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Accueil des immigrés (suite)

De Carlota. Des propos musclés et sincères, en réponse à certaines instrumentalisations des propos du Saint-Père, lors du traditionnel message de Pâques. Ce n'est pas si simple... (27/4/2011)

-> Voir ici:
Le Pape et l'accueil des immigrés

Carlota reprend ce paragraphe (qui, selon moi, doit se lire dans une perspective eschatologique, comme l'indique assez clairement le passage mis en gras):

"Le Pape nous demande d'accueillir ces dizaines de milliers de migrants, venant principalement de Tunisie. Ce sont des hommes entre 20 et 30 ans, ayant une faible qualification. Et l'afflux continue chaque jour. Nous ne pouvons nous dérober aux devoirs de la charité et nous allons devoir faire des efforts supplémentaires pour les accueillir. Il y a des peurs à cause des divisions du peuple français et de sa fragilité spirituelle. Peut-être, cette fragilité spirituelle est-elle aussi la raison pour laquelle Dieu nous envoie ce destin. Un pays qui ne respecte pas la vie à naître et qui a renié ses pères et mères en niant ses racines chrétiennes doit peut-être tomber à genoux dans la nuit sombre pour se rappeler de la lumière qu'il avait en plein jour.

HUMEUR
(Carlota, 27 avril 2011)
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Il est facile de parler de charité depuis son ordinateur, dans son bureau confortable en s’apitoyant sur des hommes entre 20 et 30 ans, ayant une faible qualification qui viennent d’Afrique du Nord et plus spécialement de Tunisie. Il est facile de le faire en instrumentalisant les paroles du Pape, surtout quand à court terme et moyen terme on ne risque pas d’être gêné dans son travail, et à peine dans sa vie quotidienne (l’insécurité dans les gares, les trains, les zones de vie, la lutte pour sa survie économique au travail dans une confrontation avec cette nouvelle main d’œuvre appelée de ses vœux par la grand patronat – cf Mme Parisot, etc., on ne connaît pas !).

Il est sans doute moins facile (ou tout au moins la große presse n’en parle pas souvent) de se mettre à la place des jeunes hommes de France entre 20 et 30 ans. De ceux dont les ancêtres depuis des générations, chacun selon leur capacité et leur mérite, ont fait la France, qui n’ont jamais été des fils à papa, ne se sont pas payer le luxe d’études à Paris et de barricades pour se changer les idées, avec le temps venu, les idées à gauche et le portefeuille à droite, mais qui sont aujourd’hui la génération des « exilés dans leur propre pays », avec parfois des études supérieures malheureusement sans correspondance sur le marché de l’emploi qui évolue (ou plutôt se détruit) plus vite que tous les programmes scolaires et universitaires («tant pis pour eux ils n’avaient qu’à faire autre chose. Et puis les meilleurs et les plus dégourdis ont déjà quitté la France, cela prouve bien que ce qui leur arrive, ils l’ont bien cherché. N’est-ce pas ! »). Il est sans doute moins facile de parler des jeunes hommes qui sont dans une précarité de postes dont le niveau requis est bien en dessous de leurs études (peut-être sans valeur mais labellisés officiellement par l’enseignement dit national), qui arrivent difficilement à joindre les deux bouts et à fonder une famille dont ils pourraient assurer dignement l’entretien. Et ne parlons pas des jeunes Français, même diplômés à qui les organismes de l’emploi n’ont que ces mots à la bouche : «Vous avez le droit au RSA », alors qu’ils ne demandent pas la charité mais simplement la possibilité de travail. Ceux-là sont rayés de la carte de l’histoire. Tant pis pour eux. Place aux autres.

De grâce, un minimum de dignité dans l’apitoiement, surtout quand cela ne vous touche pas directement… C’est trop facile de « Tendre la joue quand ce n’est pas la sienne », d’inviter les autres à « Tomber à genoux dans la nuit sombre » quand on appartient à la génération de ceux qui avaient la lumière et qui pourtant ont semé d’obstacles le chemin des plus vulnérables de leur propre peuple. Assez de Mea culpa sur la poitrine des autres, Messieurs les donneurs de leçon. Je ne vous supporte vraiment plus !

La lettre de Jeannine - 26 avril 2011