Décidément, le culte rendu à la Pachamama dans les jardins du Vatican, puis dans la Basilique vaticane et enfin dans une église toute proche avant que les horribles statuettes censée la représenter finissent dans le Tibre, est plus qu’une anecdote pittoresque insignifiante -comme certains semblent le penser: en réalité, cela restera l’événement le plus marquant du Synode qui vient de s’achever, et selon le Père Longencker, un prêtre américain issu de l’anglicanisme (que mes lecteurs connaissent), l’avènement d’une nouvelle religion qu’il nomme « Néo-paganisme global. Mais de quoi s’agit-il?

Le Père Longenecker

Introduction de la nouvelle menace: le néo-paganisme mondial

Father Dwight Longenecker
15 novembre 2019
Ma traduction

L’une des retombées du Synode amazonien a été la matérialisation d’une nouvelle identité religieuse dans le monde. Quand je dis qu’il s’agit d’une « nouvelle identité religieuse », je ne veux pas dire qu’il s’agit d’une invention nouvelle. C’est, en fait, une religion qui est aussi ancienne, large et puissante que l’Amazonie elle-même.

Je la nomme « Néo-Paganisme Global » et cette nouvelle manifestation du vieux paganisme est unique à certains égards et pourtant aussi prévisible qu’une séance de spiritisme. Laissez-moi expliquer ce que j’entends par « néo-paganisme global ».

Tout d’abord, c’est païen. Maintenant, pour vraiment comprendre le plus petit dénominateur commun de tous les paganismes, vous devez sortir de votre esprit toutes vos idées préconçues sur le paganisme. Si vous pensez que le paganisme est une histoire de chamans sautant autour d’un feu de camp dans une transe hallucinogène, mettez cela de côté. Si vous pensez que le paganisme consiste à sacrifier un poulet à la poupée vaudou ou à lire les étoiles, les feuilles de thé ou les intestins des chèvres pour déterminer l’avenir, pensez autrement. Si vous pensez que le paganisme consiste à murmurer des incantations à la déesse de la terre ou au papa du ciel, mettez cela aussi de côté.

Toutes ces choses pourraient faire partie du paganisme, et elles le font sans aucun doute, mais ce sont toutes des choses externes. Ce sont les dévotions des dévots, les disciplines des disciples, les hocus pocus des haruspices, des devins, des chamans, des médiums et des magiciens.

Ce sont les formes extérieures d’un credo très simple qui est toujours « Faites ce que vous voulez ». Le païen ne fait pas seulement ce qu’il veut, mais sa religion est une tentative d’amener les dieux à faire ce qu’il veut. Tous les charabia, la magie et tous les sacrifices et la chicanerie sont tous une tentative d’une façon ou d’une autre d’amener les dieux à faire ce que vous voulez. Que voulez-vous? Vous voulez les cinq « P » – Paix, Protection, Prospérité, Plaisir et Pouvoir. Vous voulez de bonnes récoltes, du beau temps et des animaux en bonne santé dans votre troupeau. Vous voulez aussi vous protéger de votre ennemi et de tout mal. Si cela inclut jurer et jeter un sort à son ennemi, c’est ok. Cela fait partie du deal. Vous voulez de la chance. Vous voulez du bon sexe. Vous voulez surtout du pouvoir.

Le paganisme est simplement la tentative des humains d’amener les dieux à faire leur volonté. C’est la vieille, vieille tentation. « Tu peux être comme Dieu! »

La deuxième chose à considérer est à quoi ressemble le paganisme. Encore une fois, mettez de côté tous les concepts externes du paganisme qui sont dans votre esprit et regardez les attributs de base du paganisme.

Premièrement, le paganisme n’est pas une religion dogmatique. Il y a eu des philosophes païens qui ont élaboré des idées de bonne conduite et de pensée juste, mais le paganisme en tant que religion n’est pas dogmatique. Il n’y a pas de catéchèse ni de cours de théologie. Le paganisme n’a pas de Thomas d’Aquin. Contrairement à toute forme de dogme, le paganisme est purement pratique et pastoral.
Il est « pratique » dans la mesure où il ne s’inquiète pas de la vérité explicitement énoncée, en fait il ne s’inquiète pas du tout la « Vérité ». Il s’agit d’obtenir quelque chose pour le praticien. En ce sens, il est pratique.

Il est « pastoral » dans la mesure où il s’intéresse aux circonstances et aux situations actuelles, et non aux idéaux et aux valeurs. Il ne demande pas : « Qu’est-ce qui est vrai ? » Il demande « Que puis-je faire pour vous ? » L’enseignant ou gourou païen veut aider les gens et il demandera aux dieux d’intervenir et de faire ce qu’il demande pour rendre les choses meilleures pour les gens. Vous pouvez protester, « Mais n’est-ce pas ce que nous faisons dans la prière chrétienne? Ne demandons-nous pas à Dieu de faire des choses pour nous? ». Oui, mais cela serait le sujet d’un autre post de ce blog. Qu’il suffise de dire qu’ici, nous terminons toujours notre prière par: « Non pas ma volonté, mais que la tienne soit faite. »

Le deuxième attribut du paganisme est qu’il est libre de valeurs. Tout comme il n’est pas dogmatique, il n’est pas non plus absolu en matière de moralité. En fait, le paganisme n’a rien à voir avec la morale. Bien sûr, il y a de bons païens et de nobles païens. Il y a des enseignants païens qui disent: « Sois bon envers les autres. » Cependant, il n’y a rien de nécessaire et d’intégral au paganisme qui ait quelque chose à voir avec la moralité. Les Juifs liaient la moralité à la religion. Personne d’autre ne l’a fait. Les dieux païens ne se soucient pas de savoir si vous êtes « bon » ou « mauvais ». Ils ne fonctionnent pas au sein de ces paramètres.

Le troisième attribut général du paganisme est qu’il est syncrétique. Sans limites dogmatiques ou morales, il peut s’adapter à n’importe quelle situation ou culture. Il peut adopter n’importe quelle croyance, dieu ou déesse. Il peut absorber toute pratique dévotionnelle ou discipline de méditation ou de spiritualité. C’est un panthéon, un Conseil mondial des religions et une spiritualité universelle qui inclut tous et n’exclut personne.

Le quatrième attribut est lié au troisième. Le paganisme est amorphe. Il n’a ni hiérarchie ni autorité centrale. Il est libre, individualiste et complètement relatif. Il n’a pas de droit canonique, pas de Cité du Vatican, pas de cathédrales ou d’églises paroissiales, pas d’écoles ou de structures d’autorité.

C’est donc du paganisme et il n’y a rien de nouveau à cela.

Ce qui est nouveau, c’est l’émergence d’une manifestation globale et intentionnelle. Jusqu’à présent, le néo-paganisme s’est confondu et s’est manifesté sous la forme du mouvement New Age. C’était une mixture de trucs occultes loufoques, d’histoires sentimentales sur la fortune, d’aide personnelle, de religions orientales, de thérapies et d’autres pratiques religieuses loufoques, le tout accompagné d’une dose importante du mouvement écologiste et de quelques mouvements politiques de bas niveau.

Il y a vingt ans, le Vatican a mis en garde contre le mouvement New Age dans le document « Jésus-Christ, le porteur d’eau vive » (document du Conseil pontifical pour la culture et le dialogue inter-religieux, sous-titré Une réflexion chrétienne sur le “Nouvel Âge”, 3 février 2003). Je l’ai lu à l’époque, et je ne me souviens pas qu’il ait mis en garde contre le fait qu’il s’agissait d’un système mondial, organisé, avec une dimension politique.

Au cours de ce siècle, je prévois que nous verrons ces différents aspects se fondre de plus en plus dans un système écolo-politico-économique organisé que l’on pourrait appeler « éco-communisme ».

Toute idéologie a besoin d’une spiritualité et le nouveau mondialisme a clairement adopté le néo-paganisme comme spiritualité. Au Synode amazonien, nous avons vu émerger une nouvelle coalition entre le mouvement écologiste, le catholicisme et d’autres religions du monde. De grandes fondations et entreprises internationalistes contribueront au financement et à l’organisation de ce projet à l’échelle mondiale. Il y aura un bras politique aux Nations Unies et nous devrions nous attendre à ce que le Conseil œcuménique des Eglises (COE) s’élargisse pour devenir un Conseil mondial non seulement des Eglises chrétiennes, mais de toutes les religions, et si le COE n’évolue pas dans ce sens, nous devrions nous attendre à voir apparaître une autre organisation des religions mondiales.

Quand vous verrez cela, ne soyez pas surpris et ne vous y trompez pas. Il y aura beaucoup de choses sur le néo-paganisme mondial qui plairont à de nombreux chrétiens de bonne volonté.

A quoi cela ressemblera-t-il?

Cette religion sera en faveur des opprimés, des persécutés politiques, des pauvres et des nécessiteux. Cette religion sera écologiste et fera tout son possible pour sauver l’environnement. Saint François sera invoqué comme patron de cette religion, et qui n’aime pas Saint François? Cette religion sera inclusive, aimante et accueillante pour tous. Elle ne portera pas de jugement et sera ouverte sur la moralité. Cette religion sera non dogmatique. Les catholiques qui promeuvent cette religion ne renieront pas les dogmes catholiques. Ils les ignoreront simplement au profit de « la solution pastorale ». De cette façon, ils peuvent toujours maintenir qu’ils sont « des prêtres en règle » et qu’ils « ne renient jamais aucun des enseignements de l’Église catholique ». Cette nouvelle religion sera extrêmement populaire car elle s’opposera à l’ancienne religion patriarcale, hiérarchique, divisionniste, dogmatique et critique. Cette religion offrira à son « buffet » (smorgasbord) toutes sortes de religion, spiritualité, sexualité et idéologie. Toutes seront les bienvenus. La tolérance fait partie de l’attrait syncrétistique.

Cependant, il y a des choses que vous n’entendrez jamais dans cette nouvelle religion. Vous n’entendrez jamais le nom de Notre Seigneur Jésus Christ. S’il est mentionné, il sera « le Christ » – un être gnostique à égalité avec tous les autres dieux ou il sera « Jésus » à égalité avec tous les autres maîtres et gourous religieux. Ce que vous n’entendrez pas, c’est qu’il est « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, Vrai Dieu né du Vrai Dieu, engendré non pas créé, de même nature que le Père et par lui tout a été fait ».

Vous n’entendrez jamais parler de la Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu. Elle sera soit ignorée discrètement, soit subsumée en la déesse Mère de la Terre. Ce que vous n’entendrez pas, c’est qu’elle a été conçue Immaculée, la mère vierge de Dieu, vierge perpétuelle, qui a connu l’Assomption au ciel et y a été couronnée comme la vraie Reine du Ciel.

Ce que vous n’entendrez jamais, c’est surtout la prédication du Christ crucifié. La croix et la résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ seront oubliées et ignorées, puis elles seront dénigrées, blasphémées et l’on crachera sur elles. Vous n’entendrez jamais parler non plus de sa résurrection glorieuse et de son ascension au ciel où il règne comme le Christ Roi devant qui toute autorité et tout ciel et toute terre et tout ce qu’il y a sous la terre doivent s’incliner.

A quoi ressemblera le culte de ce néo-paganisme global? Ce sera ce que chacun voudra qu’il soit. Est-ce que ce sera du vaudou, de la santeria, de la sorcellerie et de l’adoration des démons ? Non, bien sûr. Cela continuera à ressembler à d’agréables pratiques New Age. Cela sera une méditation sur les sommets des collines et un voyage dans l’Himalaya pour écouter un gourou; une causerie télévisée tendance avec des vedettes de cinéma attrayantes qui parleront de leur médium, de leurs conversations avec leurs proches disparus ou du dernier cours d’auto-assistance où ils ont canalisé leurs esprits familiers.

Ce ne sera pas le culte de la Déesse Mère. Pas au début en tout cas. A la place, ce sera un féminisme bénin – un clergé de femmes qui s’appellent « Mère » et des prières dans la liturgie où Dieu est appelé « notre Mère ». En même temps, l’éco-théologie continuera de se développer. Le vieux patriarcat sera tué, et avec l’infiltration d’un paganisme de pacotille, le péché individuel sera remplacé par des crimes corporatifs. Je ne serai coupable de rien, mais la « société » sera coupable. D’autres seront coupables de « Péchés contre l’environnement », tandis que le respect pour la nature et des « images de fertilité et de vie » seront présentés.

Le culte de la Déesse Mère ? Elle sera présentée comme « une icône culturelle » ou « un symbole du mouvement écologiste » ou « une image de l’unification mondiale ».

Le culte de Kali la Déesse Mère et Moloch son frère….

….cela viendra plus tard.

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