Ceux qui suivent le Synode ont été les témoins (consternés ou enthousiastes, selon les cas) des rites païens délirants (*) qui se sont déroulés la semaine dernière à l’ombre de la Coupole, dans le cadre du Synode pour l’Amazonie – dans les jardins du Vatican, puis dans la Basilique Saint Pierre, en présence du Pape. Dernier épisode, une « messe » sacrilège célébrée dans une église à deux pas du Vatican, EN PRÉSENCE D’UN CARDINAL (Czerny)!! Récits sur « la Bussola ».

(*) Le compte-rendu hilarant de Justin Petitpeu sur le Forum catholique (cf. Humour: Lettres de Rome sur le Synode), tout pastiche qu’il se veut, n’en donne pas moins une idée très juste. La troisième lettre vient de paraître.


Ils ont évacué le Seigneur!

L’Amazonie entre dans l’église avec un culte païen

Andrea Zambrano
LA NBQ
12 octobre 2019

Une pachamama en chair et en os portée en triomphe dans l’église

Jésus et la Sainte Vierge quittent la scène. A leur place, une statue d’une femme indigène nue et enceinte adorée abusivement comme Notre Dame des Amazones, une para-liturgie d’Ave Maria et de danses tribales, un martyrologue avec des moilitants marxistes comme Chico Mendes: le pire du syncrétisme païen est mis en scène à quelques mètres de Saint Pierre dans l’église Santa Maria de Transpontina avec l’imprimatur du synode. Le curé de la paroisse se défausse: « J’ai seulement prêté l’église ». Et aujourd’hui, le sommet est atteint avec une messe sacrilège, déjà interdite par le Saint-Siège, qui blasphème le baptême.

Une statue d’une indigène nue, enceinte, abusivement adorée comme Notre Dame des Amazones, un rite syncrétiste fait d’Ave Maria et de danses tribales, un martyrologuee avec des activistes marxistes comme Chico Mendes. Tout cela sous les yeux de Jésus dans le tabernacle de l’église. Le secrétaire du Synode a dit que pendant l’assemblée panamazonique il n’y aurait aucun « rite » païen. Mais le Cardinal Baldisseri n’avait peut-être pas encore vu ce qui se passait sur scène mardi et mercredi derniers non loin de chez lui.
Précisément dans l’église de Santa Maria in Transpontina où s’est déroulé un rite complètement étranger à la foi catholique. A deux pas du Vatican, dans l’église paroissiale de la Via della Conciliazione qui, à l’occasion du Synode, a été littéralement prise en otage par une sorte de « Synode Off ».

Amazzonia Casa Comune: c’est le nom du riche programme de manifestations en marge du Synode où, entre expositions et rencontres, se déroulent les liturgies les plus abstruses – blasphématoires, hérétiques, sacrilèges ? Jugez par vous-même – sous le signe de l’inculturation amazonienne.

Le curé de la paroisse se défausse: « Je ne sais pas, j’ai seulement accordé l’hospitalité. Il y a des responsables du Synode qui ont des relations avec la presse », explique le Père Massimo Brogi. Nous lui demandons un avis sur les rites païens de ces jours: « Eh bien… ils reflètent leur culture… ».
Est-ce sûr qu’il n’y a rien d’autre? C’est ce que la NBQ a essayé de découvrir en suivant les symbologies rituelles et « hagiographiques » d’un christianisme qui n’est plus tel, mais qui a été englouti par ce tribalisme que des siècles d’évangélisation des Amériques avaient effacé.

Et Santa Maria in Traspontina est un peu le cœur de ces initiatives qui ont pour centre elle, la statuette de la femme indigène, nue et enceinte, portée en procession dans l’église Saint-Pierre et « vénérée » dans les jardins du Vatican, sur laquelle beaucoup se sont interrogés. Elle a également fait son apparition mardi lors d’une paraliturgie documentée par Aci Prensa (le portail ACI en langue espagnole, ndt) dans un reportage unique et inquiétant. C’est elle, la nouvelle divinité: un peu Pocahontas en canoë, un peu « Vénus de Chiozza », symbole de fertilité, mais aux traits amazoniens et décidément plus sexy. Une idole, portée en procession cette fois encore et ennoblie par le nom marial de Nossa Senhora de Amazonas.

Dommage qu’en Amazonie, et même dans tout le Brésil, il n’y ait pas de Vierge vénérée sous ce nom.

« C’est une idole inventée, cela n’a évidemment rien à voir avec la Sainte Vierge – explique Julio Loredo de Tradicion Familia y Propiedad (TFP), spécialiste du Brésil et de la culture latino-américaine -. En réalité ce n’est même pas un rite amazonien, puisqu’il y en a des centaines, tous différents et avec des langues incompréhensibles même d’une tribu à l’autre -… Celui sur scène ressemble à un para-rite à mi-chemin entre le folklorique et le païen. C’est démontré, par exemple, par le fait que cette espèce de divinité devrait représenter – disent-ils – la Pachamama, la terre mère. En réalité, le culte de la Pachamama est un culte Quechua, donc des populations indio-andines et non amazoniennes. Ce qui est certain, évidemment, c’est qu’il n’y a absolument aucune iconographie de ce genre, vénéré avec le titre de Notre-Dame de l’Amazonie ».

Bref, il semble que le rite païen n’est rien de plus qu’un « pastiche » folklorique, une sorte de miroir aux alouettes pour gogos aux goût ethniques qui veulent boire le sentiment d’être en pleine forêt tropicale. Un peu comme les gladiateurs qui posent devant le Colisée et qui font tellement ‘Empire romain‘. Cette fois, cependant, l’effet – entre le kitch et le comique – est païen, car celle de Via della Conciliazione est encore une église, avec le tabernacle et le Saint Sacrement présents. Une église qui, en ces jours, continue sa vie normale et doit partager les espaces avec les nouveaux invités du Réseau Ecclésiastique Panamazzonica (REPAM).

Dans le récit d’Aci prensa, on notera comment ces symbologies rituelles sont entrecoupés de prières chrétiennes. Comme l’Ave Maria récité autour de la statuette qui – on peut le parier – sera portée en procession durant le Synode comme « Vierge pèlerine », après avoir déjà occupé l’espace sacré de la basilique Saint-Pierre où elle est même entrée en procession le 5 octobre, portée par deux évêques.

Dans l’église il n’y a pas seulement des rites alternatifs et des « divinités » amazoniennes de cartes postales. Il y a aussi de nouveaux martyrs, comme Chico Mendes. A côté des photos pour la libération de l’Amazonie, il y a aussi des images de femmes indiennes allaitant des renardeaux [ou louvetaux??], signifiant que la Création est un tout, et des images de libérateurs de la cause amazonienne appelés martyrs mais qui n’ont rien à voir avec le christianisme.

Nouveaux rites, nouvelles « Madones » créées ad hoc et sans aucune trace de dévotion, nouveaux martyrs. L’Église à visage amazonien se présente plutôt comme un produit de laboratoire, fruit des directives de l‘Instrumentum laboris, plutôt que comme un résultat inculturé d’une semence chrétienne qui, introduite dans la culture primitive, a conduit à un culte et une culture catholique.

Nous avons déjà parlé de la nature diabolique de ces croyances. Mais le pire reste à venir. Et il arrivera aujourd’hui avec une messe très spéciale, incluse dans le calendrier des événements. C’est la célébration d’une Misa por la Tierra Sin Males, créée en 1979 et déjà condamnée par le Saint-Siège. Elle a été « célébrée » au Brésil dans le cadre de la théologie indienne et aujourd’hui elle sera à nouveau proposée dans l’église de Santa Maria in Transpontina dans une orgie de revendications anticolonialistes et sans rien de catholique. Au contraire, on demande pardon pour le baptême imposé aux Indios comme une marque imprimée sur le corps et on vénère la terre qui a été pillée. Il s’agit donc d’une messe blasphématoire où le baptême est blasphémé et défini comme la « marque du bétail humain », explique José Antonio Ureta.


Il y avait même un cardinal à la messe païenne condamnée par JPII

Nico Spuntoni
La NBQ
14 octobre 2019

A Santa Maria in Transpontina, samedi, en présence du néo-Cardinal Czerny, a eu lieu la dite « Messe pour la Terre sans maux », née dans le sillage de la Théologie de la libération et déjà condamnée par Saint Jean Paul II. Slogans indigénistes, images de femmes allaitant des animaux, statuettes d’idoles placées devant le Saint Sacrement: voici la liturgie païenne de l' »Église au visage amazonien ».

Pin’s de Misereor (ONG, branche caritative de la conférence épiscopale allemande), gilets du REPAM, T-shirts colorés avec des slogans indigènes, sacs en fibre naturelle avec le logo du Synode. Samedi soir 12 octobre: dans l’église de Santa Maria in Transpontina, à deux pas de la Basilique Saint-Pierre, on peut voir défiler tout l’attirail de prédilection des soutiens les plus enthousiastes de l' »Église au visage amazonien ».

Les plus fervents partisans du chemin qui a conduit à l’élaboration de l’Instrumentum Laboris contesté se réunissent dans la paroisse de la Via della Conciliazione pour célébrer la « Messe pour la Terre sans maux ». Il s’agit d’une expérience liturgique conçue par Mgr Pedro Casaldáliga, représentant de la théologie de la libération, et condamnée sous le pontificat de saint Jean Paul II. Donc le produit d’un missionnaire espagnol et non une cérémonie entièrement dérivée du patrimoine culturelle des indigènes. Rendez-vous organisé en concomitance avec le Columbus Day (commémoration de la date d’arrivée de Christophe Colomb dans le Nouveau Monde en 1492, férié aux USA, plutôt utilisé en Amérique latine come « anti-Columbus day » – ndt) et qui s’inscrit dans le cadre des initiatives « Amazonie: maison commune », l’ensemble des manifestations parallèles au Synode qui se tiennent à Rome à l’occasion de la rencontre des évêques.

Il n’y a qu’une dizaine d’indigènes Amazoniens, alors que la majorité de l’assistance est constituée de missionnaires et de volontaires occidentaux. Il y a aussi des visages connus comme le Père Giacomo Costa, secrétaire de la Commission pour l’Information, et le néo Cardinal Michael Czerny avec une croix pectorale faite du bois d’un bateau de migrants.

La cérémonie commence immédiatement après la messe de fin d’après-midi célébrée par le curé de la paroisse. Ainsi, dans l’église du Borgo Pio, d’un côté on peut observer les paroissiens rassemblés en prière, de l’autre les volontaires d’ « Amazonie: maison commune » occupés à installer des statuettes et des coupes en noix de coco. Les premiers sont curieux et un peu perplexes devant les banderoles et les sculptures que les seconds disposent dans une chapelle latérale. A l’intérieur, outre les bannières et sous l’image de Notre Dame de Guadalupe – véritable exemple d’inculturation de la foi en Amérique latine – apparaissent des statuettes d’animaux: il y a des perroquets, il y a – sur l’autel – ce qui peut sembler être un poisson et au sol, sur la toile, un objet rouge et courbe difficile à décoder avec précision mais qui ressemble à un serpent (peut-être un serpent corail)?

Les touristes qui entrent par hasard, convaincus qu’ils visitent l’une des nombreuses églises de Rome, semblent surpris, parfois amusés, pensant peut-être qu’ils ne sont pas au bon endroit. Pendant ce temps, au moment de la consécration, le silence établi dans le bâtiment est perturbé par les chants que des gens, assis sur le parvis en attendant la cérémonie suivante, entonnent fort. Il y a aussi une banderole avec une photo d’une femme indigène à la poitrine nue tenant un bébé dans ses bras et allaitant un louveteau. Après la bénédiction finale du curé de la paroisse, une religieuse en robe blanche s’arrête devant la banderole, quelque peu dubitative avant de s’en aller, tandis que tout autour des volontaires, en grande fermentation, déposent leur matériel dans la nef principale pour la « Messe de la Terre sans maux ». Est-ce la séparation de « deux Églises » difficile à réconcilier? On jugera aux fruits.

Pendant ce temps, dans l’église, le curé de la paroisse laisse la scène aux hôtes étrangers (même si beaucoup d’entre eux sont des Européens avec une longue expérience des missions en Amazonie) qui placent devant l’autel central et le Tabernacle une grande toile avec une représentation d’un habitat naturel. La statuette de la femme autochtone enceinte déjà vue lors de la cérémonie aux jardins du Vatican, lors de l’ouverture du Synode à Saint-Pierre et la semaine dernière ici même à Santa Maria in Transpontina, y est placées. En procession, ensuite, un canot avec des filets arc-en-ciel et des écrits célébrant le Synode en cours. Autour de ces objets, l’assistance s’est placée en demi-cercle et un sermon en portugais commence, contre le système économique, l’exploitation environnementale et la persécution des peuples autochtones, le tout accompagné de chœurs et de sons produits par des instruments traditionnels. Les visages des participants sont souriants et il y a une grande conviction dans ce qui est professé.

Luttes politiques qui empiètent sur la réalité sacrée de la liturgie, au risque de la déformer, comme l’a dénoncé l’ex-conseiller de la Congrégation pour le Culte Divin et les Sacrements, le professeur Michael Kunzler. Des manifestations comme celle-ci, dans lesquelles il n’y a pas de place pour le Christ et trop d’éléments qui semblent rappeler le paganisme, peuvent-ils vraiment contribuer à nourrir la vie spirituelle des fidèles d’Amazonie? Est-ce ainsi qu’on réalise une inculturation valable dans le domaine liturgique? ou plutôt, n’y a-t-il un risque d’encourir – comme le disait Benoît XVI en 2011 en parlant de l’Amérique latine – ces « formes déviées de religiosité populaire qui, loin de promouvoir une participation active dans l’Église, créent plutôt la confusion » ?

D’ailleurs, il ne s’agit pas ici de religiosité populaire, mais de tentatives créatives tombées d’en haut pour assimiler dans les célébrations liturgiques les mythes anciens des Indiens du Brésil, comme la recherche d’une terre sans maux, dans le sillage de la théologie de la libération de la seconde moitié des années soixante. Célébrations pour lesquelles, il faut le souligner, il n’y a même pas besoin de prêtres ordonnés et donc, peut-être, particulièrement adaptées à la requête de créer de nouveaux ministères.

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