(le Great Reset, c’est peut-être maintenant, et ce n’est pas celui que Klaus Schwab imaginait)
Des sites amis ont déjà parlé de son incroyable discours devant les « élites » mondiales sidérées réunies à Davos pour le grand raout annuel du Forum économique mondial, qui ont littéralement reçu de la part du président argentin une volée de bois vert interminable. Mais ce qu’il a dit était tellement inimaginable il y a seulement un an que ce n’est pas inutile d’y revenir, d’autant plus que nos médias « nationaux » très occupés à décortiquer le « non-faire » de notre premier ministre, n’en ont pas parlé. Chez nous, on connaît les priorités.
Attention, ça décoiffe. Et comme le dit la conclusion de l’article de Maurizio Milano pour la NBQ d’aujourd’hui (qui promet une suite, le discours de Trump lui-même, en visioconférence): pour une fois, Klaus Schwab ferait presque pitié.

Tremblement de terre: Milei à Davos tire à bout portant contre la révolution woke

Maurizio Milano
La NBQ
27 janvier 2025

Le président argentin secoue Davos avec un discours contre la révolution woke. Un florilège contre les travers du nouveau siècle, de l’environnementalisme au transgendérisme, en passant par l’agenda abortif. Premier de deux articles sur la révolution du bon sens.

« Combien de choses ont changé en si peu de temps… », c’est ainsi que commence le discours de Javier Milei, président de l’Argentine, de retour à Davos un an après son discours dérangeant du 18 janvier 2024 dans lequel il mettait en garde l’Occident contre le suicide culturel et économique produit par les pseudo-élites mondialistes, libérales et collectivistes dominantes.

S’il y a un an, il avait lancé des coups de sabre, cette année, Milei a sorti sa tronçonneuse emblématique. Il n’a plus parlé comme un économiste inconnu devenu président d’un pays d’Amérique latine en situation de cessation de paiement chronique depuis des décennies. Désormais, il a parlé haut et fort des extraordinaires succès économiques produits par sa politique et le public, à l’invitation du président du WEF, Børge Brende, l’a même applaudi !

Qui aurait pu imaginer cela l’année dernière ?

La force de Milei tient évidemment au fait qu’il fait partie, avec le Premier italien Giorgia Meloni, de l’entourage trumpien, et qu’ils ont d’ailleurs tous deux été invités à la cérémonie de prestation de serment de Trump-Vance, le lundi 20 janvier.

Le jour même où commençait le Forum économique de Davos, où les autres grands leaders mondiaux ont dû se replier, «le visage bas et l’audace rasée», Milei s’exprimait au lendemain de la victoire historique de Donald J. Trump, qui modifie déjà l’équilibre mondial, l’idéologie fondant comme neige au soleil du retour au bon sens, invoqué par Trump dans son discours d’investiture.

Et en effet, Milei a déclaré qu’il ne se sentait désormais

« plus si seul car… une alliance internationale de toutes les nations qui veulent être libres et qui croient aux idées de la liberté s’est lentement formée. Et peu à peu, ce qui semblait être une hégémonie mondiale absolue de la gauche woke dans la politique, les institutions éducatives, les médias, les organisations supranationales ou les forums comme Davos, s’est fissuré et nous commençons à entrevoir l’espoir pour l’avenir».

Sans mâcher ses mots, il s’en prend aux « protagonistes et aux promoteurs de l’agenda woke qui fait tant de mal à l’Occident »:

« Il y a quelque chose de profondément erroné dans les idées qui sont promues dans des forums comme celui-ci… La grande épidémie de notre époque qui doit être soignée, le cancer qui doit être éliminé, c’est le virus mental de l’idéologie woke. Cette idéologie a colonisé les institutions les plus importantes du monde, des partis et des États des pays libres de l’Occident aux organisations de gouvernance mondiale, en passant par les institutions non gouvernementales, les universités et les médias, et a marqué le cours du débat mondial au cours des dernières décennies ».

L’Occident représente l’apogée de l’humanité : la terre fertile où l’héritage gréco-romain et les valeurs judéo-chrétiennes ont semé les graines d’un phénomène sans précédent dans l’histoire. Ayant définitivement vaincu l’absolutisme, l’humanité est entrée dans une nouvelle ère. Dans ce nouveau cadre moral et philosophique, qui place la liberté individuelle au-dessus des caprices du tyran, l’Occident a pu libérer l’extraordinaire capacité créatrice de l’homme, initiant un processus de création de richesses sans précédent.

En promouvant un programme socialiste mais en opérant par la ruse au sein du paradigme libéral, cette classe politique a déformé les valeurs fondamentales du libéralisme. La liberté a été remplacée par une fausse idée de libération, utilisant le pouvoir coercitif de l’État pour redistribuer la richesse générée par le capitalisme…

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Tel est, en substance, le wokisme : le résultat de l’inversion des valeurs occidentales. Chaque pilier de notre civilisation a été transformé en une version déformée de lui-même par l’introduction de mécanismes culturels manipulateurs. Des droits « négatifs » à la vie, à la liberté et à la propriété, nous sommes passés à une quantité artificielle infinie de droits « positifs », qui ne peuvent être garantis que par l’expansion infinie de l’État. En d’autres termes, du concept de liberté en tant que protection fondamentale de l’individu contre l’intervention du tyran, nous passons au concept de libération par l’intervention de l’État. C’est sur cette base que s’est construit le wokisme, un régime de pensée unique, soutenu par diverses institutions dont l’objectif est de pénaliser la dissidence : féminisme, diversité, inclusion, équité, immigration, avortement, environnementalisme, idéologie du genre, entre autres, sont les têtes d’une même créature dont l’objectif est de justifier l’expansion de l’État par l’appropriation et la déformation de « nobles causes ».

S’attaquant de front à l’idéologie de l’environnementalisme radical et du changement climatique, Milei affirme:

Le wokisme a réussi à déformer l’idée élémentaire de préserver l’environnement pour la jouissance des êtres humains, et nous sommes passés à un environnementalisme fanatique dans lequel les êtres humains sont un cancer qui doit être éliminé, et le développement économique n’est rien de moins qu’un crime contre la nature…

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Ce n’est pas une coïncidence si les mêmes promoteurs de ces récits sont également les principaux partisans de l’agenda sanguinaire et destructeur de l’avortement, un agenda basé sur la prémisse malthusienne que la surpopulation détruira la Terre et que, par conséquent, des mécanismes de contrôle démographique doivent être adoptés

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Ces mêmes institutions promeuvent également l’agenda LGBT, essayant de nous imposer que les femmes sont des hommes et que les hommes sont des femmes simplement parce que c’est ainsi qu’ils se perçoivent.

Sur la question de l’immigration, il affirme

D’une tentative d’attirer des talents étrangers pour promouvoir le développement, nous sommes passés à une immigration de masse motivée non pas par l’intérêt national mais par la culpabilité. L’Occident étant la cause supposée de tous les maux de l’histoire, il doit se racheter en ouvrant ses frontières au monde entier, ce qui aboutit nécessairement à une colonisation à rebours, qui ressemble davantage à un suicide collectif .

En dominant les chaires des universités les plus prestigieuses du monde, le wokisme forme les élites de nos pays à contester et à nier la culture, les idées et les valeurs qui ont fait notre grandeur, endommageant encore davantage notre tissu social.
Que reste-t-il pour l’avenir si nous apprenons à nos jeunes à avoir honte de notre passé ? Ce phénomène a incubé et s’est développé de plus en plus au cours des dernières décennies, depuis la chute du mur de Berlin. Curieusement, les pays libres ont commencé à s’autodétruire précisément lorsqu’ils n’avaient plus d’adversaires à vaincre. La paix nous a rendus faibles, vaincus par notre propre complaisance.

Ce sont ces aberrations, et bien d’autres que nous ne pouvons énumérer pour des raisons de temps, qui menacent l’Occident aujourd’hui. Malheureusement, ce sont aussi les croyances que des institutions comme celle-ci ont promues pendant quarante ans. Personne ici ne peut feindre l’innocence : pendant des décennies, vous avez vénéré une idéologie sinistre et meurtrière comme s’il s’agissait d’un veau d’or, et vous avez remué ciel et terre pour l’imposer à l’humanité.

Sur cette dernière déclaration, les applaudissements de l’auditoire ont été absents.

On ne peut certes pas reprocher à Milei le manque de parresia : une condamnation aussi ferme de l’initiative « Great Reset » à Davos n’avait pas encore été entendue. Et l’attaque frontale et brutale continue :

Cette même organisation, et aussi les organisations supranationales les plus influentes, ont été les promoteurs de cette barbarie…. Si vous êtes blanc, vous devez être raciste. Si vous êtes un homme, vous êtes sûrement un misogyne ou un membre du patriarcat. Si vous êtes riche, vous êtes un capitaliste cruel. Si vous êtes hétérosexuel, vous devez être hétéro-normatif, homophobe ou transphobe. Pour chaque objection, ils ont une étiquette toute prête, qu’ils essaient ensuite de censurer soit par des moyens de facto, soit par des moyens juridiques. Car sous le discours sur la diversité, la démocratie et la tolérance qu’ils prétendent défendre, se cache en réalité une volonté manifeste d’éliminer la dissidence, la critique et, en fin de compte, la liberté ».

« Et quelle société peut naître du wokisme ? Une société qui a remplacé le libre échange des biens et des services par la distribution arbitraire des richesses sous la menace d’une arme, qui a remplacé les communautés libres par la collectivisation forcée, et qui a échangé le chaos créatif du marché contre l’ordre stérile et sclérosé du socialisme. Une société pleine de ressentiment, divisée en deux catégories : d’un côté les contributeurs nets, de l’autre les bénéficiaires de l’État. Et je ne parle pas de ceux qui reçoivent une subvention pour survivre, mais des entreprises privilégiées, des banquiers renfloués lors des crises des subprimes, de la plupart des médias, des centres d’endoctrinement déguisés en universités, des bureaucraties d’État, des syndicats, des organisations sociales, des entreprises aidées par l’État, et de tous les secteurs qui vivent des impôts payés par ceux qui travaillent.

Tout le monde en prend pour son grade:

Le wokisme n’est rien d’autre qu’un plan systématique du « parti de l’État » pour justifier l’intervention de l’État et l’augmentation des dépenses publiques. Cela signifie que notre première croisade, la plus importante si nous voulons retrouver l’Occident du progrès et construire un nouvel âge d’or, doit être la réduction drastique de la taille de l’État. Non seulement dans les différents pays, mais aussi dans toutes les instances supranationales. C’est la seule façon de couper ce système pervers à la racine, en le privant de ses ressources, en rendant aux contribuables ce qui leur appartient et en mettant fin à la vente de faveurs. Il n’y a pas de meilleure méthode que d’éliminer la bureaucratie de l’État, car ce n’est qu’ainsi que l’on peut empêcher la possibilité même de vendre des faveurs. Les fonctions de l’État doivent à nouveau être limitées à la défense du droit à la vie, à la liberté et à la propriété. Toute autre fonction que l’État s’arrogera se fera au détriment de sa tâche fondamentale et conduira inévitablement au Léviathan omniprésent dont nous souffrons tous aujourd’hui.

Nous sommes confrontés à un changement d’époque, un véritable tournant copernicien : la destruction d’un ancien paradigme et la construction d’un nouveau.

Si les institutions d’influence mondiale, comme celle-ci, veulent tourner la page et participer de bonne foi à ce nouveau paradigme, elles devront assumer la responsabilité du rôle qu’elles ont joué au cours des dernières décennies et reconnaître publiquement le mea culpa que la société exige.

Outre Milei, présent, Davos a également dû subir la vidéoconférence de Trump, encore plus menaçante : un deuxième article y sera consacré.

Pour la première fois, Klaus Schwab ferait presque pitié.

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