Déficit inquiétant dans les comptes du Saint-Siège. Information de Il Giornale (de ‘droite‘…) reprise par Marco Tosatti, ou plutôt par RVC, l’un de ses hôtes sous pseudo (sous Benoît XVI, l’information aurait fait les gros titres, mais là, les médias sont très discrets). Et le « numéro UN » n’y est sans doute pas entièrement étranger…

Le Pape et le rouge de 70 millions

Le Cardinal Marx étudie un plan « larmes et sang »

Collègues en révolte: il y a des laïcs à 15 mille euros par mois

Fabio Marchese Ragona
Il Giornale
20 septembre 2019
Ma traduction

Il faut trouver un remède pour arrêter l’hémorragie et impliquer en temps utile tous les cardinaux et évêques à la tête des dicastères vaticans.

Une fois de plus, ce sont les finances d’Oltretevere qui troublent le calme de la résidence Sainte Marthe, le quartier général du pape François. Le Souverain Pontife, qui depuis son élection en 2013, tente de réformer l’espace économique du Vatican est maintenant confronté à un nouveau problème: l’assainissement des caisses du Saint-Siège, qui en 2018 ont enregistré un déficit d’environ 70 millions d’euros sur un budget de 300 millions.

D’un côté, les donations, de plus en plus importantes, de l’autre, les contributions des organismes économiques internes (comme l’IOR) de moins en moins incisifs: c’est pourquoi François, qui n’a pas encore nommé de préfet du Secrétariat à l’économie (après le départ du cardinal Pell pour l’Austalie en 2017), a chargé le cardinal allemand Reinhard Marx, membre du C6 et coordinateur du Conseil économique du Saint Siège, de trouver une solution.

Ce matin, le cardinal a convoqué une réunion d’urgence au cours de laquelle on tentera d’identifier toutes les coupes possibles à faire. D’après ce qui émerge des milieux vaticans, ce ne sera certainement pas une simple réunion: de nombreux cardinaux sont prêts à faire part à Marx de leur mécontentement face à certaines mesures qui n’ont pas contribué à équilibrer les budgets. « L’un des principaux problèmes est le salaire de quelques laïcs qui gagnent jusqu’à 15 mille euros par mois – tonne l’un des chefs de dicastère qui assistera à la réunion – Il y aurait eu beaucoup de dépenses dans lesquelles on aurait pu tailler. L’arrivée de consultants d’entreprises extérieures, qui sont entrés comme employés payés par le Saint-Siège, a compliqué les choses: ils gagnent plus que nous, les cardinaux et souvent n’ont même pas de bonnes compétences « .

En effet, l’une des principales dépenses du Vatican est liée aux salaires des employés, environ 5000 entre le Saint-Siège et le gouvernorat, même s’il s’agit en général de rémunératioins modeste face aux dépenses très élevées pour certains spécialistes qui travaillent avant tout dans les instances économiques du Vatican. Pour cette raison, par exemple, ces derniers mois, le gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican, afin d’économiser quelques centaines d’euros par mois, a même réduit les heures supplémentaires du dimanche de deux agents de maintenance des ascenseurs dans le Palais apostolique.

Ce n’est pas un hasard si, le 1er septembre dernier, le pape François est resté coincé 25 minutes dans l’ascenseur: les deux opérateurs n’étaient pas présents au Vatican et les pompiers ont dû appeler d’urgence un technicien rencontré ce matin-là par hasard, lui demandant de l’aide pour remettre en marche l’ascenseur et pour sortir le pape et quelques-uns de ses collaborateurs de la cabine bloquée.

Le gouvernorat a également voulu donner un coup de ciseau dans le domaine de la santé: de nombreux employés de l’Etat du Vatican ont protesté contre la réduction, pour le Fonds de santé, des vaccins nécessaires pour les enfants, obligeant les parents à se tourner vers le Service national de santé italien. Plusieurs cardinaux ont en revanche critiqué la décision d’interdire la vente de cigarettes au Vatican: « C’est une rentrée [d’argent] sûre qui a fait défaut, dommage qu’on vende encore des cigares juste parce qu’ils intéressent quelqu’un de haut placé » maugrée un autre cardinal qui rencontrera Marx aujourd’hui.


Déficit vatican

Banqueroute doctrinale et financière

Marco Tosatti
21 septembre 2019
Ma traduction

(RVC) Le quotidien Il Giornale du 20 septembre nous informe que le Vatican a 70 millions d’euros de déficit, sur 300 millions de budget.
Carlo Maria Viganò avait prédit aussi cela lorsqu’il fut contraint de quitter la direction du gouvernorat, chassé parce qu’il venait de découvrir et de poursuivre les responsables et les raisons de cette mauvaise gestion! Et le cardinal Pell voulait ouvrir une enquête sur certaines des origines de cette mauvaise gestion.
Si le gouvernorat du Vatican était une société cotée en bourse, quelqu’un demanderait à la CONSOB (Commission nationale pour les sociétés et la Bourse) une enquête aux conséquences plutôt scandaleuses, je le crains.
Et puisque le numéro un « ne pouvait pas ne pas savoir », il risquerait une action en responsabilité avec une demande de démission. Ouvrant la voie à une hypothèse, caressée par de nombreux cardinaux, le faire démissionner (impossible pour faillite doctrinale, mais au moins pour faillite financière).

De plus, les deux faillites vont de pair.
Quelles sont les responsabilités? Des collaborateurs compétents (tant dans le domaine doctrinal qu’économique) ont été chassés, remplacés par des personnes inadéquates, qui ne pouvaient conduire qu’à l’effondrement doctrinal et financier, produit par des contributions effondrées et des coûts non maîtrisés.
L’article de Il Giornale suggère une gestion semi-faillitaire de l’IOR, accompagnée de l’effondrement du huit pour mille.
A cela s’ajoute la réduction de l’obole de saint Pierre (surtout en ce qui concerne l’argent en provenance des Etats-Unis).
Mais cela s’est aussi produit à cause des coûts de gestion des médias (TV, Radio, Journaux) hors de contrôle, mais essentiels pour la gestion de l’image (On peut, en passant, se demander quels sont les comptes d’Avvenire, le quotidien de la CEI?
L’apocalypse commence-t-elle par les finances? Serait-ce ce que voulait le numéro un en proclamant une Église pauvre.

L’aspect quelque peu curieux et ironique de l’échec de la gestion financière qui dure depuis 6 ans se retrouve dans la devise du Pape François tirée des homélies de saint Bède, qui, commentant la vocation de saint Matthieu apôtre et évangéliste, publicain, percepteur des impôts, saint patron des banquiers, financiers, agents de change et comptables, écrit : « Vidit ergo lesus publicanum et quia miserando atque eligendo eligendo vidit, ait illi sequere me » (Jésus vit un publicain, et comme il le regardait avec un sentiment d’amour et le choisit, il lui dit: Suis-moi).

Némésis ou ironie du sort?

RVC


Commentaire de Marco Tosatti:

Le sort y est pour quelque chose, mais il n’est pas seul. Le Souverain Pontife a des responsabilités très précises à cet égard; et cette sorte de Bureau religieux du PD-LEU-5S (alliance électorale gauche-extrême gauche Partito Democratico, Liberi e Uguali , Cinque Stelle) qui passe sous le nom de Conférence épiscopale italienne a aussi quelques responsabilités, et non des moindres. Les Etats-Unis ont toujours été, avec l’Allemagne et l’Italie, les principaux financiers du Saint-Siège. Mais le Souverain Pontife a pris des mesures pour dégoûter une grande partie des catholiques américains, d’abord par des demandes incroyablement exorbitantes – des millions et des millions de dollars à la Fondation papale pour couvrir les trous de l’IDI (Istituto Dermopatico dell’Immacolata, cf. Affaire McCarrick: la piste du fric), puis par des choix épiscopaux et cardinaux – Cupich, Farrell, Tobin, le cas Wuerl, le cas McCarrick – qui ont donné l’impression à beaucoup de catholiques américains que Rome se moquait d’eux, promouvant les amis de la bande habituelle… En Italie, les 8 pour mille ont subi un sérieux déclin à la fois pour la position de l’Eglise sur l’immigration (et le soupçon croissant que l’accueil n’est pas sans intérêt…) et pour le choix des évêques qui semblent être intéressés uniquement par la politique, et une politique gauchiste.
Le sort y est peut-être pour quelque chose. Mais on paie les conséquences de choix imprudents, partisans et désastreusement déséquilibrés, tant d’un point de vue doctrinal que politique. Les gens sont stupides, mais seulement jusqu’à un certain point…

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