La presse, au moins en Italie, a donné un certain écho aux propos iconoclastes d’Andrea Grillo, liturgiste renommé de l’Université pontificale Saint-Anselme (qui depuis lors les a fermement désavoués, dans un communiqué sans ambiguïté, cf. www.anselmianum.com/it/news/1391-comunicato-del-pontificio-ateneo-sant-anselmo) et très proche conseiller de François (il serait l’un des inspirateurs de Traditionis Custodes) qui avait critiqué le futur saint Carlo Acutis pour sa foi « enfantine » dans les miracles eucharistiques.
Or, c’est justement un miracle eucharistique qui relie personnellement le Bienheureux adolescent au pape Léon XIV. Nico Spuntoni nous raconte dans quelles circonstances.
- Voir à ce sujet sur Riposte catholique: Qui est Andrea Grillo, ce théologien qui salit la mémoire de Carlo Acutis ?

Un miracle eucharistique relie Léon XIV à Carlo Acutis
Nico Spuntoni
lanuovabq.it/it/un-miracolo-eucaristico-lega-leone-xiv-a-carlo-acutis
Lorsqu’il était évêque de Chiclayo, le pape s’est beaucoup investi pour la reconnaissance officielle d’un double miracle eucharistique survenu dans ce diocèse au XVIIe siècle, et rendu célèbre dans le monde entier grâce à l’exposition virtuelle du futur saint Carlo Acutis.
Le professeur Andrea Grillo, liturgiste renommé de l’Université pontificale Saint-Anselme de Rome, ne sera peut-être pas ravi d’apprendre que la dévotion pour les miracles eucharistiques qu’il reproche au futur saint Carlo Acutis est également une caractéristique de Léon XIV.
Il y a quelques jours, le nouveau pape a reçu en audience son prédécesseur à la tête du diocèse de Chiclayo, Mgr Jesús Moliné Labarta. C’est justement l’évêque et missionnaire espagnol qui a révélé à quel point Prevost était attaché à un lieu de dévotion eucharistique.
La petite ville péruvienne d’Eten se trouve juste à l’intérieur des limites du diocèse de Chiclayo et c’est là que, selon la tradition, le Divin Enfant serait apparu dans le Saint-Sacrement lors de la solennité du Corpus Domini, le 2 juin 1649.
Le miracle eucharistique s’est produit dans une église bondée, sous les yeux du curé et du maire. Cet événement est relaté dans 44 pages conservées dans les archives du couvent de la province franciscaine. La scène est décrite ainsi :
C’était un enfant, à partir de la taille, avec un visage et un corps humains, des cheveux blonds et des vêtements violets… Tout le village répétait «Miracle ! Miracle ! »
Le 22 juillet de la même année, les chroniques rapportent un nouveau miracle : Jésus réapparut dans l’hostie devant les religieux qui l’avaient déplacée dans un autre tabernacle.
Il s’agit du seul miracle eucharistique signalé au Pérou et sur lequel plus de 20 000 témoignages [dignes de] de foi ont été recueillis : en 2019, c’est précisément Mgr Robert Francis Prevost, alors évêque de Chiclayo, qui les a envoyés à Rome à son prédécesseur François. C’est lui qui, lorsqu’il dirigeait le diocèse péruvien, a demandé la reconnaissance du miracle eucharistique.
Mais si ces deux épisodes extraordinaires qui se sont déroulés au XVIIe siècle et qui sont encore vivants dans la vie de foi des Péruviens sont aujourd’hui connus dans le monde entier, c’est grâce au bienheureux Carlo Acutis. Le futur saint, décédé en 2006, avait en effet inclus le miracle d’Eten dans son exposition virtuelle [ndt – voir ici le site dédié: www.miracolieucaristici.org], ce qui lui avait valu les critiques du liturgiste Grillo, qui avait parlé de « mauvaise éducation eucharistique ».
Comme l’a révélé Mgr Moliné Labarta, Prevost n’est pas seulement l’évêque qui a demandé la reconnaissance officielle d’Eten, mais il est également très attaché à la dévotion pour El niño del milagro. On peut supposer que sa théologie eucharistique n’est pas très éloignée de celle d’Acutis, qualifiée par Grillo de « tellement vieille, lourde, obsessionnelle ».
D’ailleurs, plus que les mots, ce sont les images de la procession du Corpus Domini de Saint-Jean-de-Latran à Sainte-Marie-Majeure qui parlent. La chaleur n’a pas dissuadé le pape de faire tout le parcours, les bras levés et l’ostensoir à la main sans s’arrêter [cf. Procession de la Fête-Dieu dimanche, à Rome]. À genoux, en adoration, Léon XIV a donné encore plus de force au message prononcé à l’occasion de la solennité :
Dans l’Eucharistie, entre nous et Dieu, c’est précisément cela qui se passe, le Seigneur accueille et sanctifie le pain et le vin que nous déposons sur l’autel et les transforme en Corps et en Sang du Christ, sacrifice d’amour pour le salut du monde.
.
https://www.vatican.va/content/leo-xiv/fr/angelus/2025/documents/20250622-angelus.html