En tout cas, c’est la menace qui se profile en Italie, nous dit le docteur Gulisano. Et en France, comment sont-ils comptabilisés, ces fameux « cas » dont on nous rebat les oreilles pour justifier l’insupportable, alors que les médias nous inondent de menaces, stigmatisant la « réticence des Français », « les mauvais élèves de l’Europe », à se faire vacciner et nous avertissent qu’en cas de « mauvais comportements », des confinements partiels sont à prévoir toute l’année à venir – sans parler de la réouverture des restaurants repoussée sine die

Covid: changements suspects sur les « cas »

Dr Paolo Gulisano
La NBQ
4 janvier 2021
Ma traduction

Pour le président de l’Institut national de la santé, Silvio Brusaferro, le vaccin n’allège pas la situation et la politique de lockdown à outrance est confirmée. Mais en attendant, il annonce un changement dans la définition des « cas » qui pourrait conduire à des chiffres complètement différents. Dans quel but?

Dans le Corriere della Sera du 3 janvier, est paru un long entretien avec Silvio Brusaferro, le président de l’Institut national de la santé (INS). Une véritable douche froide sur l’enthousiasme généré par les médias après le Vaccination Day. La politique du gouvernement est celle de la carotte et du bâton. Après la carotte des vaccinations, après l’exultation pour l’arrivée de ce que les médias définissent de la manière la plus colorée et scientifiquement incorrecte possible (du « sérum » à « l’antidote », il ne manque que la potion magique d’Astérix) voilà le bâton, par un des membres dirigeants de l’équipe gouvernementale, qui préfigure des scénarios cauchemardesques.

Ou plutôt: par rapport à avant, la substance de la longue interview de Brusaferro est: rien ne change. On continue à outrance à coup de lockdowns, distanciation sociale, confinement, zones colorées, etc. La raison? L’alarme épidémiologique est toujours très élevée.
Les interviewers du Corriere n’ont pas souligné que les courbes des infections, des hospitalisations et des décès sont en baisse. Un soulignement qui, entre autres, aurait servi à justifier les mesures restrictives et les énormes sacrifices économiques imposés par le décret sur la période de Noël.

Le président de l’INS avait en tout cas une réponse toute prête, qu’il a d’ailleurs donnée: les chiffres peuvent augmenter à tout moment. Les chiffres de l’épidémie, pour le gouvernement, sont tout, nous le savons bien. Même s’ils disent toute autre chose. Cet été, alors que malgré la vie nocturne et les gens sur la plage ou sur les sentiers de montagne ou dans les villes d’art, les décès étaient en moyenne de quatre par jour, on ventilait quand même une « deuxième vague » – sans mobiliser la « Médecine Territoriale » ni augmenter les lits dans les hôpitaux – et on a même mis en place une campagne de prélèvements à tout va, afin de trouver à tout prix des positifs au test, positifs par ailleurs à 95% asymptomatiques et sains. Comme on le sait, la campagne médiatique sur ces chiffres a ensuite permis de justifier les nouveaux lockdowns, qui n’ont pas entraîné d’amélioration de la situation épidémiologique.

Les chiffres doivent donc remonter. Et l’une des façons de démontrer que nous sommes toujours dans une situation d’urgence sanitaire pourrait être de changer les règles du jeu.

Alors que les instituts de santé continuent de maintenir une chape de silence sur les progrès des thérapies, et alors que de l’autre côté a commencé la campagne de promotion des vaccins, le problème du diagnostic, qui a déjà soulevé de nombreuses questions, doutes, inquiétudes, fait à nouveau surface. C’est le problème des écouvillons , qui continuent à être un élément clé de la stratégie de gestion de l’épidémie. Les médias, qui sont le porte-voix des institutions, n’attendent rien d’autre que ces chiffres : le nombre de prélèvements positifs, qui deviennent automatiquement des « cas », c’est-à-dire des personnes malades. C’est-à-dire encore des hôtes potentiels des soins intensifs avec tout le corollaire de craintes que nous connaissons bien depuis un certain temps.

Dans l’interview de Brusaferro, il y a un passage très significatif: on lui demande de commenter la circulaire imminente du ministre [de la santé] Speranza qui « modifie la définition de ‘cas’ « . Pour diagnostiquer un positif, il suffira d’un test antigénique. Pas du test moléculaire (RT-PCR). Ce qui pourrait également impliquer de nouvelles règles de définition, avec un risque d’éventuels « ajustements » pour modifier le nombre de cas. Le président de l’INS répond que de telles « variantes » ont également caractérisé d’autres épidémies. Une réponse laconique.

Par ailleurs, depuis mars dernier, lorsqu’une circulaire ministérielle a défini le concept de « cas », il a été précisé que la définition pouvait être modifiée en fonction des mises à jour épidémiologiques ou des indications faisant autorité de l’OMS. Il est évident que le moment de modifier les critères est maintenant venu.

Mais pour vous rafraîchir la mémoire, comment le « cas » de Covid était-il défini? On parlait de cas suspects, de cas probables, de cas confirmés. Une distinction qui n’a jamais été offerte à l’opinion publique, pour qui l’expression « écouvillon positif » a été ces derniers mois synonyme de malade. Le cas confirmé est celui pour lequel il existe une confirmation par un laboratoire de l’infection par le SRAS CoV-2, effectuée au laboratoire national de référence de l’Istituto Superiore di Sanità (ISS) ou par les laboratoires régionaux de référence.

Comment les règles vont-elles changer maintenant? Et avec quelles conséquences sur les chiffres? Il faudra attendre cette circulaire annoncée. En espérant qu’elle conduira à des enquêtes épidémiologiques plus précises, ce qui serait le but de ce test. Au cours des derniers mois, plusieurs scientifiques ont souligné l’inadéquation du seul prélèvement, qui devrait être associé au test immunologique, nécessaire pour trouver les anticorps IgM et IgG, qui représentent la seule confirmation du diagnostic, ainsi qu’une mesure de définition du statut immunitaire d’une personne.

Sur le diagnostic de Covid et le nombre de cas se joue donc une partie cruciale qui doit être suivie avec beaucoup d’attention.

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