Formidable (comme très souvent) commentaire de notre vieille connaissance, le père Jorge Guadalix. Parfaitement résumé par cette phrase, qui dit tout:

Avant, la curie, c’était l’évêque, son chauffeur et son secrétaire. Nous avions deux séminaires. Aujourd’hui, la curie est énorme. Nous avons deux séminaristes.

L’organigramme du diocèse de Madrid (Père Jorge Guadalix)

L’organigramme de la CEF sur le site de l’Eglise de France

L’organigramme

www.infocatolica.com/blog/cura.php/2411140942-el-organigrama

Je sais que cela existe dans les entreprises. Dans l’Église catholique aussi. Il ne manquerait plus que ça. Dans de nombreux diocèses, l’organigramme est affiché sur le site internet, ce qui permet de connaître le fonctionnement interne de l’Église locale. Bien sûr, en plus de l’organigramme de l’Église universelle, il y a éventuellement un organigramme de la Conférence épiscopale, un organigramme diocésain, et à partir de là, il doit aussi y avoir un organigramme du vicariat, de l’archiprêtré, de la délégation ou de la paroisse de chacun d’entre nous.

L’organigramme doit être alimenté par des personnes qui, dans l’esprit du synode actuel, recherchent des équipes et des sous-délégations. Par exemple, imaginons qu’au sein de l’organigramme diocésain nous ayons une délégation à la mission. Il faut nommer un délégué qui, synodalement, va former une équipe, demander des délégués du vicariat, des responsables de l’archiprêtrise et expliquer la nécessité d’un contact dans chaque paroisse.

Et cela vaut pour la mission, la liturgie, la mobilité humaine, les malades, la liturgie, la pastorale des personnes âgées, la catéchèse… chacun faisant comprendre que la sienne est fondamentale, clé, quelque chose d’absolument essentiel.

Je me souviens d’un bon prêtre, aujourd’hui décédé, qui, le dernier organigramme à la main, disait aux plus jeunes

« C’est très simple. J’ai dit à mon évêque que dans ma paroisse, nous le suivons à la lettre. En liturgie, j’ai Pepa, Manolo et Juan. Dans le groupe de mission, j’ai Manolo, Juan et Pepa. Curieusement, en catéchèse, j’ai Juan, Pepa et Manolo. J’ai tout ce qu’il me faut ».

Mais soyons sérieux, même si ce n’est pas facile. C’est l’intention qui compte.

Avant, dit un prêtre, la curie, c’était l’évêque, son chauffeur et son secrétaire. Nous avions deux séminaires. Aujourd’hui, la curie est énorme. Nous avons deux séminaristes.

Je reconnais la nécessité de toutes sortes de délégations, sous-délégations, conseils, plateformes, commissions et tables de dialogue. Nous faisons ces choses depuis des années. Nous avons du matériel pour tout. Les dimanches sont une véritable corvée : le dimanche de la communion, le dimanche de l’église diocésaine, le dimanche du DOMUND [dimanche des Missions, ndt], la journée des pauvres ?

Tout cela est fait pour être plus efficace. Nous faisons tout cela pour une plus grande efficacité évangélisatrice, pour que les gens se convertissent à Jésus-Christ et que l’annonce du Royaume se répande de plus en plus dans notre monde. Car cela doit être le but recherché. Dommage que les données s’acharnent à nous contredire.

Les baptêmes, je parle de l’Espagne, sont rares. Les mariages, je n’en parle même pas. Les familles s’intéressent de moins en moins aux premières communions. La confirmation est un sacrement réservé à un petit nombre et n’est plus jamais pratiquée.

Mais bon sang… avec des diagrammes aussi impressionnants, des feuilles aussi élaborées, pleines de cases, de flèches, de connexions et de subdivisions… Et ils me disent que de moins en moins de gens viennent à l’église ? Oui, beaucoup moins.

Mais n’avons-nous pas perfectionné l’organigramme pour la cinquième fois? Si. Et y a-t-il de moins en moins de gens dans l’Église ? Oui, c’est ça.

C’est tout ce que j’ai à dire.

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