On sait que l’acteur (auquel son statut incontesté de star et sa fortune personnelle acquise grâce au succès de ses films concèdent encore une certaine indépendance) a été choisi par Donald Trump pour être « ses yeux et ses oreilles » à Hollywood (Trump veut faire revivre « l’âge d’or d’Hollywood »). Dans le même temps, on a appris qu’il poursuivait son projet de réaliser une suite à « La passion », un film sur la Résurrection de Christ (Bientôt, la Résurrection, par Mel Gibson). Il n’en faut pas plus pour qu’il soit sous le feu des projecteurs (malveillants) du monde des médias, qui ne manquent pas de lui reprocher son style de vie, pas vraiment celui d’un saint homme.
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Mais Mel Gibson sait qu’il est un pécheur.
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Récemment, il a concédé un long entretien à un podcast très populaire aux Etats-Unis, celui de Joe Rogan [1] , qui draine des millions de vues.
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Dans cet article paru sur le site catholique conservateur américain « First Things », l’auteur, Patrick Giroux, ne nie pas les faiblesses humaines de Mel Gibson, et ne cherche ni à l’en accuser, ni à l’en dédouaner. Mais il le crédite d’un grand don: la crainte du Seigneur. Un don « rafraîchissant », à une époque où beaucoup de gens ne savent plus reconnaître le bien du mal et où, encouragés par le pape lui-même, certains revendiquent un « droit à » pécher!
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En somme, c’est un pécheur de la vieille école, « qui mène une vie immorale sans repentir apparent, mais ne prétend pas nier la vérité de la moralité objective ».
Mel Gibson est un pécheur de la vieille école
Patrick Giroux
crisismagazine.com/opinion/mel-gibson-old-school-sinner
20 janvier 2025

La prochaine chose à laquelle je vais devoir faire face exigera beaucoup plus de ma part. Je devrai même changer toute ma vie pour y parvenir. On ne peut pas faire face à un projet d’une nature aussi profonde [que la résurrection de Jésus] sans se préparer d’une manière ou d’une autre. C’est comme se préparer à un combat. Il faut se préparer spirituellement et cela demande des sacrifices. Je dois essayer d’être meilleur d’une certaine manière pour pouvoir faire ce film. Qu’est-ce que cela signifie ? Je pense que je sais ce que cela signifie.
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(Mel Gibson, podcast Joe Rogan Experience)
Dimanche dernier, les mêmes habitués se sont réunis après la messe dans la cour adjacente à notre église. À la chaude lueur d’un brasero, je suis tombé dans une conversation sur le récent podcast de Joe Rogan avec Mel Gibson [1].
L’interview de deux heures et demie est une véritable cavalcade désordonnée, avec des discussions sur les dinosaures, les cellules souches, l’effondrement de la civilisation et le catholicisme dans le base-ball. Alors que de nombreux catholiques sont mécontents parce que Mel a utilisé la gigantesque plateforme de Rogan pour dénoncer la corruption de l’Église, je tiens à souligner quelque chose de positif que je vois chez Mel Gibson ; un trait qu’il possède et qui semble être perdu pour la majorité de l’humanité : la crainte du Seigneur.
Tout au long du podcast, je n’ai pu m’empêcher de réfléchir à l’homme lui-même. Il y a quelque chose chez Mel Gibson qui est universellement attachant – son don évident pour la narration, son énergie un peu désordonnée et une authenticité brute lorsqu’il parle, tout cela converge pour créer un profil incroyablement dynamique et convaincant. Mais ce n’est pas seulement sa personnalité magnétique qui m’a captivé. Tout au long de l’entretien, Mel a subtilement inséré dans la conversation des commentaires qui ont révélé quelque chose de beau et de complexe dans son caractère. C’était une crainte du Seigneur combinée à une révérence et un respect longuement mûris pour les traditions anciennes et authentiques de l’Église catholique.
Dans le christianisme, la crainte du Seigneur est une forme de peur et de révérence à l’égard de Dieu et un respect sain pour les choses saintes. Ce qui me fascine chez Mel – et d’autres comme lui – c’est que bien qu’il possède clairement ce don, il admet dans ce podcast que cela ne se reflète pas nécessairement dans son comportement et sa vie quotidienne.
Même si Mel sait qu’il y a des choses à corriger dans sa vie personnelle – l’exemple le plus flagrant étant qu’il a été marié et qu’il a aujourd’hui une relation illicite – il a l’honnêteté de reconnaître cette contradiction. Il faut de l’humilité pour admettre : « Je professe ceci et je fais cela… Je ne suis pas un grand exemple de chrétien ».
Cet article n’a pas pour but de critiquer ou de juger Mel. Bien au contraire. Je l’appelle pécheur de la vieille école comme un compliment, en fait. Mel, et les gens comme lui, sont des exemples d’une époque révolue ; ils incarnent un état d’esprit d’une époque passée qui est aujourd’hui presque disparue.
Bien que ces pécheurs de la vieille école mènent des styles de vie immoraux sans repentir apparent, ils ne prétendent pas nier la vérité de la moralité objective. À une époque où beaucoup ne peuvent même pas faire la distinction entre les notions les plus fondamentales de bien et de mal, il est rafraîchissant de voir une telle prise de conscience.
J’ai remarqué cette qualité chez certains personnages historiques. Pensons à Augustin d’Hippone, prononçant la prière suivante :
« Seigneur, donne-moi la chasteté et la continence, mais pas encore ».
Pensons à Oscar Wilde, connu pour sa luxure et sa déchéance personnelles, qui admet franchement que « le catholicisme est la seule religion où l’on puisse mourir ». (…)
Enfin, prenons l’exemple de Luigi Rossi, un gangster new-yorkais du film Come to the Stable de 1949. Quand deux religieuses débarquent naïvement sans être annoncées dans son repère, il est poli et fait preuve de retenue. Si quelqu’un d’autre avait tenté le coup, il se serait retrouvé avec une paire de poings américains, ou au fond d’une rivière…
Le fait est que Luigi Rossi et tous les pécheurs de la vieille école savent qu’on ne touche pas aux choses sacrées et, dans ce cas, aux messagers sacrés.
Quand Joe Rogan tente de qualifier l’Église catholique d’institution obscure, Mel le contredit: « Eh bien, vous savez, l’Église catholique a été instituée par le Christ. »
Quand Joe Rogan tente de faire du prosélytisme auprès de Mel et de le convaincre du « dogme » infaillible de l’évolution, Mel déclare tout simplement : « Je crois que j’ai été créé ».
Quand on l’interroge sur le christianisme, il ne laisse planer aucun doute : «Je suis né dans une famille catholique, je suis très chrétien dans mes croyances… donc je crois vraiment à tout cela ».
Mel est manifestement un homme très complexe, mais l’histoire est pleine d’hommes de ce genre. En fait, la meilleure littérature à travers les âges explore cette même complexité que l’on trouve dans la nature humaine.
La ligne qui sépare le bien du mal ne passe pas par les États, ni par les classes, ni par les partis politiques, mais par chaque cœur humain – et par tous les cœurs humains. (Alexandre Soljenitsyne, L’Archipel du Goulag)
Notre Seigneur a dit que si vous L’aimez, vous garderez ses commandements : si diligitis me, mandata mea servate (Jean 14:15).
Mel le sait et c’est manifestement quelqu’un qui est en chemin. Il n’est pas non plus un étranger à Notre Seigneur – il faut avoir une familiarité intime avec Lui pour créer un film comme La Passion du Christ. À l’instar d’Augustin d’Hippone, Mel semble être n proie à cette même tension – en train de lutter, mais certainement pas hors du combat.
Il convient de noter que Mel a subi d’immenses attaques spirituelles pour avoir créé La Passion du Christ. Aucun autre film dans l’histoire du cinéma n’a eu un effet spirituel aussi significatif sur des millions d’âmes à travers le monde. C’est un film dont on a d’abord dit qu’il ne serait pas autorisé à être projeté dans une salle de cinéma. Ce film a été dénigré par les médias « liberal » du monde entier.
On dit que si vous entrez dans l’arène avec Satan, vous devez vous préparer à recevoir une bonne correction. Aujourd’hui encore, il semble que la bataille spirituelle se poursuive pour Mel. Connaissant le prix à payer, il poursuit la production de la suite de La Passion, et il sait que ce projet va exiger beaucoup de lui. Cela demande du courage.
Je t’encourage, Mel. Nous le faisons tous. Je prie pour que tu reçoives la grâce de faire ce que tu sais être nécessaire dans ta vie personnelle. Et je prie pour que le Ciel t’ouvre la voie afin que tu puisses réaliser un film sur la Résurrection qui soit aussi puissant que le précédent.
Ndt (1)
Je me réfère à Wikipedia, dont j’ai extrait ce qui est à peu près factuel, y compris les phrases en italique.
The Joe Rogan Experience est un podcast américain présenté par l’humoriste Joe Rogan. Depuis 2009, il est peu à peu devenu l’un des podcasts les plus populaires au monde, attirant régulièrement plusieurs millions de vues par épisode.
Le podcast a accueilli un large éventail d’invités, parmi lesquels Elon Musk, Edward Snowden, Bernie Sanders
Le podcast a été décrit comme une plateforme pour le dark web intellectuel. Joe Rogan a notamment été critiqué pour avoir invité des personnalités d’extrême droite [!!] ainsi que d’autres ayant exprimé, lors de la pandémie de Covid-19, des opinions qui allaient à l’encontre du consensus médical [!!].