Retournant la proposition, on pourrait aussi dire: les fidèles n’intéressent pas les Synodaux.
L’Eglise en Italie (sous tutelle étroite du pape en temps ordinaire, et aujourd’hui abandonnée aux mains des pires activistes depuis que celui-ci est empêché) poursuit son Chemin synodal, culminant ces jours-ci dans le chaos et le brouhaha d’une Assemblée incapable d’accoucher d’un document final. Trop occupée à discuter du sexe, non pas des anges, mais des… trans pour se préoccuper de ce qui se passe autour d’elle, elle ne voit même pas l’hémorragie des fidèles, qui continue à un rythme accéléré (et qui risque de se mesurer en espèces sonnantes et trébuchantes, les fidèles n’ont plus envie de contribuer à travers l’impôt 8‰ au financement d’une Eglise qui ne les représente pas). Au sens strict, c’est « l’effet Bergoglio »: et dire qu’il y a douze ans on nous parlait des messes bondées et des files d’attente au confessionnal!!!
Le commentaire éclairant de Luisella Scrosatti.
Dans les salles du synode, personne ne remarque la fuite des fidèles
Luisella Scosatti
lanuovabq.it/it/dalle-aule-sinodali-nessuno-si-accorge-della-fuga-dei-fedeli
Le Pew Research Center montre l’hémorragie de l’Eglise italienne, trop occupée à danser autour du veau d’or du Synode permanent pour voir le désastre et saisir les vrais besoins du peuple : prière, catéchisme et sacrements.
Les résultats de la récente enquête du Pew Research Center, l’un des principaux centres américains de sondages et de recherches sur la démographie et les questions sociales, sur le taux d’abandon de la religion d’origine, pointent du doigt l’Église italienne (voir le commentaire de Sandro Magister: L’Église italienne détient le record mondial des défections).

Enquête complète ici: www.pewresearch.org
Pour chaque personne qui embrasse la foi chrétienne en Italie, 28,4 l’abandonnent. Un ratio négatif effrayant. Et parler de « foi chrétienne » en Italie, c’est essentiellement parler de catholicisme. Rien de pire. Même l’Allemagne des dérives synodales, deuxième après l’Italie, connaît un rapport « plus heureux » de 1:19,7, un chiffre qui doit toutefois tenir compte du pourcentage élevé de chrétiens ayant grandi dans le protestantisme et qui pourrait donc réduire l’impact sur ce qui est considéré comme l’une des Églises les plus déstabilisées du Vieux Continent.
Le pourcentage le plus élevé de ces abandons, 44%, concerne la tranche d’âge 18-34 ans, c’est-à-dire ce monde de la jeunesse que nos évêques ont essayé d’atteindre avec une telle obsession qu’ils ont entraîné l’Église dans un « jeunisme » flasque et insipide, qui a fini par faire fuir ceux qui cherchaient des choses sérieuses, dignes des hommes. Et ce n’est pas un hasard si c’est précisément dans la partie la plus instruite de la population que l’on trouve le plus grand nombre d’abandons (33%) ; après des années au cours desquelles la dimension culturelle de la foi qui a forgé des peuples entiers a été sous-estimée et tournée en dérision, les personnes les plus instruites sont parties. Le désastre est sous les yeux de tous depuis des décennies, mais aujourd’hui ce sont précisément les statistiques anxieusement suivies par la CEI et ses bureaux qui décrètent l’échec, selon les critères de la science des nombres tant aimée.
Aux enfants qui quittent la maison paternelle, pour lesquels il y a au moins l’espoir d’un retour après avoir dilapidé leurs biens avec des prostituées (copyright de l’évangile de Luc), s’ajoutent les serpents élevés dans le sein et bercés avec amour, qui se retournent ponctuellement contre leur mère pour la mordre. C’est ce qui s’est passé lors de la récente deuxième Assemblée du Synode, où les évêques ont dû s’incliner devant les laïcs qu’ils ont tant loués et « promus », et qui constituent le groupe le plus important du Synode (442 contre seulement 176 évêques).
Un participant à l’Assemblée nous a témoigné qu’il s’agissait d‘une manifestation flagrante d’une Église aujourd’hui décapitée et qui n’a plus rien de catholique à dire.
La part du lion revient principalement aux représentants des communautés de base, à la communauté de Sant’Egidio et aux divers délégués qui, plutôt que de représenter réellement le diocèse, se font passer pour ce qu’on appelle les « laïcs actifs », cette part des laïcs tellement frustrés qu’ils demandent l’asile permanent dans les bureaux diocésains. Et qui veulent écarter les prêtres, réclamant plus d’espace, plus de responsabilités, par exemple en exigeant des conseils pastoraux délibératifs et pas seulement consultatifs.
Notre source confirme:
« Le niveau de préparation théologique est pratiquement nul; l’assemblée synodale est devenue une réunion de copropriété où l’on se bat pour ses propres idéologies”.
L’insistance et la visibilité des groupes « catholiques » LGBT+ montrent que le Synode ne semble pas se préoccuper des vrais problèmes de l’Église et des hommes, de plus en plus désespérés, de plus en plus en proie à toutes les modes culturelles qui les entraînent ici et là, pour les laisser ensuite nus, battus et affamés, comme l’homme sur la route de Jérusalem à Jéricho. C’est ainsi qu’a trouvé une tribune il signor Rosario Lo Negro, l’ex-séminariste qui se plaignait à divers journaux italiens que le séminaire voulait même le « guérir » de son homosexualité. Lui qui aime se faire photographier torse nu, avec un cœur arc-en-ciel peint et l’inscription provocante : « Notre cœur aussi est sacré ».
À quoi servent ces synodes permanents ? A donner une tribune aux groupes de pression, avec des évêques pour ainsi dire muets , à se barricader devant une Assemblée censée être à l’écoute de l’Esprit et qui, au contraire, se retrouve à contester, à exiger des « ouvertures », comme si nous étions dans une réunion syndicale. Mgr Erio Castellucci [le secrétaire du Synode italien], acculé par les évêques, a tenté de barcamenarsi [mener sa barque/transiger], rassurant les laïcs attentifs qu’il s’agissait d’aller de l’avant et non de tirer un trait sur ce qui avait été fait. Allons donc. Le cardinal Zuppi a promis un texte « plus mûr » qui donnerait plus de place aux « personnes en situation affective particulière » et une plus grande responsabilité pour les femmes dans l’Église.
Un autre fait intéressant, qui n’a pas encore été révélé, montre que le Synode est une nouvelle fois une danse fermée autour du veau d’or. Les diocèses devaient fournir des réponses/propositions sur chacun des dix-sept sujets à discuter en assemblée, afin de parvenir à un document final représentatif. Mais les diocèses, au nombre de 226 en Italie, étaient pratiquement absents. Le thème qui a reçu le plus de réponses, à savoir celui relatif au « renouvellement des parcours d’initiation chrétienne », n’a en effet enregistré que 63 formulaires reçus, ce qui signifie que seul un diocèse sur quatre a répondu.
Un autre thème synodal, celui du « développement humain intégral et de la sauvegarde de la maison commune », n’a vu que 29 diocèses répondre, soit un sur dix !
Pire encore pour la « responsabilité ecclésiale et pastorale des femmes », l’un des sujets brûlants de l’Assemblée : seuls 17 bulletins de vote ont été reçus.
S’il est déjà légitime de douter que les réponses des diocèses soient représentatives du monde catholique réel, étant donné que la majorité du peuple de Dieu, ceux qui vont à l’église, prient, font des pèlerinages et allument des cierges, ne savent même pas qu’il existe un synode conçu par l’appareil bureaucratique ecclésial pour – disent-ils – leur donner la parole, sans parler du fait que les diocèses n’y répondent même pas, ces synodes s’avèrent en fait être une sorte de « boîte à outils ».
Ces synodes s’avèrent n’être que des vitrines pour des personnes et des groupes qui ne servent pas l’Église, mais l’utilisent pour promouvoir des agendas qui n’ont rien de catholique, mais qui sont au contraire au service d’idéologies et de « pouvoirs forts ».
Tout cela se fait avec l’argent que les fidèles versent à l’Église catholique italienne pour ce qui devrait être sa mission : construire et entretenir des lieux de culte, soutenir le clergé, soutenir les missions, aider les pauvres. De l’argent – et nous imaginons qu’il n’y en a pas peu – qui est au contraire jeté à la poubelle pour faire place à des frustrations et à des revendications. L’Église n’a pas besoin de ces caucus anarchistes pour connaître les vrais besoins des gens : il suffit que les prêtres soient dans les confessionnaux ; il suffit d’aller dans les sanctuaires, où les hommes portent devant Dieu les problèmes de leur vie : inquiétude pour la santé de leurs proches, préoccupation pour les enfants qui ont quitté le droit chemin, larmes pour la vie qui a impitoyablement montré toute sa face sombre et douloureuse. Et il leur suffirait de prendre les Ecritures et le Catéchisme pour comprendre que les hommes ont toujours besoin des mêmes choses : conversion, vie sacramentelle, instruction religieuse.