Prudence, ce n’est pas encore confirmé, et on ne se fait pas (trop) d’illusions; et il est certain que Trump ne pourra pas faire de miracles – seulement entr’ouvrir des portes. Mais si la chape de plomb du discours dominant qui pèse sur nous, en particulier dans le domaine de la santé, – et plus spécialement encore en ce qui concerne la terrible période de la crise-covid -, se soulève un peu ce sera déjà bien. Même si les déceptions seront inévitables.
Sur la Bussola d’aujourd’hui, Andrea Zambrano s’amuse du dépit de ceux qu’il nomme les « virostars », et que Veneziani appelait « les imprésarios de la terreur », ces spécialistes autoproclamés qui se sont succédé sur les plateaux télé de 2020-2021 (certains sans doute avec leur matelas et leur oreiller tant ils étaient omniprésents), pontifiant avec aplomb devant un public littéralement sidéré, avant qu’on ne découvre (trop tard!) qu’ils n’avaient que peu de compétences dans le domaine, voire aucune, et même, souvent, des conflits d’intérêt. Parmi les Italiens se détache le nom de Burioni que nous avons croisé dans ces pages. Mais les Burioni français sont légion, je ne citerai aucun nom, les lecteurs compléteront.
Kennedy Jr à la Santé inquiète déjà Big Pharma et les virostar
Andrea Zambrano
La NBQ
8 novembre 2024
La nomination de Robert Kennedy Jr à la Santé dans la nouvelle administration de Donald Trump a été confirmée hier par l’intéressé lui-même. Elle représenterait un changement spectaculaire dans la gestion de politiques de santé inféodées à Big Pharma, qui tremble déjà. Comme les virostars, Burioni en tête.
La nouvelle selon laquelle Donald Trump souhaiterait confier la Santé publique américaine à Robert F. Kennedy Jr. représente un tournant spectaculaire après des années d’asservissement des institutions américaines aux firmes pharmaceutiques. Un asservissement que l’on a vu exploser dans toutes ses ramifications lors de la saison pandémique et qui a eu des ramifivations dans tout le monde occidental.
En effet, Kennedy a été l’opposant le plus déterminé à la politique de vaccination forcée et massive, aux mesures d’enfermement, au contrôle sanitaire qui s’est développé dans les Etats sous la forme d’une dictature sanitaire.
Les indiscrétions des dernières heures, après que le rejeton « renégat » de la maison Kennedy se soit retiré de la course à la Maison Blanche en apportant son soutien explicite à Trump, ont été suivies des premiers faits.
C’est Kennedy Jr lui-même qui a annoncé que Trump le voulait dans son équipe.
Dans une interview puis dans un tweet le X, il a déclaré :
« Le président Trump m’a demandé de faire trois choses : 1. Réparer la corruption dans nos agences gouvernementales de soins de santé. 2. ramener ces agences à leur riche tradition de science fondée sur des preuves et de normes rigoureuses. 3. Rendre l’Amérique saine en mettant fin à l’épidémie de maladies chroniques ».
Il s’agit vraiment d’une proclamation retentissante, visant à redresser tous les dysfonctionnements que nous avons vus au CDC (Center of Disease and Control) et à la Fda (Food and Drug Administration), le principal centre de pharmacovigilance. Ces deux structures, sous la direction Démocrate, ont été impliquées dans des scandales et des conflits d’intérêts avec Big Pharma, dont beaucoup ont été dénoncés par Kennedy lui-même lors de ses meetings publics, y compris les meetings italiens où il était invité.
D’ailleurs, certains tremblent déjà à la simple évocation de son nom à la tête de la Santé publique. Certainement l’OMS, l’organe politique de santé de l’ONU, qui risque fort de perdre l’apport du principal contributeur public que représente l’administration à la bannière étoilée, avec l’Allemagne.
Mais aussi et surtout les entreprises pharmaceutiques. Comme l’expliquait hier Maddalena Loy dans La Verità, qui faisait le point sur l’évolution possible du système de santé américain sous son contrôle,
«avec Kennedy à la tête de la santé publique américaine, les fabricants de médicaments tremblent : hier, les actions d’Eli Lilly ont perdu 4,3 %, celles de Pfizer 2,6 % et celles de Moderna 2,9 %. BioNTech, qui a mis au point le vaccin contre la grippe aviaire avec Pfizer, a chuté de 4,6 % ».
Chez nous aussi, la nouvelle commence à susciter l’inquiétude. Preuve en est que les télévirostars que nous avons connus lors de la pandémie se sont immédiatement réveillées de leur léthargie médiatique pour émettre leur sentence.
L’inévitable Roberto Burioni a ainsi déclaré à Adnkronos :
« Ce serait comme mettre Dracula à la tête de l’AVIS [Associazione Volontari Italiani del Sangue, agence qui opère en Italie et en Suisse dans le domaine du don de sang et de composants sanguins, ndt]. La réalité dépasse tous les fantasmes. C’est un complotiste imprégné d’idées étranges sur les questions de santé. L’imaginer à la tête de la santé dans la plus grande démocratie occidentale donne des frissons : une calamité mondiale »,
L’épidémiologiste Gianni Rezza ne l’a pas bien pris non plus, mais il a fait remarquer:
« les risques d’un gouvernement extrémiste dans le domaine de la santé aux États-Unis, en particulier en ce qui concerne les positions contre les vaccins, sont limités. D’une part, parce que ce sont les États qui gèrent le secteur, y compris les vaccins, et d’autre part, parce qu’il existe de nombreux intérêts qui ne peuvent être ignorés »
Toutefois, espère Rezza:
« il n’est pas du tout certain que Kennedy Jr devienne le prochain responsable des soins de santé aux États-Unis. En fait, il a derrière lui un parcours politique controversé, une forte sensibilité écologiste et des positions tranchées [?] en matière de politique étrangère. Ici, il est plus connu pour ses positions complotistes, notamment sur les vaccins et le Covid-19. Et une certaine aversion pour Big Pharma, qui représente pourtant [?] un lobby puissant et économiquement important aux États-Unis ».
Même les journaux y vont de leur couplet : pour le Huffington Post, ce serait « un sorcier à la Santé ».
Mais il y a aussi des scientifiques qui voient cette nomination d’un bon œil. Selon l’endocrinologue Vanni Frajese, les choses vont radicalement changer avec la nomination de Kennedy Jr :
« Bien que ce moment ne représente pas une solution définitive à tous les problèmes, il s’agit néanmoins d’un grand pas en avant, notamment en ce qui concerne la possibilité d’exprimer des idées différentes, en particulier dans des domaines qui me tiennent à cœur, tels que les soins de santé. Ces dernières années, nous avons assisté à une déformation flagrante de la vérité et des données scientifiques, ainsi qu’à une certaine incapacité à communiquer objectivement depuis l’autre côté de la ‘barrière’ ».
En tout cas, le simple fait de penser à un opposant à la campagne de vaccination massive que l’humanité a connue est une bonne raison de regarder attentivement ce qui se passera dans les prochains jours, lorsque le président américain nouvellement élu annoncera les hommes de son équipe. Sur le front de la dictature sanitaire que nous connaissons et, espérons-le, de la vérité sur les vaccins et les pandémies, nous aurons certainement des surprises.
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