AM Valli a ouvert les colonnes de son blog aux réactions suscitées par l’élection de Léon XIV. Elles sont de teneur et d’intérêt variés, il y a de tout, depuis ceux qui expriment une joie sincère, jusqu’à ces « traditionalistes tristes » qui donnent libre cours à leur déception et ressassent leurs récriminations.
Parmi ces réactions, en voici une qui me plaît beaucoup, d’un lecteur qui a joint une photo inédite, montrant le néo-cardinal Prevost (en 2024) menant une procession mariale devant la Basilique Saint-Pierre: une photo étonnante, plus éloquente que tous les mots, et que le vaticaniste a choisie comme illustration de son article.

. Le cardinal Prévost conduisant la procession de Notre-Dame du Mont Carmel le 16 juillet 2024

Quand Benoît XVI était encore émérite et vivant, nous avions ce sentiment: le pape ne pouvait pas faire le pape, mais il était là.

Mais après la mort de Benoît XVI, nous nous sommes sentis orphelins.

Et maintenant, avec l’élection de Léon XIV, nous avons ressenti une grande joie parce que nous avons l’impression que le pape est revenu après une longue absence.

Lettre d’un fidèle

adressée à Aldo Maria Valli

J’ai lu les considérations sur ce que vous appelez vos contradictions [ici] concernant le conclave et l’élection de Léon XIV.

Je pense que nous avons affaire à un événement surnaturel. C’est la seule façon d’expliquer la joie véritable et profonde qui a envahi de nombreux catholiques au moment de l’élection du nouveau pape.

Quand Benoît XVI était encore émérite et vivant, nous avions ce sentiment: le pape ne pouvait pas faire le pape, mais il était là. Mais après la mort de Benoît XVI, nous nous sommes sentis orphelins. Et maintenant, avec l’élection de Léon XIV, nous avons ressenti une grande joie parce que nous avons l’impression que le pape est revenu après une longue absence.

Aujourd’hui, il n’est pas tellement important d’enquêter et de spéculer sur la validité ou l’invalidité de la démission, sur le nombre et le type de cardinaux qui ont voté et sur la manière dont ils l’ont fait. Ce qui compte, c’est que le conclave a finalement donné à l’Église, de manière prodigieuse, un pape authentique et profondément catholique.

Nous ne pouvons qu’être heureux et joyeux. Nous devons recommencer à aimer et à défendre le pape, à prier pour lui et à essayer de le mériter.

Certains traditionalistes tristes ressemblent à des vétérans de guerre qui ne se résignent pas au fait que la guerre est finie. Léon XIV a une tâche énorme et très difficile, nous ne pouvons pas ne pas l’aider. Il sera un pape qui devra normaliser la papauté par rapport à la dérive précédente et son pontificat sera un pontificat de pacification avant tout au sein de l’Église. Et s’il doit normaliser la papauté, nous devons redevenir des catholiques normaux qui aiment, défendent et prient pour le pape.

J’invite chacun à réfléchir, en ce temps de Pâques, à la nécessité de se convertir à la joie. C’est ce que les apôtres ont dû faire lorsqu’ils n’ont pas compris le mystère de la résurrection. Dans son beau discours aux fidèles des Églises orientales, citant saint Isaac de Ninive, Léon XIV nous a rappelé que « le plus grand péché est de ne pas croire aux énergies de la Résurrection ».

Enfin, un mot sur la belle dévotion mariale du nouveau pape. Car on ne devient pas pape le 8 mai par hasard, sous le patronage de Notre-Dame du Rosaire de Pompéi et de saint Michel Archange, dans la lignée de Léon XIII.

Le véritable défi, puisque nous reconnaissons la voix du bon berger et qu’après des années de désert nous écoutons des paroles qui étanchent notre soif, sera de nous efforcer de les mettre en pratique, en grandissant dans la sainteté personnelle.

Je vous joins une photo du cardinal Prévost conduisant la procession de Notre-Dame du Mont Carmel le 16 juillet 2024

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