Où il est de nouveau question de la conférence internationale vaticane, qui se tiendra du 6 au 8 mai sur le thème de la santé, à l’instigation du cardinal Ravasi (et de la scandaleuse affiche qui en fait la publicité). Riccardo Cascioli souligne que le principal sponsor et financier de l’évènement est rien de moins que la John Templeton Foundation, entre autres activités peu recommandables fortement impliquée dans les programmes de planification familiale dans les pays en développement, en contradiction flagrante avec le Magistère de l’Église.

Le Vatican aux mains de l’industrie de la contraception

Riccardo Cascioli
La NBQ
1er mai 2021
Ma traduction

La cinquième conférence internationale du Vatican, qui se tiendra du 6 au 8 mai sur le thème de la santé, a déjà fait scandale tant par les orateurs invités (dont beaucoup sont liés au commerce des vaccins anti-Covid) que par l’affiche qui en fait la publicité, véritable manifeste d’athéisme pratique. Mais il y a un aspect encore plus inquiétant : le principal bailleur de fonds de la conférence est la Fondation John Templeton, engagée dans la diffusion de la contraception et spécialisée dans l’implication des organisations religieuses dans les campagnes de contrôle des naissances. Et Pfizer, présent à la conférence, est également le fabricant de contraceptifs injectables aux effets à long terme, qui ont causé tant de désastres dans le tiers monde. Et pourtant, un Motu Proprio de Benoît XVI interdit ces mixtures.

La cinquième conférence internationale du Vatican qui se tiendra du 6 au 8 mai sur le thème « Explorer l’esprit, le corps et l’âme – S’unir pour prévenir et s’unir pour guérir » a déjà créé un scandale notable. Tout d’abord en raison de la présence de certains intervenants, entre le bizarre et l’embarrassant : La première catégorie comprend Chelsea Clinton, fille de l’ancien couple présidentiel américain, l’ancien mannequin Cindy Crawford, des chanteurs de rock tels que Joe Perry du groupe Aerosmith ; à la seconde appartient le gourou New Age Deepak Chopra ; la conservationniste [c’est à dire pour la conservation des espèces et des espaces naturels, ndt] Dame Jane Goodall, partisane fanatique du contrôle des naissances et de la réduction de la population (à Davos, il y a un an, elle a déclaré que la population mondiale devrait être ramenée au niveau d’il y a 500 ans, c’est-à-dire entre 420 et 560 millions) ; et surtout les plus grands promoteurs de la vaccination de masse, de l’immunologiste Anthony Fauci aux hauts dirigeants de Pfizer et Moderna, Albert Bourla et Stéphane Bancel, en passant par le directeur de Google Health, David Feinberg.

Que font tous ces gens au Vatican ( même si c’est virtuellement, étant donné les limitations fixées par le Covid), à parler de santé, invités du Conseil pontifical pour la culture, dirigé par le cardinal Gianfranco Ravasi? Une question d’autant plus urgente que ces conférences internationales sont nées en 2011 pour promouvoir la recherche sur les cellules souches adultes, en réponse à la tendance du monde industriel et scientifique à se concentrer plutôt sur les cellules embryonnaires. Surtout, il est inévitable de rapprocher l’enthousiasme du Vatican pour les vaccinations (y compris la promotion de l’endoctrinement vaccinal à l’église, comme nous l’avons révélé hier) et la présence des deux sociétés pharmaceutiques qui se partagent la plus grosse part du gâteau des revenus des vaccins. Au minimum, une coïncidence inopportune.

Pire encore est l’impression créée par l’affiche qui annonce la conférence : une trouvaille digne d’Oliviero Toscani avec la référence au détail de la Création d’Adam, de Michel-Ange, dans laquelle les deux mains qui se touchent (les bras sont l’un de couleur et l’autre blanc pour être politiquement correct) sont recouvertes de gants en latex. Quelle que soit l’intention de ceux qui l’ont conçue et de ceux qui l’ont approuvée, elle est objectivement une manifestation d’athéisme pratique. Même Dieu doit se protéger du virus, avec ce que la science a jugé nécessaire. C’est la démonstration la plus claire de ce que nous disons depuis longtemps, à savoir que pour de nombreux pasteurs de l’Église, la santé a pris la place du salut comme préoccupation principale. Et le vaccin, bien sûr, est le vrai salut.

Ce serait suffisant pour être horrifié par cette dérive de l’institution ecclésiastique.

Mais il y a un autre aspect, peut-être encore plus choquant bien que moins évident. Et on le découvre en essayant de répondre à une question simple qui surgit spontanément en observant le caractère grandiose de la Conférence: qui paie ? L’organisateur de la conférence au Vatican, Mgr Tomasz Trafny, a précisé que tout est gratuit pour le Saint-Siège : une série d’organisations, de fondations et d’industries liées au thème de la promotion de la santé et de la recherche médicale paient. Moderna figure également sur la liste des sponsors, ce qui se passe d’explication. Mais le véritable sponsor clé, celui sans qui la conférence n’aurait pas été possible à ce niveau, est la Fondation John Templeton, l’une des 25 plus grandes fondations des États-Unis.

Et que fait la Fondation John Templeton ? Pourquoi s’intéresse-t-elle tant à l’église ? Parce qu’elle est fortement impliquée dans les programmes de planification familiale (lire contrôle des naissances) dans les pays en développement, principalement par le biais de ce que l’on appelle les « Faith-based Organizations », c’est-à-dire les organisations caritatives à fondement religieux.

Même si, pour sauver la forme et ne pas trop heurter les sensibilités – étant donné l’implication d’organisations islamiques, catholiques, protestantes et juives – le langage avec lequel les différents projets sont présentés est nuancé, la réalité est que la Fondation John Templeton est l’un des principaux acteurs de la diffusion des contraceptifs dans le monde. La liste des bénéficiaires des différents projets de la Fondation comprend également un certain nombre de Caritas nationales africaines: bien que la présentation des projets ne permette pas de savoir à quel niveau les organisations catholiques participent, il est néanmoins clair que le concept de planification volontaire promu par la Fondation John Templeton et d’autres similaires liées aux Nations Unies diffère considérablement du concept de paternité et de maternité responsables enseigné par l’Église.

La Fondation John Templeton est également membre de la Reproductive Health Supplies Coalition, une coalition de fondations, d’organisations, d’industries pharmaceutiques et de gouvernements, qui travaille en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) pour diffuser tous les contraceptifs modernes. C’est une coalition qui distribue quelque 3 milliards de dollars par an en contraceptifs. Bien entendu, il n’est pas surprenant de trouver la Fondation Bill et Melinda Gates – sûrement la plus généreuse au monde en matière de financement de la culture et de la pratique de la contraception – et la Fédération internationale pour le planning familial (IPPF), la plus grande multinationale de l’avortement et de la contraception, sur la liste des partenaires de cette coalition.

Le fait que la spécialité de la Fondation John Templeton soit précisément l’enrôlement des religions dans l’œuvre de diffusion de la contraception permet également de comprendre pourquoi elle finance généreusement la Conférence du Vatican sur la santé. Et, comme l’admet franchement Mgr Trafny, ceux qui paient choisissent aussi les orateurs.

Et si le sujet devient la contraception, alors on ne peut échapper au fait que l’industrie pharmaceutique Pfizer n’est pas seulement le fabricant du plus populaire des vaccins anti-Covid (rendu obligatoire au Vatican), mais qu’elle est aussi la « reine » des contraceptifs injectables de longue durée, c’est-à-dire des injections qui empêchent l’ovulation pendant 13 semaines, mais dont les effets secondaires se sont révélés désastreux pour les femmes du tiers-monde, avec des taux de mortalité élevés : il s’agit du tristement célèbre (dans les pays pauvres) Depo Provera, protagoniste depuis les années 1970 de programmes sauvages de contrôle des naissances en Afrique, en Asie et en Amérique latine, rejoint en 2015 par Sayana Press. La substance, la procédure, l’efficacité et les effets secondaires sont en tous points similaires à ceux du Depo Provera, la seule différence étant que ce dernier est inoculé par une injection intra-musculaire, tandis que Sayana Press avec une injection sous-cutanée qui peut donc être facilement auto-injectée.

Il y a donc des relations très dangereuses établies par le Saint-Siège, qui permettent de comprendre la raison de l’ouverture de certains prélats à la contraception dans les pays en développement. Une contradiction flagrante avec le Magistère de l’Église, et un grave danger pour la liberté de l’Église, un problème dont les pontifes précédents étaient bien conscients. À tel point qu’en novembre 2012, le pape Benoît XVI a signé un Motu Proprio précisant ce que même le bon sens devrait suggérer, à savoir que les organisations caritatives catholiques ne peuvent être financées pour leurs activités par « des organismes ou des institutions qui poursuivent des fins contraires à la doctrine de l’Église » [ndt: Voir sur Benoît-et-moi Tour de vis sur la charité (4/12/2012) ]. Ce document, un texte législatif, s’intitulait Intima Ecclesiae Natura et découlait du souci que toutes les œuvres caritatives nées au sein de l’Église – Caritas en tête – soient au service de l’évangélisation et ne créent donc pas de confusion parmi les fidèles sur ce que l’Église enseigne, voire détournent les dons des fidèles eux-mêmes (ce qui s’est manifestement produit). L’inspirateur de ce document était le Conseil Pontifical Cor Unum (aujourd’hui dilué dans le Dicastère pour le Développement Humain Intégral) dirigé à l’époque par le Cardinal Robert Sarah, et s’adressait avant tout aux évêques diocésains qui sont responsables du contrôle des organisations caritatives sur leur propre territoire.

Or, huit ans plus tard, il s’avère que c’est même le Saint-Siège qui viole ce qu’il a lui-même établi, en se remettant pieds et poings liés à l’industrie de la contraception.

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