Les réflexions sur le pandemonium du 26 juillet en ouverture des JO. s’affinent et en même temps s’approfondissent. Passé le premier moment de stupéfaction, les explications sur les scènes proposées (que beaucoup, même parmi les plus critiques, n’ont pas tout de suite compris, moi la première) ouvrent les yeux, et les questions se pressent. En réalité, ce spectacle, plus que les performances des athlètes (même magnifiques: je pense à la barre à 6m25 franchie à la perche par le suédois Armand Duplantis) EST ce qui restera de ces jeux. Un évènement destiné à faire date. Et les questions affluent, notamment sur la réaction de François (dont j’avais parlé à chaud ici: Le service mini-mini-mini…minimum de François). Phil Lawler, décidément toujours sagace, va plus loin:
La tiède réponse du Vatican à l’outrage des Jeux olympiques de Paris
Phil Lawler
www.catholicculture.org/commentary/lukewarm-vatican-response-to-paris-olympic-outrage/
5 août 2024
Qu’est-ce qui ne va pas avec la déclaration du Vatican sur le blasphème olympique ? Presque tout.
Commençons par le calendrier. Plus d’une semaine s’est écoulée entre les cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques de Paris et la publication de la tiède réponse du Vatican. Au cours de cette semaine, des milliers de personnes ont exprimé leur choc et leur colère face à une insulte délibérée au Saint-Sacrement, source et sommet de la foi catholique. Le monde s’est donc naturellement tourné vers Rome pour obtenir une réponse officielle, et pendant plusieurs jours, il n’a rien entendu du tout.
Puis, lorsque le Vatican a publié une courte déclaration, celle-ci a été communiquée au monde entier un samedi après-midi. C’est le moment généralement choisi par les opinionistes qui se sentent obligés de faire une déclaration, mais qui ne veulent pas attirer l’attention du public – le moment d’ « enterrer » un sujet d’actualité.
Une déclaration raisonnablement forte, à ce stade, aurait pu être qualifiée de « trop peu, trop tard ». Mais ce n’était pas une déclaration forte. « Le Saint-Siège est attristé », est le début. Attristé ? Sommes-nous seulement « attristés » par les moqueries publiques à l’égard de quelqu’un que nous aimons ?
En fait, le Vatican est passé (délibérément ?) à côté de l’essentiel. Le communiqué poursuit en « déplorant l’offense causée à de nombreux chrétiens et croyants d’autres religions » et fait ensuite référence à des « allusions ridiculisant les convictions religieuses de nombreuses personnes ».
Le spectacle en question ne comportait pas que quelques « allusions » se moquant de la religion ; il s’agissait d’une attaque soutenue. Plus important encore, le spectacle n’était pas seulement une offense contre les chrétiens, c’était une offense contre Dieu. Ce que le Vatican a considéré comme un manquement aux bonnes manières était en fait un blasphème délibéré, une violation du premier commandement de Dieu.
Certes, il y avait d’autres raisons d’être dégoûté par les cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques. Les commentateurs laïques pouvaient déplorer, et ont déploré, l’offense à la civilité ordinaire et les limites de la liberté d’expression dans une société saine. Mais le monde attend du Saint-Siège qu’il voie les événements avec les yeux de la foi. De ce point de vue, le péché de blasphème est bien plus grave que les sentiments blessés des croyants.
À la fin de la semaine dernière, le président turc et le gouvernement iranien avaient tous deux exhorté le pape François à s’exprimer. La déclaration tardive du Vatican soulève une question : Le Vatican a-t-il été plus préoccupé par la réaction des dirigeants musulmans que par l’indignation des fidèles catholiques du monde entier ?
Même après un appel direct du président turc Erdogan, le pape François n’a toujours pas publié sa propre déclaration. On peut supposer que la déclaration non signée du Saint-Siège n’a pas pu être publiée sans son approbation. Il n’en reste pas moins qu’une insulte à notre Seigneur Jésus dans l’Eucharistie a été accueillie par le silence de son Vicaire à Rome.
Comment expliquer le silence du pape sur l’outrage de Paris ? Peut-être cela fait-il partie d’un schéma. N’oublions pas que le pape François n’a pas célébré lui-même la messe en public depuis plus de deux ans. Le pape « préside » souvent la messe et prononce des homélies, mais il n’agit plus en tant que célébrant principal de la liturgie eucharistique.
S’agit-il d’une question de priorités ? Si oui, qu’est-ce qui pourrait être plus important pour le Souverain Pontife – le « Grand Prêtre » de l’Église catholique – que l’Eucharistie ?
Mots Clés : Paris 2024