La gendarmerie vaticane étaient sur les dents pour satisfaire à la demande du pape – furieux – de découvrir au plus vite (et « neutraliser ») le ou les auteurs du second pamphlet destructeur, paru en février 2024 (après l’identification de l’auteur du premier « Démos » dans la personne de feu le cardinal Pell). Il semblerait que les limiers du pape aient bouclé leur enquête avec succès. S’agit-il d’empêcher la publication d’un mémo « Démos III » en prévision du conclave?
Les précisions de Giuseppe Nardi.
L’auteur du mémorandum Demos 2, critique envers François, a-t-il fait l’objet d’une enquête?

Il y a bientôt un an était rendu public le document Demos 2, dans lequel le pontificat de François était jugé désastreux et qui avait provoqué un émoi considérable dans les hautes sphères de l’Eglise. L’identité de l’auteur ou des auteurs n’a pas encore pu être établie. A Sainte Marthe, la colère était telle que la police du Vatican a été chargée de traquer le ou les auteurs. La gendarmerie vaticane aurait désormais réussi une percée dans l’enquête.
Le premier mémorandum de Demos
L’affaire des documents de Démos est complexe. En 2022, le blog du vaticaniste Sandro Magister avait publié pour la première fois un mémoire détaillé qui soumettait l’actuel pontificat à une analyse accablante et qui était signé Demos (le peuple). L’auteur voulait ainsi dire qu’il parlait au nom de beaucoup. Et le contenu de son mémorandum était de toute façon très intéressant.
Le pape François y était accusé de persécuter activement les traditionalistes et les monastères contemplatifs, de saper l’État de droit et d’agir de manière préférentielle sur le plan politique, mais il était également accusé d’hérésie de manière assez crue. L’autorité pontificale serait en chute libre sous François, qui manquerait de clarté doctrinale, créerait la confusion même sur des questions fondamentales de foi et de morale et favoriserait les tendances schismatiques. En résumé, le pontificat de François était qualifié de « catastrophe ».
Les destinataires du document étaient les cardinaux.
Une chasse aux sorcières a immédiatement commencé, en supposant dès le départ que l’auteur était un cardinal qui, par son pseudonyme, voulait attirer l’attention sur le contenu du mémorandum et non sur la personne.
Peu après la mort du cardinal australien George Pell, le vaticaniste Sandro Magister a révélé début 2023 que Pell était « Demos » et qu’il avait rédigé le mémorandum.
Le deuxième mémorandum de Demos
Puis, fin février 2024, deux ans après le premier mémorandum, un second est apparu, à nouveau signé Demos. Le titre du premier mémorandum était : « Le Vatican d’aujourd’hui », celui du second : « Le Vatican de demain ». Il y est clairement exprimé, dans la perspective du prochain conclave, que l’avenir de l’Église doit être différent de celui que laisse présager le pontificat de François.
Sept priorités y sont mentionnées afin de remettre la barque de Pierre sur la bonne route en corrigeant résolument le cap.
En premier, l’auteur a placé le rétablissement de la clarté dans la doctrine. Il est indispensable, selon lui, de réaffirmer avec détermination les vérités fondamentales de la foi catholique. L’Eglise n’a pas besoin de synodalité, mais de rétablir la collégialité en démantelant le régime autoritaire et centralisé établi par François et en respectant à nouveau la juridiction épiscopale.
De même, la transparence des finances est exigée et, lors des nominations cardinalices, une meilleure sélection et préparation des candidats est demandée. Sur ce thème, il existe également le site Internet The College of Cardinals Report d’Edward Pentin (EWTN, National Catholic Register), qui aurait provoqué de nouveaux accès de colère à Sainte Marthe.
Il faudrait également revenir à une anthropologie chrétienne claire, qui devrait être purifiée des idéologies telles que l’idéologie du genre et le transhumanisme.
Le mémorandum a été diffusé en cinq langues. Une fois encore, le collège des cardinaux en était le destinataire.
Il était certain que le cardinal Pell ne pouvait pas être l’auteur du deuxième mémorandum Demos, qui se distinguait également du premier par la langue, bien que l’orientation d’une critique cinglante du pontificat de François soit la même. Toutefois, on a de nouveau supposé qu’un cardinal pourrait en être l’auteur.
François aurait été furieux. La gendarmerie vaticane a reçu l’ordre d’ouvrir une enquête afin de retrouver l’auteur.
On dit maintenant que la police de l’Etat pontifical a trouvé ce qu’elle cherchait. La chasse est terminée. La gendarmerie vaticane aurait localisé et identifié le cardinal anonyme, appelons-le « Demos 2 ».
L’enquête du Vatican vise à clore ce chapitre désagréable pour François. Toujours est-il que les critiques internes à l’Eglise à l’encontre de son pontificat ne diminuent pas, mais augmentent.
Apparemment, François et sa cour veulent également empêcher un troisième mémorandum « Demos » en démasquant et en exposant l’auteur du deuxième mémorandum. C’est du moins ce qu’a laissé entendre hier Luigi Bisignani, rédacteur en chef du quotidien romain Il Tempo [cf. www.iltempo.it/attualita/2025/01/26/news/vaticano-papa-bergoglio-furioso.., ndt].
On attend donc des révélations dans un avenir proche.