5ème anniversaire de la mort de Mario Palmaro

Occasion de relire le texte visionnaire de 2013, co-écrit avec son ami Alessandro Gnocchi "Ce Pape ne nous plaît pas" (10/3/2019)

>>>
La bonne semence fleurira

 

Le 10 mars 2014, il y a exactement 5 ans, mourait (et probablement naissait au ciel) Mario Palmaro, au terme de ce qu'il est convenu d'appeler "une longue maladie" (mais pour lui, ce fut fulgurant) et après une douloureuse agonie.
Ce site lui a consacré de nombreux articles: benoit-et-moi.fr/2014-I.

Je laisse pour commencer la parole à son ami Alessandro Gnocchi, avec qui il a écrit plusieurs livres "à quatre mains", et qui, en cet anniversaire, lui rendait hier hommage sur le site <Riscossa Cristiana> :

Cela fait cinq ans que Mario Palmaro nous a quittés et j'avais pensé évoquer son souvenir en vous racontant comment est né le texte que nous avons signé ensemble le 9 octobre 2013 pour la première page de "Il Foglio": «Ce Pape ne nous plaît pas». Je pensais aussi décrire le vide qui s'est immédiatement fait autour de nous et les attaques miséricordieuses que nous avons subies, surtout de la part de certains "hommes d'Eglise" et de certains "intellectuels", d'ennemis et de prétendus amis. Personne n'avait osé dire ce que Mario et moi avions dit à l'époque, pas même ceux qui osaient se poser des questions sur le terrible pontificat qui venait de commencer, et ils ne nous ont pas pardonné.
Mais il ne faut pas gaspiller de l'encre à parler des autres plutôt que de Mario: il n'y a vraiment personne qui le mérite. Je pense que la meilleure chose à faire est de reproposer cet article qui a marqué nos vies et qui, je pense, a encore quelque chose à dire. Je veux simplement qu'on le lise, ou relise, en gardant à l'esprit trois dates : quand il est sorti le 9 octobre 2013, moins de sept mois s'étaient écoulés depuis le terrifiant "Bonne soirée" du 13 mars et Mario, qui souffrait d'un cancer, allait mourir exactement cinq mois après, le 9 mars 2014. Si ce n'est pas un beau chrétien....


Je vais donc moi aussi, en guise d'hommage, republier cet article, en prenant mes lecteurs à témoin de son caractère incroyablement prophétique, alors qu'à l'époque, ce n'était pas encore si évident - ou alors nous nous refusions à y croire -, et que moi-même (avec le recul, je n'en suis pas fière) je racontais mes hésitations avant d'en offrir la traduction: troublée moi aussi dès le début par ce pontificat (et sur le moment, sans que cela ait rapport avec la nostalgie de Benoît XVI, comme on m'en avait fait le reproche), je voulais peut-être encore laisser à ce Pape le bénéfice du doute. Très vite, mes dernières illusions allaient s'envoler, l'attitude de Papa Bergoglio laissant de moins en moins - puis plus du tout - place au doute.

Lisez, ou relisez donc ce qui suit. A trois jours du sixième anniversaire de l'accession du Pape venu du bout du monde au Trône de Pierre, c'est un portrait saisissant qui nous est offert. La seule chose qui fait qu'on ne peut pas dire «il aurait pu être écrit hier», c'est que depuis, il y a une telle masse de faits justificatifs de la thèse de Mario Palmaro et Alessandro Gnocchi qu'il faudrait un (gros) livre entier pour écrire un texte ayant la même substance.

CE PAPE NE NOUS PLAÎT PAS


Ses interviews et ses gestes sont une collection de relativisme moral et religieux, l'attention du circuit médiatico-ecclésial va à la personne de Bergoglio et non à Pierre. Le passé est renversé.


9 octobre 2013
Ma traduction

* * *


---

Combien a coûté l'impressionnante exhibition de pauvreté, dont le Pape François a été le protagoniste à Assise le 4 Octobre, on ne le sait pas. Il est certain qu'à une époque où la simplification est tellement à la mode, on a envie de dire que la journée historique avait bien peu de franciscain. Une partition bien écrite et bien jouée, si l'on veut, mais privée du "quid" qui a rendu unique l'esprit de François, le saint: la surprise qui déconcerte le monde. François, le pape, qui embrasse les malades, qui s'accroche à la foule, qui fait des blagues, qui parle a braccio, qui monte dans la Panda, qui lâche les Cardinaux déjeunant avec les autorités pour aller à la table des pauvres, tout cela était la chose la plus prévisible, et c'est précisément ce qui est arrivé.

Bien sûr, avec le concours de la presse catholique et paracatholique, exaltant l'humilité du geste et poussant un gros soupir de soulagement parce que, cette fois, le Pape a parlé de la rencontre avec le Christ. Et de la presse laïque disant qu'aujourd'hui, oui, l'Eglise commence à évoluer avec le temps. Tout cela très bon pour les "moyens titres" au moment de boucler rapidement le journal - demain, on verra.

Il n'y a même pas eu la surprise du geste spectaculaire [ndt: certains journaux ayant annoncé que le pape, et en même temps l'Eglise, se dépouilleraient, pas vraiment symboliquement, dans la "salle du dépouillement" (?) à Assise]. Mais même cela aurait été bien peu de chose, compte tenu de ce que Papa Bergoglio a dit et fait en seulement une demi-année de son pontificat, culminant avec les clins d'œil à Eugenio Scalfari et l'interviewe à la Civiltà Cattolica.

Les seuls à avoir été déconcertés, en l'occurrence, ce sont les «normalistes», ces catholiques tentant pathétiquement de convaincre leur prochain, et encore plus pathétiquement de se convaincre eux-mêmes, que rien n'a changé. Tout est normal et, comme d'habitude, c'est la faute des journaux qui déforment délibérément le pape, lequel ne ferait que dire d'une manière différente les mêmes vérités que celles enseignées par leurs prédécesseurs.

Comme le journalisme est le plus vieux métier du monde, il est difficile de donner du crédit à cette thèse.
«Sainteté», demande par exemple Scalfari dans son interviewe, «existe-t-il une vision unique du bien? Et qui l'établit?». «Chacun d'entre nous», répond le pape, «a sa propre vision du bien et du mal. Nous devons le pousser à aller vers ce qu'il croit être le bien».
«Sainteté», insiste jésuitiquement Eugenio, à qui cela ne semble pas vrai, «vous l'avez déjà écrit dans la lettre que vous m'avez adressée. La conscience est autonome, m'avez-vous dit, et chacun doit obéir à sa propre conscience. Je pense que c'est l'un des passages les plus courageux dits par un pape».
«Et là, je le répète», dit le Pape, à qui cela ne semble pas vrai non plus. «Chacun a sa propre idée du bien et du mal et doit choisir de suivre le bien et de combattre le mal comme il les conçoit. Ce serait suffisant pour améliorer le monde».

Bien après Vatican II, et alors que l'ère post-conciliaire était déjà bien entamée, au chapitre 32 de "Veritatis Splendor", Jean-Paul II écrivait, contestant «certains courants de la pensée moderne», qui ont «attribué à la conscience individuelle des prérogatives d'instance suprême du jugement moral, qui détermine d'une manière catégorique et infaillible le bien et le mal. (...) au point que l'on en est arrivé à une conception radicalement subjectiviste du jugement moral».
Même les «normalistes» les plus imaginatifs devraient trouver qu'il est difficile de concilier le Bergoglio 2013, avec le Wojtyla 1993.

Face à un tel retournement de situation, les journaux font leur travail prévisible. Ils reprennent les phrases du Pape François en opposition avec ce que les papes et l'Eglise ont toujours enseigné et ils les transforment en gros titres. Et alors le «normaliste», qui dit toujours et partout ce que pense L'Osservatore Romano, ressort le "contexte". Les phrases prises hors du contexte béni ne reflètent pas la "mens" de l'homme qui les a dites. Mais, et c'est l'histoire de l'Eglise qui nous l'enseigne, certaines phrases de sens complet doivent être jugées de façon indépendante. Si quelqu'un dans une longue interview affirme que «Hitler était un bienfaiteur de l'humanité», il est peu probable qu'il s'en sorte devant le monde en invoquant le contexte. Si un pape dit dans une interview «Je crois en Dieu, et pas en un Dieu catholique« l'omelette est faite, de façon indépendante. Cela fait deux mille ans que l'Eglise juge les déclarations doctrinales en les isolant du contexte. En 1713, Clément XI publiait la constitution "Dei Filius Unigenitus", dans laquelle il condamnait 101 propositions du théologien Pasquier Quesnel. En 1864, le pape Pie IX publiait dans le "Syllabus" une liste de propositions erronées. En 1907, Saint-Pie X joignait à "Pascendi Dominici gregis" 65 phrases incompatibles avec le catholicisme. Et ce ne sont là que quelques exemples pour dire que l'erreur, si elle est là, se reconnaît à l'œil nu.

En outre, dans le cas des interviews de Bergoglio, l'analyse du contexte peut même empirer les choses. Quand, par exemple, le Pape François dit à Scalfari que «le prosélytisme est une absurdité solennelle», le «normaliste», explique immédiatement qu'il s'agit du prosélytisme agressif des sectes en Amérique du Sud. Malheureusement, dans l'interview, Bergoglio dit à Scalfari: «Je ne vais pas vous convertir». Il en ressort que, pour l'interprétation authentique, lorsqu'on qualifie le prosélytisme d' «absurdité solennel», on entend par là le travail fait par l'Église pour convertir les âmes au catholicisme.

Il serait difficile d'interpréter le concept autrement, à la lumière des noces entre l'Evangile et le monde, que François a bénies dans l'interviewe à la Civiltà Cattolica.
«Vatican II», explique le Pape, «était une re-lecture de l'Evangile à la lumière de la culture contemporaine. Il a produit un mouvement de renouveau qui vient tout simplement de l'Évangile même. Les fruits sont énormes. Il suffit de se rappeler la liturgie. Le travail de la réforme liturgique a été un service au peuple comme une re-lecture de l'Evangile à partir d'une situation historique concrète. Oui, il y a des lignes d'herméneutique de continuité et de discontinuité, mais une chose est claire: la dynamique de la lecture de l'Evangile actualisée dans l'aujourd'hui, qui était typique du Concile, est absolument irréversible».
Voilà, ce n'est plus le monde mis en forme à la lumière de l'Évangile, mais l'Evangile déformé à la lumière du monde, de la culture contemporaine. Et qui sait combien de fois cela devra être fait, à chaque changement culturel, remettant à chaque fois en question la lecture précédente: rien d'autre que le Concile permanent théorisé par le jésuite Carlo Maria Martini (ndt: sans doute une référence à la "révolution permanente" théorisée par Trotski?).

Dans ce sillage, s'élève à l'horizon l'idée d'une nouvelle Eglise, l'«hôpital de campagne» évoqué dans l'interview avec la Civiltà Cattolica, où il semble que jusqu'à présent, les médecins n'ont pas fait leur travail.
«Je pense également la situation d'une femme qui a derrière elle un mariage raté, dans lequel elle a même avorté », dit encore le pape. Et puis cette femme s'est remariée et est maintenant sereine avec cinq enfants. L'avortement lui pèse énormément, et elle se repent sincèrement. Elle voudrait aller de l'avant dans la vie chrétienne. Que fait le confesseur?».
Un discours construit habilement pour se conclure par une question, après quoi on change de sujet, comme pour souligner l'incapacité de l'Église à y répondre. Un passage déconcertant si l'on pense que l'Église répond depuis deux mille ans à cette question avec une règle qui permet l'absolution du pécheur, pourvu qu'il se repente et s'engage à ne pas rester dans le péché. Pourtant, subjugués par la personnalité débordante du pape Bergoglio, des légions de catholiques boivent la fable d'un problème qui n'a jamais existé dans la réalité. Tous là, avec la culpabilité de deux mille ans d'abus présumés contre les pauvres pécheurs, à remercier l'évêque venu de la fin du monde, non pas pour résoudre un problème qui n'existe pas, mais pour l'avoir inventé.

L'aspect inquiétant de la pensée derrière de telles affirmations, c'est l'idée d'une alternative inconciliable entre rigueur doctrinale et miséricorde: si l'une existe, il ne peut y avoir l'autre. Mais l'Église, depuis toujours, enseigne et vit exactement le contraire. C'est la perception du péché, et le repentir de l'avoir commis, en même temps que l'intention de l'éviter à l'avenir, qui rend possible le pardon de Dieu. Jésus sauve la femme adultère de la lapidation, l'absout, mais la congédie en disant: «Va, et ne pèche plus». Il n'a pas dit: «Va, sois tranquille, mon Église n'exercera aucune interférence spirituelle dans ta vie personnelle».

Compte tenu du consensus quasi unanime chez le peuple catholique, et du fait (envers lequel l'Evangile devrait nous rendre méfiants) que le monde se soit amouraché de lui, on pourrait dire que six mois du Pape François ont changé une époque. En fait, on assiste au phénomène d'un leader qui dit à la foule exactement ce que la foule veut entendre.
Mais il est indéniable que cela est fait avec beaucoup de talent et un grand métier. La communication avec le peuple, qui est devenu le peuple de Dieu là où de fait il n'y a plus de distinction entre croyants et non-croyants, n'est que dans une très petite mesure directe et spontanée.

Même les bains de foule sur la place Saint-Pierre, lors des Journées Mondiales de la Jeunesse, à Lampedusa ou à Assise sont filtrés par les moyens de communication qui se chargent de fournir les événements ainsi que leur interprétation.

Le phénomène François ne fait pas exception à la règle fondamentale du jeu médiatique, mais il l'utilise même jusqu'à ce qu'il lui devienne presque inné. Le mécanisme a été défini avec une grande efficacité au début des années quatre-vingt par Mario Alighiero Manacorda dans un petit livre plaisant intitulé «Il linguaggio televisivo. O la folle anadiplosi». L'anadiplose est une figure de style qui, comme dans cette ligne, fait commencer une phrase avec le terme principal contenu dans la phrase précédente. Cet artifice rhétorique, selon Manacorda, est devenu l'essence du langage des médias. «Ces modes purement formels, superflus, inutiles et incompréhensible sur le fond», disait-il, «conduisent l'auditeur à suivre la partie formelle, c'est-à-dire la figure rhétorique, et à oublier la substance».

Au fil du temps, la communication de masse a fini par substituer définitivement l'aspect formel à l'aspect substantiel de la vérité. Et elle l'a fait à travers les deux figures rhéroriques de la synedocque et de la métonymie, par lesquelles on fait passer la partie pour le tout. La rapidité toujours plus vertigineuse de l'information impose de négliger l'ensemble et conduit à se concentrer sur quelques détails choisis avec expertise, pour donner une lecture d'ensemble du phénomène. De plus en plus, journaux, télévision, sites Web, résument les principaux événements en un détail.

De ce point de vue, il semble que le pape François a été fait pour les médias et les médias faits pour le pape François. Il suffit de mentionner le seul exemple de l'homme vêtu de blanc descendant de la passerelle de l'avion portant un sac usé de cuir noir: utilisation parfaite de la synecdoque et la métonymie tout à la fois. La figure du pape est absorbée par le sac noir qui en annule l'image sacrée transmise au cours des siècles, afin d'en rstituer une complètement nouvelle et banale: le Pape, le nouveau pape, est tout entier dans ce détail qui en exalte la pauvreté, l'humilité, le dévouement, le travail, la quotidienneté, la contemporanéité, la proximité à tout ce qu'il peut y avoir de plus terrestre.
L'effet final de ce processus conduit au positionnement en arrière-plan du concept impersonnel de Papauté, et la mise en valeur simultanée de la notoriété de la personne qui l'incarne. L'effet est d'autant plus perturbant si l'on observe que les destinataires du message reçoivent le sens exactement inverse: ils saluent la grande humilité de l'homme et pensent que cela apporte de l'éclat à la papauté.

Par l'effet de la synecdoque et de la métonymie, la prochaine étape consiste à identifier la personne du pape et la papauté. Une partie pour le tout, et Simon a évincé Pierre. Ce phénomène fait que Bergoglio, tout en s'exprimant formellement comme docteur privé, transforme de fait chacun de ses gestes et chacune de ses paroles en un acte du Magistère. Et si l'on pense que même la majorité des catholiques sont convaincus que ce que dit le Pape est toujours infaillible, le tour est joué. Bien que l'on puisse protester qu'une lettre ou une interviewe à Scalfari ou à n'importe qui d'autre sont encore moins que l'avis d'un docteur privé, à l'ère des médias de masse, l'effet qu'elles produiront sera infiniment plus grand que n'importe quelle déclaration solennelle. Et même, plus le geste ou la parole seront formellement petits et insignifiants, plus ils auront d'effet et seront considérés comme inattaquables et incriticables.

Ce n'est pas un hasard si la symbologie qui soutient ce phénomène est faite de pauvres choses quotidiennes. Le sac noir porté à la main dans l'avion est un exemple d'école. Mais même quand on parle de la croix pectorale, de la bague, de l'autel, des vases sacrés et des ornements, on parle du matériau dont ils sont faits et non plus de ce qu'ils représentent: la matière informe l'emporte sur la forme. En fait, Jésus ne se trouve plus sur la croix que le pape porte autour du cou parce que les gens seront amenés à contempler le fer dans lequel l'objet a été produit. Une fois de plus, la partie mange le Tout, qui doit être écrit ici avec le "T" majuscule. Et la «chair du Christ» doit se chercher ailleurs, ces jours-ci à Lampedusa, qui sait où, demain.

C'est le résultat de la sagesse du monde, que saint Paul banissait comme folie et qui est à présent utilisée pour relire l'Évangile à travers les yeux de la télévision. Mais déjà en 1969, Marshall McLuhan écrivait à Jacques Maritain: «Les milieux de l'information électronique... nourrissent l'illusion du monde comme substance spirituelle. Il s'agit d'un fac-similé raisonnable du Corps mystique, une assourdissante manifestation de l'Antichrist. Après tout, le prince de ce monde est un grand ingénieur en électronique».

Tôt ou tard, nous devrons nous réveiller du grand sommeil médiatique, et nous mesurer à nouveau avec la réalité. Et il faudra aussi apprendre la vraie humilité, qui est de se soumettre à Quelqu'un de plus grand, qui se manifeste à travers des lois immuables, même pour le Vicaire du Christ. Et il faudra retrouver le courage de dire qu'un catholique ne peut que se sentir perdu devant un dialogue dans lequel chacun, en hommage à la prétendue autonomie de sa conscience, est encouragé à poursuivre vers une vision personnelle du bien et du mal. Parce que le Christ ne peut pas être une option parmi d'autres. Au moins pour son vicaire.

Alessandro Gnocchi et Mario Palmaro

Tous droits réservés.
La reproduction, uniquement partielle, des articles de ce site doit mentionner le nom "Benoît et moi" et renvoyer à l'article d'origine par un lien.