Andrea Cionci (nous en avons déjà parlé ICI) suit inlassablement sur son blog hébergé par le quotidien en ligne Libero ce que certains pourraient voir comme une idée fixe, à savoir que Benoît XVI n’a pas vraiment « abdiqué » et que Jorge Bergoglio n’est pas le Pape. Je n’ai pas l’intention de m’immiscer dans cette polémique ici, j’y reviendrai sans doute. Il apporte, à l’appui de sa thèse, des « preuves » assez convaincantes, mais qu’il serait sinon facile du moins pas impossible d’inverser. Disons que sa théorie ne peut pas être balayée avec mépris d’un revers de main comme étant le fait d’incorrigibles complotistes (on voit à quoi sert cette accusation aujourd’hui), la renonciation du 11 février 2013 contient bel et bien des zones d’ombre, et laisse perplexes beaucoup de théologiens et hommes d’église qui ne sont pas tous des illuminés. Et ce n’est pas manquer de respect à Benoît XVI, bien au contraire, que d’en parler [(1)]. J’ai donc volontairement coupé dans ma traduction de l’article qui suit ce qui rappelle « l’obsession » de l’auteur (qui appelle ironiquement le Pape « Son Excellence », et pas « Sa Sainteté ») pour me concentrer sur la première audience générale de 2022 (texte complet sur le site du Vatican) et les propos de François (apparemment impeccables mais comme très souvent ambigus) sur la dénatalité, et le remède qu’il privilégie: L’ADOPTION

Chiens, chats, Patrie et hiver démographique.

Mais voilà le véritable objectif du « néo-patriotisme » de Bergoglio

https://www.liberoquotidiano.it/articolo_blog/blog/andrea-cionci/30010011/bergoglio-cani-gatti-patria-inverno-demografico-vero-obiettivo-neo-patriottismo.html

La dernière sortie de Son Excellence Bergoglio sur les chats et les chiens a suscité une vive controverse. L’aut aut [locution latine utilisée en italien pour désigner un « ou exclusif » autrement dit deux possibilités qui s’excluent, ndt] (du moins celui perçu) entre avoir des enfants et aimer les animaux n’a pas vraiment été apprécié.
Voici la phrase « incriminée »:

« Oui, les chats et les chiens prennent la place des enfants. Oui, c’est drôle, je comprends, mais c’est la réalité. Et ce déni de la paternité et de la maternité nous rabaisse, nous prive de notre humanité ».

Comme l’a souligné le directeur Feltri [Vittorio Feltri, directeur de « Libero »], l’amour des animaux n’est pas du tout incompatible avec l’amour de la progéniture, au contraire.

Mais il y a aussi un autre aspect de cette malheureuse pseudo-audience qui est lié à ce discours étrange, soudain – et suspect – de Bergoglio sur la « patrie ».
Comme nous l’avons déjà écrit, si l’Italie suivait à la lettre sa pseudo-encyclique “Fratelli e sorelle tutti” et ses appels continus et obsessionnels à l’accueil, avec des frontières et des ports ouverts, des murs démolis, des cloisons enlevées, une pluie de visas, des regroupements familiaux ad libitum, le ius soli, la sacralisation des migrants et ainsi de suite, dans cinq ans il ne resterait plus rien de notre patrie. L’Italie serait anéantie en quelques années et dans tous les domaines : politique, social, économique, démographique, géopolitique, linguistique, ethno-anthropologique, culturel, artistique, médiatique et même alimentaire. Nous ne parlons pas de quelque chose qui est encore à venir, mais d’un processus qui est déjà en cours.

En outre, comme l’a noté Il Messaggero, il y a quelques années encore, Son Excellence recommandait aux familles catholiques de ne pas se reproduire « comme des lapins »[(1)], et aujourd’hui, il s’inquiète de l’hiver démographique de l’Italie. L’Église de l’anti-logique dont nous avons déjà parlé.

Mais à quoi est dû ce soudain virage nationalisant?
(…)
En acceptant le fait objectif que les familles italiennes ne font plus d’enfants, allons jusqu’à admettre que les couples préfèrent se tourner vers les chats et les chiens pour ne pas avoir à faire face aux responsabilités d’avoir un enfant, de plus en plus difficile à entretenir et à éduquer.
La logique voudrait que la suite du discours d’un vrai pape soit : « Chers Italiens, redécouvrez la joie de mettre un enfant au monde et vous, l’État italien, mettez les jeunes familles en situation de pouvoir proliférer car sinon votre pays va mourir ».
Vous apprécieriez, non? Y sommes-nous?
Mais non. Bergoglio ne pousse pas les couples italiens vers la joie de la procréation, pas plus qu’il n’encourage le gouvernement à adopter des politiques familiales dignes de ce nom.
Bergoglio pousse à l’adoption, un mot qui revient sept fois dans son discours: « Nous ne devons pas avoir peur de choisir la voie de l’adoption, de prendre le ‘risque’ de l’accueil » ; « l’adoption, qui est une attitude si généreuse et si belle » ; « nous ne devons pas avoir peur de choisir la voie de l’adoption » ; « penser à l’adoption » ; « je souhaite que les institutions soient toujours prêtes à aider dans ce sens de l’adoption », « c’est le désir d’être père, d’être mère même dans l’adoption »…

Un martellement continu.
[Bergoglio] n’invite donc pas à faire de nouveaux bébés italiens, pas non plus à mettre au monde de nouveaux êtres humains, mais à adopter ceux qui sont déjà au monde et, comme par hasard, les étrangers. En fait (voir www.truenumbers.it/adozioni-internazionali/), l’Italie est le deuxième pays au monde pour les adoptions internationales, ce qui signifie qu’environ deux tiers des enfants adoptés proviennent d’autres pays.

Alors vous voyez ? Sous le vernis de cet étrange pseudo-patriotisme démagogique de Bergoglio qui nous avait tant surpris, voilà qu’émergent l’habituel immigrationnisme mondialiste et le néo-malthusianisme, ou plutôt la politique de réduction de la population mondiale. De plus, ce discours a même exploité le pauvre saint Joseph, qui est passé du statut de père putatif de Jésus à celui de parrain de ce piège néo-malthusien.

Or, c’est un fait objectif que l’afflux massif d’étrangers dans n’importe quel pays du monde efface l’identité des personnes qu’il accueille. Et cela s’inscrit pleinement dans l’agenda de ces élites qui placent partout des gouvernements techniques et/ou de gauche et imposent l’immigration à marche forcée. L’objectif bien connu, traditionnellement maçonnique, est de créer un homme nouveau, sans pays, sans langue, sans identité, sans culture, sans tradition, afin qu’il puisse être facilement gouverné. Et les êtres humains doivent également être moins nombreux afin d’être mieux gérés.
De plus, Bergoglio lui-même a franchement exprimé l’espoir, dans une interview accordée à La Stampa le 13 mars, que la crise ne soit pas gaspillée mais utilisée « pour construire un nouvel ordre mondial » [la version originale est ici: https://www.ow2.rassegnestampa.it…].
Et voilà dévoilé ce patriotisme affiché ces derniers temps : juste un leurre pour regagner un consensus au plus bas (…)

Vous saisissez la ruse?

Ndt

(1) Peu de commentateurs ont relevé la réponse lapidaire et sybilline de Benoît XVI lui-même à Peter Seewald dans le livre-entretiens de 2016 « Dernières conversations »

Seewald: Vous connaissez la prophétie de Malachie qui, au Moyen Âge, a dressé une liste des futurs pontifes et a prédit la fin du monde, ou du moins la fin de l’Église. Selon cette liste, la papauté prendrait fin avec votre pontificat. Et si vous étiez en fait le dernier pape tel que nous l’avons connu jusqu’à présent?
.
Benoît XVI: Tout est possible.

(2) C’était il y a juste 6 ans, dans l’avion de retour des Philippines.
Cette saillie vulgaire avait beaucoup amusé les médias… beaucoup moins les catholiques, donnant lieu pourtant à un épisode savoureux: lors de l’Angelus suivant, certains était venus Place Saint-Pierre avec une pancarte « Je suis un lapin » (on était encore en pleine hystérie « Je suis Charle »).
Voir en particulier:

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