Je continue avec AM Valli la recension des premières impressions suscitées par l’apparition de Léon XIV à la Loggia des Bénédictions de la Basilique Saint-Pierre. Comme les deux précédents, elles confirment mon propre ressenti
Il est diplômé en philosophie et en mathématiques, ainsi qu’en théologie et en droit canonique.
Un CV significatif, car après que le règne bergoglien ait bafoué le droit et la pensée structurée, la papauté a besoin de se refaire une santé dans ces domaines.
Bienvenue à Léon XIV !
S’il vous plaît, pas de blagues: confirmez-nous dans la foi
« La paix soit avec vous tous… La première salutation du Christ ressuscité ».
Une belle salutation chrétienne, et immédiatement une référence à Notre Seigneur Jésus-Christ.
Je suis peut-être un sentimental, mais j’ai été ému. Quelle différence avec le « bonsoir » de Bergoglio !
Et puis la mozzette rouge, et l’étole. Et la bénédiction finale en latin avec l’indulgence plénière.
En ce jour de Notre-Dame de Pompéi, voici Léon XIV, le premier pape étoilé [référence au drapeau américain], même s’il est un Yankee atypique, du fait de son long séjour au Pérou.
Le nom choisi est déjà un programme. On pense immédiatement à Léon XIII, qui régna de 1878 à 1903, le pape de Rerum novarum, certes, mais aussi d’Aeterni Patris pour le renouveau de la philosophie thomiste et la prière à saint Michel Archange contre les ruses du démon.
Sans oublier saint Léon le Grand, Léon Ier, le pape qui a défendu l’unité de l’Église contre les hérésies, promu la discipline ecclésiastique à une époque d’énormes désordres, y compris moraux, et pris position pour remédier à la confusion christologique.
En ces heures, les commentateurs s’évertuent à trouver des motifs de continuité avec Bergoglio, mais il est clair que les cardinaux électeurs, tout en évitant les divisions, ont voulu tourner une nouvelle page.
En 2013, Bergoglio a été élu en pleine ère Obama. Aujourd’hui, le premier pape américain arrive non seulement sous l’ère Trump, mais il entretient des relations cordiales [??? à voir…] avec ce dernier, et le président américain s’est immédiatement félicité de cette élection.
Et le fait que le nouveau pape soit un augustinien marque une continuité, s’il en est, avec Benoît XVI, qui aimait tant Augustin.
Missionnaire mais aussi curial, théologien mais aussi philosophe, expert en pastorale mais aussi en droit canon, Prévost est un homme de médiation, choisi pour sortir l’Église des sables mouvants des divisions. Cette première référence à la paix, que tout le monde a lue en termes politiques et sociaux, a aussi une forte valeur ecclésiale.
On le dit timide et équilibré, des éléments de caractère qui ont certainement pesé dans le choix, après l’ivresse du vedettariat promu par Bergoglio.
Dans une interview accordée en 2023 à un site web de l’ordre des Augustins, le nouveau pape a dit de lui-même : « J’aime beaucoup lire, faire de longues promenades, voyager, voir de nouveaux endroits et profiter de la campagne dans un environnement différent ». Il a omis de préciser qu’il aimait également jouer au tennis.
Ses vœux d’Augustinien remontent à 1981. Puis l’ascension au sein de l’ordre : de 2001 à 2013, il a été Prieur général pour deux mandats consécutifs. Il connaît bien l’Église et ses dynamiques.
Longtemps missionnaire au Pérou (pays dont il a également obtenu la nationalité), il est diplômé en philosophie et en mathématiques, ainsi qu’en théologie et en droit canonique. Un CV significatif, car après que le règne bergoglien ait bafoué le droit et la pensée structurée, la papauté a besoin de se refaire une santé dans ces domaines.
Au Pérou et aux États-Unis, il a été ébranlé par deux affaires d’abus sexuels commis par des membres du clergé. Une femme de la ville péruvienne de Chiclayo a signalé qu’elle et deux autres femmes avaient été abusées par deux prêtres locaux. Prevost a ouvert une enquête mais a continué à faire célébrer la messe par les prêtres incriminés. À Chicago, sa ville natale, il a été accusé de ne pas avoir prévenu une école catholique qu’un prêtre connu pour avoir abusé de garçons vivait à proximité. Dans les deux cas, il n’y a pas eu de procès.
Les catholiques américains conservateurs l’accusent d’être pro-LGBTQ, mais en 2012, il a exprimé des réserves sur le « mode de vie homosexuel ». Il faudra le mettre à l’épreuve en tant que pape.
Sa pensée théologique ne s’exprime pas dans des traités ou des écrits publics. Plus qu’un théoricien, c’est un pasteur et un administrateur.
Des éléments de proximité avec Bergoglio, on peut en trouver dans l’accent mis sur l’écoute, la synodalité et une Église missionnaire qui atteint les périphéries. Il en va de même pour l’environnement et l’aide aux pauvres et aux migrants. Mais le fait qu’il ait été missionnaire sur le terrain confère à ces attentions une plus grande crédibilité que Bergoglio, qui a abondamment idéologisé les catégories de peuple, pauvreté et périphéries.
Sa thèse de doctorat en droit canonique portait sur le rôle du prieur local dans l’Ordre de Saint Augustin : son intérêt pour la vie communautaire et la gouvernance ecclésiale était déjà évident à l’époque. Une fois encore, lorsqu’il parle de synodalité, Prévost le fait sur une base différente de celle, entièrement idéologique, de Bergoglio.
Le choix d’un pape étoilé a également des raisons économiques évidentes. Depuis quelque temps, les offrandes pour le Vatican en provenance des USA sont en chute libre. L’espoir est que le pape américain puisse relancer un flux d’argent dont le Saint-Siège a grandement besoin, compte tenu de sa situation financière compliquée.
Bienvenue, Léon XIV. Nous prions pour vous ! Et vous, s’il vous plaît, confirmez-nous dans la foi ! Pas de blagues, hein ? Nous avons déjà trop souffert.