ajouté l’élévation satanique de l’environnement naturel au rang de nouveau dieu. Dans cette pseudo-église, l’animalisme débridé et l’écologisme sont exaltés dans la condamnation tout court [en français dans le texte] de l’humanité. Ils sont aujourd’hui, chez nous aussi, plus cruels et plus oppressifs que jamais. Une minorité délétère et corrompue qui a trouvé sur son chemin une série d’alliés redoutables, eux aussi fatalement impliqués dans le désastre électoral américain : l’appareil médiatico-informatif mortifère, les opinion makers, le monde pseudo-intellectuel, les « professeurs » d’université maîtres de rien, le star-system hollywoodien, les sondeurs marron, jusqu’aux ridicules influencer qui infestent internet.
Un appareil qui, sous des formes plus ou moins similaires, est également présent et constamment à l’œuvre dans la fétide Union européenne, y compris l’Italie, bien sûr. La foi aveugle en ses idéaux monstrueux a conduit cette minorité, pour la énième fois, à considérer comme des réalités incontestables les rêves et les désirs d’un projet politique, éthique, dévalorisant et économique qui, pour le reste du monde normal, n’a qu’un seul nom : le cauchemar !
On l’a dit de notre Italie qui, elle aussi, s’est appliquée à aligner ses troupes chamarrées – politiques, intellectuelles, journalistiques et religieuses – pendant des semaines d’extase préorgasmique, prêtes d’abord à assurer et ensuite à annoncer triomphalement le triomphe certain de l’Amérique multiethnique ,métissée afro-américaine. Ils étaient tous là : chaînes de télévision en réseaux presque unifiés, gros journaux, opinion leader, acteurs et actrices de seconde zone, chanteurs et pseudo-écrivains, philosophes et professeurs. Tout était prêt pour préparer un majestueux banquet lib-dem bien de chez nous, avec les inévitables couplets eco-durables, immigrationistes et transgenre.
Mais ensuite, qu’est-ce qui se passe? Qu’est-ce qui secoue immanquablement les foies, les rates, les estomacs et les cerveaux explosés des gauchistes de la botte italique. C’est la droite qui a gagné ? Bien sûr, c’est la faute d’un électorat rustre, ignorant, égoïste, populiste, boutiquier et handicapé mental.
Cette attitude a toujours été bien connue en psychologie : elle s’appelle projection, et elle est typique de ceux qui aiment rejeter sur les autres la responsabilité de leurs propres échecs. Cette réaction minable est ensuite enrichie par une série de commentaires élitistes de nature socio-raciste où l’on vante le vote de gauche qui connote la majorité (disent-ils) de l’électorat sensible, éduqué, universitaire, ouvert au monde, à l’art, à la culture et aux droits. C’est la nouvelle bourgeoisie post-communiste bien pensante qui, si vous vous sentez mouton et non homme, vous salue respectueusement d’un beeee et met son petit chien dans un landau en disant « maintenant, allons faire une belle promenade avec papa ». Il serait vraiment intéressant, et instructif pour beaucoup, de connaître le jugement et les pensées de Pierpaolo Pasolini sur cette gauche.
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Je termine en réservant une place spéciale à un autre grand perdant de ces élections outre-Atlantique. En tant que croyant, je me réjouis de la chute honteuse mais bien méritée de l’Église catholique temporelle, de son chef inqualifiable, de sa traîne de cardinaux et de la grande majorité des croyants, ordonnés et laïcs, qui suivent servilement les enseignements délétères de cette institution désormais dominée par l’esprit préternaturel.
Même un observateur peu attentif ne pouvait manquer de remarquer le soutien mal dissimulé que la communication/information catholique prédominante a accordé au cours des dernières semaines à la candidate d’Oakland.
Comme d’habitude, c’est Avenire qui s’est distingué dans cette opération d’endorsement ; ce n’est pas un hasard si l’un de ses principaux commentateurs, une fois le résultat obtenu, n’a pu s’empêcher d’écrire « mais comment est-ce possible ? », pour ensuite s’attarder sur les risques et les dangers inévitables auxquels le monde pourrait être confronté avec la présidence du magnat New Yorkais.
Cependant, l’image la plus emblématique et la plus incroyable d’une église totalement soumise au mondialisme séculier, dont Harris voulait assumer le leadership, nous a été donnée par l’inoxydable Bergoglio.
El señor Jorge, juste le jour des élections américaines, s’est rendu tout joyeux chez Emma Bonino pour lui offrir des roses et des chocolats après son retour de l’hôpital. Dans sa visite de charité à la malade, le gaucho a même prononcé un éloge solennel de la pasionaria radicalo-mondialiste non repentie de l’avortement, de l’euthanasie, de la drogue libre, des LGBTQ et de la gestation pour autrui. Voici les mots émouvants qui lui ont été réservés :
« Elle est un exemple de liberté et de résistance ».
Oui, le même exemple qu’une présidente Kamala aurait donné au monde, en appliquant son programme qui – dans une large mesure – aurait été un copier-coller de celui de la dirigeante panellienne [du nom de Marco Panella]
Les images de cette rencontre – qui s’est déroulée au moment où l’Amérique se décidait à choisir entre Trump et Harris – ont souligné en grandeur nature de quel côté se trouvaient le pape autoproclamé et son peuple obéissant, et pour qui battaient leurs cœurs.
Mais heureusement, comme le dit un vieux dicton d’une Rome disparue, “c’è sempre bonissima giustizia” (il y a une justice)
Mots Clés : Trump