Cela fera tout juste 5 ans après-demain, c’était le 16 mars 2020, le président prononçait un discours solennel et terrifiant, sans doute concocté avec le même cabinet de consulting qui sévit encore probablement aujourd’hui (puisqu’il a repris mutatis mutandis exactement la même rhétorique pour nous vendre la « guerre » de l’UE contre la Russie), nourri aux techniques les plus abouties de manipulation mentale, en répétant en boucle le tristement célèbre « nous sommes en guerre ». Effet réussi, la peur a fait que les gens ont accepté tout et n’importe quoi. Tellement réussi, en fait, qu’on va le réutiliser.
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De l’autre côté des Alpes, les Italiens vivaient à peu près la même chose, avec un peu d’avance, puisque le « patient zéro » en Europe était censé être originaire d’une petite ville de Lombardie, dont j’ai oublié le nom (euh… je viens de vérifier, c’est Codogno). Là-bas, le Macron de service (ou plutôt AU service des mêmes intérêts supra nationaux) s’appelait Giuseppe Conte, obscur politicien – jamais élu – bombardé premier ministre d’un « gouvernement technique », depuis lors disparu du paysage politique, jeté comme un kleenex usagé – il était temps, il avait beaucoup servi.
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Marcello Veneziani nous offre une sorte de journal du Covid, soulignant à quel point, pendant deux ans, par la peur, nous avons été réduits à l’état animal. Faisant toutefois l’impasse – et c’est dommage – sur le scandale des effets négatifs du funeste vaccin, totalement occulté en France, alors que dans d’autres pays, y compris en Italie, les dénonciations commencent à émerger. Et aussi sur l’attitude du pape, et plus généralement, de l’Eglise.
Quant au titre, j’aurais préféré lire « NE PAS oublier »
24 février 2020: le premier article de mon site taggé « Coronavirus », un mot-clé associé à une rubrique qui a pris au fil des mois, et même des années, des dimensions aussi monstrueuses que terrifiantes
Covid, se souvenir pour oublier
Marcello Veneziani
2 Mars 2025
Cinq ans après le covid, nous n’avons plus qu’un seul souhait : ne plus jamais revoir les visages de cette époque. Oui, les images des hôpitaux, des malades, des ambulances et des corbillards, les masques, les files d’attente, les vaccins. Mais aussi les visages qui nous ont guidés et accompagnés en ce temps-là : les présidents, à commencer par le premier ministre, les ministres, à commencer par le ministre de la santé, les chefs de santé, les témoignages médicaux et médiatiques de la covidie, leurs voix, leurs chansons, leurs menaces, leurs promesses, leurs prescriptions. On ne veut plus les voir, même si quelques-uns circulent encore, surtout à la télévision, voire sur les plus hauts trônes. Que meurent le covid et tous les philistins.
Des images passées en boucle pour terrifier encore plus les populations
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Il y a cinq ans, le covid nous a soudain fait vieillir. Nous avons tous vieilli plus vite, femmes, vieillards et enfants, jeunes et vieux. Nous avons vécu un an, presque deux, comme des vieillards, avec une demi-période de répit en été. Nous sommes restés à l’intérieur, vivant en retraités, en malades, en convalescents, loin de tous, isolés des autres, à l’abri du monde ; nous avons veillé à notre survie en vivant moins, en ne sortant pas, en ne voyageant pas, en ne prenant pas de risques. Nous avons souffert de l’éloignement des corps, et de la peur de notre propre corps, comme cela arrive aux vieux. Et comme c’est le cas pour les personnes âgées, nous avons fait passer la santé avant tout, en sauvant notre peau, à n’importe quel prix.
Beaucoup de personnes âgées sont mortes à cause de la pandémie, mais l’Italie n’a pas rajeuni. C’est le premier grand dommage biologique que nous avons subi en masse. Même les adolescents ont soudain vieilli sous l’effet de la pandémie : si un enfant ne va pas à l’école, si vous le séparez de ses amis, si vous transformez chaque groupe en une réunion séditieuse et contagieuse, si vous lui interdisez de sortir, de voyager, d’aller dans la rue ou de sortir en boîte, vous le forcez à vivre comme un vieil homme avec un corps de jeune homme et des pulsions de jeune homme. Nous étions de plus en plus spectateurs, de moins en moins acteurs, nous vivions la vie des autres, parfois la mort, rivés à la vidéo et aux tâches domestiques, à la vie stationnaire et hospitalière, aux masques et aux vaccins.
Une question restait en suspens, que nous voudrions lever : la catastrophe aurait-elle vraiment eu lieu sans confinement, ou se serait-elle déroulée plus ou moins de la même manière sans ces sacrifices, ces assignations à résidence ? Nous n’avons pas vraiment de termes de comparaison pour l’affirmer ou l’infirmer.
Il y a deux faces à l’histoire du covid : d’un côté, il y a l’histoire des soins efficaces, du dévouement méritoire et bienfaisant, des nombreuses personnes sauvées, des dangers limités ou dissipés. Mais d’un autre côté, il y a la vague de traitements malavisés qui a fauché des milliers de personnes dans les premiers temps, le barrage des vaccins, le régime de restriction et de surveillance dont nous sommes encore incapables de quantifier les dommages évités, les dommages causés et les limitations inutiles qui n’ont fait que nous rendre la vie plus difficile sans vraiment nous aider. Et puis l’intolérance et la persécution envers ceux qui ne rentraient pas dans le rang, les pénalités absurdes….
Nous avons défini les jours de la pandémie comme le temps de la novida, le contraire de la movida. La novida est la perte de vie, de travail, de relations, de voyages, de liberté, de relations familiales, d’opportunités que nous subissons par peur du virus. La novida a provoqué une dépression massive transanagraphique (/transgénérationnelle).
Quand le covid a pris fin, nous avons vu les gens sortir et se déplacer à nouveau, en liberté et avec un esprit captif ; ils étaient comme des animaux effrayés qui sortaient à l’air libre, gardés et masqués, des fugitifs, prêts à éviter toute proximité ou tout rassemblement.
L’effet brut de cette longue quarantaine a été de réduire l’homme, le citoyen, le penseur et le croyant, à l’état d’animal. La contagion, la quarantaine, le terrorisme médiatico-gouvernemental nous ont réduits à la sphère de la vie nue. Le virus nous a rendus plus égaux, car nous avons été réduits à la sphère animale des besoins et des peurs. Egaux aux animaux, privés de parole, de foi et de pensée, de créativité et de loisirs.
La restriction la plus profonde a touché notre vision, celle de l’œil et celle de l’esprit. Pas de monde et pas de nature, pas d’offices religieux, pas d’expositions d’art, pas de dialogues et pas de librairies, pas de cinéma et pas de théâtre, pas de concerts ni de sports. Et même ce que nous avions le droit de faire à la maison, comme lire et réfléchir, nous ne le faisions pas, occupés à sauver notre peau, à faire de la gymnastique, puis rivés à la vidéo pour ne pas penser.
Une fois les activités sociales et conviviales liées à la sphère alimentaire suspendues, il ne restait plus que les files d’attente pour les courses dans les supermarchés, les pharmacies, et tout ce qui était lié à la vie animale : manger, boire, soigner. Même les plats à emporter nous réduisaient à la simple vie alimentaire, à condition de ne pas être ensemble, de ne pas avoir de compagnons (cum-panis) de repas. La réduction biologique était aussi une réduction individuelle, dans la solitude. Par rapport aux animaux, nous avons perdu le troupeau et le grand air.
La « vie nue » était préservée, comme le disait Giorgio Agamben, la dimension biologique pure. « Propter vitam vivendi perdere causas », disait Juvénal ; pour sauver la vie, nous avons perdu la raison de vivre. La vie a été réduite à la physicalité : tousser, éternuer, prélever, courir, vérifier, écouvillonner (se tester), masquer, vacciner : une série de prescriptions médicales a remplacé notre lexique, le réduisant à la sphère corporelle et sanitaire.
Et le peuple, même maudissant et récalcitrant, préféra la sécurité à la liberté, accepta d’abandonner des droits en échange d’une protection. Régression au stade animal, mais en tant qu’animaux blessés et chassés. Les peuples ont accepté l’asservissement national et international, les diktats sanitaires, pour sauver leur peau. Au nom de la santé, ils ont sacrifié la liberté, la vie, le travail, la souveraineté, le bonheur.
Mala tempora covid.
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