Jusqu’à présent, le nouveau pape a fait un sans faute, qui suscite beaucoup d’espoir, mais comme on l’a déjà dit, il faudra attendre au moins les premières mesures pour porter un début de jugement. Et sans doute plusieurs années pour être vraiment fixés.
La seule chose qui personnellement me dérange, pour le moment, c’est l’extraordinaire bienveillance des médias. Elle est suspecte, et ne peut pas ne pas cacher quelque chose. Il suffit de comparer avec l’accueil que les mêmes médias ont réservé à Benoît XVI en 2005 (cf. Comment reconnaître un « bon » pape … la preuve par Benoît XVI)
A l’autre extrémité du spectre, il y a certains « traditionalistes » (pas tous, évidemment), qui cherchent par tous les moyens à discréditer le nouveau Pape. C’est à eux que s’adresse AM Valli dans un billet que je partage quasiment sans réserve.
Ne tirez pas sur Léon
Aldo Maria Valli
Dans le camp traditionaliste, il y en a qui sont déjà en train de chercher des poux sur la tête du Pape Léon XIV, en passant au crible jusqu’aux virgules et en le critiquant pour chaque nuance qui pourrait, même de loin, suggérer un signe de continuité avec le pontificat bergoglien.
Avec ma sincérité habituelle, je dois dire que je ne partage pas cette attitude. J’ai aimé les débuts de Léon XIV. J’ai aimé qu’il se présente avec une mozzette et une étole rouges. J’ai aimé son émotion. J’ai aimé qu’il ait préparé un texte écrit, signe de respect pour nous tous et révélateur du fait qu’il a tout de suite pris sa mission très au sérieux. J’ai aimé le nom qu’il a choisi. J’ai aimé le salut initial, conforme à la tradition catholique. J’ai aimé la référence continue à Jésus. J’ai aimé son expression douce. J’ai aimé la bénédiction solennelle. J’ai aimé l’homélie qu’il a prononcée lors de la messe Pro Ecclesia devant les cardinaux, lorsqu’il s’est qualifié d’ « intendant fidèle » du trésor de la foi.
Quelqu’un m’a écrit : « Mais il a parlé de ponts, comme Bergoglio! ».
Je réponds : attention à ne pas tomber dans le fanatisme.
Bergoglio, malheureusement, avec sa démagogie, son populisme et sa vision toute horizontale, a détérioré et avili de nombreux mots et concepts qui sont pourtant l’héritage de notre tradition et qui ne devraient pas être abolis mais, au contraire, récupérés. Le mot « pont » est l’un d’entre eux, si l’on se souvient que le pape lui-même est pontifex entre le ciel et la terre, entre l’homme et Dieu.
D’autres me disent : « Il a soutenu la synodalité, il n’est donc pas des nôtres ».
Mais, là encore, je m’insurge : la synodalité, entendue comme confrontation d’idées et de sensibilités, n’est pas une mauvaise chose en soi. Ce qui est mauvais, c’est l’usage idéologique qu’en fait Bergoglio.
Bref, vous avez compris. Laissons le pape Léon travailler et prions beaucoup pour lui. Nous le suivrons attentivement, mais pas avec un regard plein de préjugés, pas avec un fusil pointé. Ce ne serait ni chrétien, ni raisonnable.
L’élection de Prevost n’a pas été facile. L’obtention de la large majorité requise en si peu de temps est le résultat d’un travail considérable dans la phase préparatoire de la part de ceux qui ont cherché avec réalisme des alternatives aux autres solutions qui se profilaient à l’horizon. Nous devons leur en être reconnaissants.
Comme vous le savez, j’ai été un critique impitoyable de Bergoglio depuis 2016. Mais parce que j’aime le pape et la papauté, pas pour le plaisir de dénigrer et de détruire. Être un hypercritique professionnel rend ridicule et injuste.
Alors, à tous nos amis traditionalistes, je dis : attention à ne pas tomber dans le sectarisme.
Soutenons Leo dans la prière.
Ecce Crucem Domini! Fugite partes adversae! Vicit Leo de tribu Juda, Radix David! Hallelujah! [ndt: « Voici la croix du Seigneur! Fuyez, puissances ennemies! Le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu ! Alleluia ! » – Saint Antoine de Padoue]
Allez Léon! Confirmez-nous dans la foi !