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La lettre de Jeannine - 15 mai 2011

Jeannine a suivi de très près le voyage à Aquilée et Venise. Un reportage aussi minutieux que vivant, qui nous fait revivre comme nous y étions encore deux journées de rêve (16/5/2011)

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Chère Béatrice

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Le lieu de séjour de Benoît XVI pour sa quinzaine d'été n'a pas encore été communiqué (ndlr: voir ici Vacances du Saint-Père, été 2011). Une voisine m'a suggéré que, peut-être, il ferait comme l'année précédente et resterait dans ""sa campagne"". Cette désignation particulière pour Castelgandolfo m'a fait rire. Il faut reconnaître que ce choix lui avait fort bien réussi.

On entend régulièrement parler des "déçus" de notre Pape. Benoît XVI pourra faire tout ce qu'il peut, de toute façon ce sera toujours insuffisant. Que ce soit les traditionalistes ou les ultra-progressistes, tout ce beau monde campe sur ses positions, rendant impossible l'application de mesures équilibrées. Les deux camps ne parlent que de solutions extrêmes et se comportent comme si l'Eglise devait tout faire pour leur plaire car ils détiennent la vérité et ceux qui ne seront pas satisfaits, car il y en aura, n'auront qu'à se plier à ce qu'ils édicteront.

N'oublions pas que Benoît XVI est encore qualifié de dictateur par certains lecteurs parce qu'il a l'audace d'exposer aux médias quel devrait être leur rôle. Avant de s'exprimer, peut-être devrait-il s'informer des sujets qu'il peut aborder et de l'angle autorisé pour les traiter ? tout et n'importe quoi!!!

Je sais bien que le déplacement de Benoît XVI à l'Aquilée et à Venise n'était qu'une simple visite pastorale en Italie, mais je regrette que même le journal La Croix ait été si discret. Mon opinion n'a pas grande valeur car je ne passe pas mon temps lorsque je suis les directs à tenter de comprendre à fond la pensée de Benoît XVI et à évaluer les possibles interprétations et retombées de ses paroles. Je remets cela à plus tard et me contente de remplir mes yeux, mes oreilles et mon cœur des magnifiques photos qui nous sont présentées et de la voix douce qui expose avec un ton assuré la pensée de ce grand théologien doublé d'un pasteur plein d'amour pour son troupeau.

Le cadre était enchanteur et le Cardinal Scola si prévenant a su créer une ambiance conviviale et un climat de dialogue serein et paternel entre le Pape et ceux qu'il rencontrait. J'ai apprécié l'accolade très chaleureuse entre ce dernier et le Saint-Père; celles de Benoît XVI ne sont pas très fréquentes et en ont, pour moi, d'autant plus de valeur. Le sourire qui l'accompagnait montrait sa joie et son émotion. Le temps magnifique, la foule chaleureuse, fort nombreuse ( malgré une erreur dans le VIS du 9 mai qui signalait 30.000 fidèles au lieu de 300.000 ) tout concourait à créer autour du Saint-Père un accueil digne de la personnalité qui avait accepté de venir rencontrer et renforcer dans la foi cette Eglise du Nord-Est de l'Italie.Tout avait été soigneusement préparé, peaufiné, le Pape était attendu, souhaité et il fallait que cette espérance, cette affection transparaissent dans cette organisation magnifique que je considère comme une totale réussite.

A l'arrivée à Aquilée, le samedi après-midi, la population l'attendait sur la place du Capitole. L'assistance était nombreuse, joyeuse, enthousiaste, très colorée avec le jaune et le blanc du Vatican, les casquettes multicolores, des chapeaux variés, des drapeaux. Il y avait également des fidèles allemands, autrichiens, croates, slovènes entre autres. La basilique si riche de fresques et de mosaïques présente un aspect extérieur dépouillé qui tranchait sur le bleu du ciel et l'agitation qui régnait à son pied. Benoît XVI est arrivé en papamobile, très applaudi et avec un chant d'accueil. Paroles chaleureuses du maire, réponse du visiteur très applaudi et dans cette ambiance de fête notre Pape, avant de rentrer dans la basilique s'offre un petit bain de foule avec les enfants qui sont toujours très demandeurs et qui l'abordent avec décontraction n'hésitant pas à jouer du coude pour l'approcher, heureux âge; les adultes ont moins de chance. Là on retrouve le père qui s'attarde auprès de ses enfants, sourit, se penche vers eux, les écoute, leur parle, se laisse photographier et même embrasser. Au milieu de tout ce monde qui s'agite notre Benoît XVI reste serein, un simple fidèle qui paraît d'autant plus fragile que tant de personnes assurent une garde rapprochée. Pas de triomphalisme, il reçoit tout ce que cette foule lui donne mais remercie pour cette affection et cette foi manifestées au successeur de Pierre; il n'est là que comme intermédiaire. Il entre dans l'église, qui abrite de très belles mosaïques, les applaudissements des nombreux pélerins crépitent et il va rencontrer les évêques et autres participants à cette réunion. Il leur délivre des paroles fortes qui sont un programme pastoral pour le diocèse et au-delà (selon Th Wallut). J'ai noté l'évêque qui s'est agenouillé devant notre Pape.
Aquiléa se termine et l'hélicoptère va emporter à Venise son passager en blanc. Mgr Gänswein était moins souriant, préoccupé peut-être par cette foule bon enfant qui fait chaud au cœur mais fatigue le Saint-Père, il est plus détendu lorsqu'il est près de lui. Ceci est une interprétation très personnelle liée à toutes les photos que je regarde avec soin. Elles sont fort belles et bien souvent plus éloquentes que des paroles.

Autre moyen de transport pour le changement de ville, Venise, le même jour; l'hélicoptère qui permet à notre Saint-Père, grâce à plusieurs tours au-dessus de cette ville merveilleuse, d'admirer la chaîne humaine formée par 2500 personnes habillées aux couleurs du Vatican, se donnant la main pour lui souhaiter la bienvenue. Pour gagner la place Saint-Marc Benoît XVI a pris le bateau pour une arrivée très spectaculaire au milieu d'une marée humaine. Il est très attendu, très entouré, les cloches sonnent à toute volée, les sirènes se font entendre, les lances d'incendie fonctionnent, ballons jaunes et blancs: une vraie fête qui déverse sur lui des tonnes de joie et d'affection. Il est aimé et on le lui dit.. Comme d'habitude notre Pape me paraît un peu figé, intimidé (je le ressens ainsi). Son secrétaire lui donne la calotte blanche et remet en place la large ceinture blanche qui avait légèrement glissé. Les personnes présentes sont enthousiastes. Le podium installé pour Benoît XVI et qui lui permet d'être à l'abri du soleil a comme arrière-plan la mer, les bateaux et l'horizon immense. Beaucoup de drapeaux allemands et bavarois et bien d'autres. Outre des paroles chaleureuses, le maire lui offre une splendide croix en verre de Murano. Benoît XVI lui répond debout. Pour se rendre dans la basilique Saint-Marc notre Saint-Père monte dans une petite voiture électrique (comme en Jordanie). Il est très souriant et a revêtu une tenue que j'affectionne particulièrement car elle lui va à ravir et renforce l'élégance et la distinction naturelles de celui qui la porte: la longue cape rouge qui laisse la liberté de mouvement par beau temps car à Mariazell , avec un temps déplorable, elle avait été source de problèmes. L'accueil est toujours vibrant, plein de chaleur, sans rien de compassé: populaire dans le bon sens du terme, les cloches sonnent. Benoît XVI caresse le visage d'un enfant avent de rentrer dans la basilique et de découvrir un ciel recouvert de feuilles d' or et des mosaïques admirables (4000 m2). A l'extérieur on a pu voir de magnifiques colonnes en marbres polychromes. Entre le patriarche et le recteur il est un visiteur attentif qui écoute avec attention toutes les explications qui lui sont données. Cette basilique est une pure merveille et la visite se termine.

Le 8 mai, le matin, Benoît XVI célèbre la Messe au parc San Giuliano à Mestre. Notre Pape arrive dans la joie, l'enthousiasme et dans une marée humaine. Le centre historique est occulté par le brouillard. Cette rencontre va bénéficier d'un temps exceptionnel. Tout a été pensé, réalisé avec un soin extrême, jusqu'au podium qui est la réplique de la cathédrale Saint-Marc. 600 prêtres , 30 évêques, 1000 choristes, un orchestre et cerise sur le gâteau une foule immense, offrant toutes les couleurs, qui clame son bonheur avec spontanéité, sincérité. Il y a les fidèles et les groupes de pèlerins qui viennent de l'étranger et en grand nombre. C'est une rencontre importante, de nombreux prêtres orientaux sont présents. La procession d'entrée commence, notre Saint-Père arrive en papamobile et la rejoint au pied de l'autel. Sa tenue est très sobre et je trouve son visage grave, un peu triste : fatigue? Dans son homélie, avant de commenter l'Evangile du jour, Benoît XVI n'oublie pas de remercier tous ceux et toutes celles qui ont contribué à une telle réussite pour cette visite pastorale.Il est reconnaissant pour tous ces efforts pour accueillir la parole de Dieu. Pour la procession des offrandes le sourire revient avec l'écoute bienveillante, patiente des quelques mots qui peuvent être échangés. Un couple avec trois enfants s'avance et le plus petit de cette famille a droit au baiser du Pape. J'ai remarque la croix qui abrite une lumière. La liturgie se déroule conformément à ce que le Pape souhaite et à la fin du Regina Cæli le sourire est là, éclairant le visage heureux de Notre Benoît XVI qui est follement applaudi. En partant il salue un prêtre orthodoxe et un prêtre âgé en fauteuil. On retrouve toujours la même attention à l'autre, le souci d'être disponible autant que faire se peut, j'apprécie.

Dans l'après-midi du même jour Benoît XVI revient à la basilique Saint-Marc "la Basilique d'Or", pour l'Assemblée pour la clôture de la Visite Pastorale diocésaine. Il y a mille présents avec de nombreux jeunes. On découvre le magnifique retable, véritable joyau d'orfèvrerie, derrière le maître-autel. Benoît XVI est en blanc avec mozette blanche bordée d'hermine et une large étole blanche très travaillée au fil d'or, des doigts de fée ont réalisé cette merveille. Benoît XVI est serein, souriant , il écoute les paroles très touchantes du Cardinal Scola, se lève pour le remercier et lui donne l'accolade avec un visage heureux, celui que peut avoir un père après un temps de partage réussi, en parfaite harmonie avec ceux qu'il a rencontrés. Une laïque, représentante des fidèles du diocèse, rend compte de la visite pastorale liée à la démarche entamée avec l'élection de Benoît XVI et qui s'achève avec sa visite pastorale: un signe de la Providence. Ses paroles sont pleines de vérité et d'affection; elle est très applaudie et remerciée chaleureusement par le Saint-Père qu'elle embrasse. Les paroles du Pape débutent par un message de reconnaissance, d'encouragements, de remerciements puis il trace la voie qu'il faut suivre : lutter contre le relativisme, l'éphémère, le matérialisme. Etre saint c'est suivre sa propre vocation, guidé par Dieu et ne pas s'en éloigner . Il rappelle l'importance de l'Eucharistie et des célébrations eucharistiques. Après le Notre Père les applaudissements fournis fusent et Benoît XVI, assis, rencontre de nombreuses personnes qui lui sont présentées par le Cardinal Scola, créant ainsi une atmosphère très conviviale, presque intime. Ceux qui lui parlent s'agenouillent pour être à sa hauteur et cela donne aux personnes présentées et au Pape un temps, bref certes, de confidentialité où notre Saint-Père retrouve ce qu'il aime : avoir un visage en face de lui, des mains dans les siennes, qu'il peut serrer pour faire passer l'amour du père, écouter les mots prononcés et répondre avec ce visage souriant, plein de bonté. cette voix douce qui avec un clignement des paupières montre bien qu'il est attentif à tout ce qui est dit. Benoît XVI un peu perdu dans ce grand siège rouge,le cardinal qui est un hôte formidable et le défilé des personnes présentées: fidèles, représentants des paroisses, des différentes congrégations , des communautés... tout cela constitue un petit monde à part dans cette église, une parcelle d'intimité. J'ai particulièrement remarqué une jeune fille et la douceur du geste de notre pape pour caresser son visage et un jeune couple très souriant. Le cadre est grandiose, un hymne à la beauté avec une très belle musique, mais le secrétaire, toujours aussi discret, apparaît et récupère son Pape et le cardinal pour le voyage en gondole afin de rejoindre la Basilique Santa Maria della Salute à Venise.

La visite va se terminer, il reste la rencontre avec le monde de la culture et de l'économie. C'est l'intermède de détente pour tout le staff de Benoît XVI et pour lui-même qui paraît apprécier ce temps un peu spécial consacré au tourisme. KTO prend l'antenne et Benoît XVI, le cardinal Scola et Mgr Gänswein sont sur le Grand Canal dans la gondole blanche, objet de convoitise pour les gondoliers puisque elle a l'honneur de conduire le Pape. Th Wallut fournit de précieuses indications sur toutes ces gondoles noires qui entourent la blanche, sur cette blanche hors compétition, sur les tenues des gondoliers et Flavio Esposito, napolitain, ajoute des notes personnelles. Un moment très agréable, un peu hors du temps avec un Pape qui discute avec le cardinal, écoute tous les détails, se laisse imprégner par tant de beauté; une sage précaution a été prise : pas de calotte blanche. Le secrétaire, très souriant, Benoît XVI qui salue depuis sa gondole qui remporte un gros succès et les gondoles noires avec le personnel de la sécurité du Pape: le docteur, Domenico Gianni que l'on voit rarement avec lunettes noires et grand sourire, le majordome, la police en scooters des mers, de quoi faire une visite très suggestive; désolée de lui avoir consacré tant de lignes si éloignées de l'esprit de la visite pastorale mais j'ai aimé et je pense ne pas avoir été la seule. Que de photos prises par les gondoles qui avaient la chance de pouvoir avoir le Pape dans sa "papagondole" dans leur champ de vision!! A l'arrivée de la gondole Benoît XVI est très attendu et applaudi. Il récupère sa calotte, la promenade est finie. Le cardinal Scola crée un climat amical en présentant chaque personne avec un mot aimable. La basilique est pleine, Benoît XVI est longuement applaudi depuis l'entrée dans cette basilique mariale. Le recteur prononce des paroles d'accueil très chaleureuses. J'ai aimé l'effacement de notre Pape qui ne parle de rien d'extraordinaire mais pense qu'il pourra peut-être aider : je voudrais vous laisser quelques réflexions.... Il n'impose rien, il propose et c'est à ceux qui l'écoutent de tirer les bénéfices de son riche et très clair enseignement. Le professeur est toujours là qui suit son plan, donne des explications, guide ceux qui le suivent et fait passer, avec des mots simples mais profonds, choisis avec grand soin, des idées qui lui tiennent à cœur car elles développent ce qui est la trame de sa vie: la foi en Jésus-Christ. J'ai noté l'originalité du sujet des quelques réflexions qu'il a offertes : eau, santé, sérénissime avec toujours son vocabulaire précis, suggestif, son sens de la réalité et son exigence qui nous tire vers le haut. Benoît XVI n'est pas un tribun, pas de poing brandi, pas de doigt accusateur et malgré toutes ces précautions certains le trouvent imbuvable; que faire? Son discours est très applaudi; avant de partir les différents représentants viennent le saluer. Il va regagner le Vatican après une visite dont il doit être satisfait et qui pour moi a été une réussite en tous points.

A titre personnel je regrette qu'il n'y ait pas eu de reportage sur la bénédiction à la fin des travaux de restauration de la Chapelle de la Sainte-trinité et sur l'inauguration des locaux de la bibliothèque du Studium Generale Marcianum de Venise. Lorsqu'il est question de bibliothèque et de livres, Benoît XVI nous montre son visage d'amoureux des livres qui sont "ses amis"; en réfléchissant bien rien ne prouve que l'on aurait vu ce que j'aurais aimé voir.

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Jeannine

Benoît XVI, la joie de croire Un message de Denis Crouan