François avait envoyé un message vidéo en ouverture du célèbre festival annuel de la chanson italienne de San Remo. Problème: il semble que le message lu avait été enregistré au printemps dernier pour une toute autre circonstance, il s’agirait donc d’un détournement (voire d’un faux). Circonstance aggravante, le pape n’était pas informé de sa diffusion, et en aurait été très irrité.
C’est très grave, et cela soulève plusieurs questions, notamment dans quelle mesure le vieux pape malade et diminué est l’auteur des propos et des décisions qui lui sont attribués par son entourage.
Bref: François gouverne-t-il encore?

Le discrédit de la figure papale sera l’héritage le plus dévastateur laissé par ce pontificat.

Et il n’est que juste que la farce soit consommée sur l’écran de télévision, réceptacle de laideur et de dégradation.

AM Valli, 13 février 2025

(Rédaction)

Le prestigieux festival de la chanson italienne de San Remo, dont la session annuelle se déroule ces jours-ci est l’évènement le plus suivi à la télévision par les Italiens toutes catégories confondues. Créé en 1951, il est devenu au fil des ans, à l’instar d’autres manifestations du même genre (Eurovision, victoires de la Musique, etc.) la scène privilégiée ou s’exhibe tout ce que l’industrie de la musique produit de plus caricatural et de plus insultant pour les catholiques: rappeurs, queers et ainsi de dire. Inutile de dire que l’idéologie LGBT, y a la part belle.
Cette année, le Pape a envoyé un message vidéo sur le thème « la musique est un instrument de paix ».

« Je pense aux enfants, si nombreux, qui ne peuvent pas chanter, qui ne peuvent pas chanter la vie, qui pleurent et souffrent à cause des innombrables injustices de ce monde, des guerres, des situations de conflit. Les guerres détruisent les enfants …  la musique peut ouvrir les cœurs à l’harmonie, à la joie d’être ensemble […] et nous faire nous engager pour un monde plus juste et fraternel. »

Même si on voit mal le rapport entre la paix et San Remo… pourquoi pas, diront certains, c’est un lieu idéal d’évangélisation, et un pasteur soucieux de son troupeau aurait certainement un message fort à faire passer.

Sauf que…

Le site italien de ragots « Dagospia » (que tout le monde consulte mais en cachette, car sous des dehors vulgaires, il est plutôt bien informé, et souvent fiable) a révélé que le message du Pape, aurait été enregistré en mai 2024, et sous cette forme, était destiné non pas à San Remo, mais aux artistes ayant participé gratuitement à la Journée mondiale de l’enfance, présentée par Carlo Conti lequel se trouve être, tiens donc, le producteur de San Remo.

Artisan de ce tour de passe-passe, le très désinvolte père franciscain Enzo Fortunato, habitué des écrans de télévision, qui se trouve être à son tour l’ex-coordinateur de la Journée mondiale de l’enfance, et qu’il y a tout juste un an, le pape avait nommé, à la surprise générale, au tout nouveau poste de directeur de la communication de la basilique Saint-Pierre (cf. Assise-sur-Tibre et intrigues vaticanes) .

Lequel Fortunato, concomitamment avec ce sanremogate, aurait démissionné, ou plutôt été démissionné (les choses ne sont pas encore claires).

Selon Nico Spuntoni, dans tout ce gâchis, le protagoniste qui s’en sortirait le plus mal (personnellement, je penche pour le pape lui-même!!) serait le ‘très encombré » secteur de la communication du Vatican

S’il est difficile [???] de croire à l’histoire qui voudrait que le Pape – surtout ce Pape – se retrouve protagoniste du programme télévisé le plus regardé d’Italie à son insu, il est plus facile de croire que c’est l’impressionnante machine de communication du Saint-Siège qui n’en était pas consciente. En effet, après l’éclatement de l’affaire hier, il n’y a eu – à l’heure où nous écrivons ces lignes – aucune clarification de la part du Bureau de presse sur l’enregistrement et l’objectif de la vidéo. Le seul à en parler a été Carlo Conti – le plus irréprochable et en fait « victime » des habituels courts-circuits de communication dans l’Oltretevere.

En douze ans, François nous a habitués à ne pas prêter trop d’attention aux filtres et à se livrer aux médias par l’intermédiaire de l’interlocuteur privilégié de service.

L’histoire de Dagospia, en tout cas, a eu le mérite de faire parler de la présence du Pontife à Sanremo puisque le contenu du seul message vidéo n’avait pas suscité le même intérêt que les performances des chanteurs ou le look des artistes.

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Si l’exposition médiatique excessive du Souverain Pontife est la stratégie de communication de quelqu’un, il est peut-être temps de la repenser.

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https://lanuovabq.it/it/sanremo-e-il-video-del-papa-la-comunicazione-vaticana-ne-esce-male
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