La Renaissance de François (façon Borgia)
Un aperçu inquiétant de la "cour aux miracles" (Odiffrdi dixit) dont s'entoure le pape (6/4/2018)
>>> Dans cette cour aux miracles, on a omis la branche italienne (si j'ose dire!), avec ses Paglia, Baldisseri, Galantino & cie...
>>> A propos du cardinal Maradiaga, voir aussi Maradiaga dans la tourmente
Le pape François a lancé une nouvelle Renaissance – au sens où l’entendaient les Borgia
John ZMIRAK
7 mars 2018
The Stream
Traduction d'Isabelle
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Les gourous du management nous le disent : “Le personnel est la clé de la politique”. Dans le Sud, les mères disent la même chose en d’autres mots : “ Vous savez tout de quelqu’un si vous connaissez ses amis”. Les historiens se pencheront sur les hommes que le pape François a promus. Et en tireront des conclusions intéressantes.
Prenons l’un des plus proches collaborateurs de François, le cardinal Oscar Maradiaga. De terribles accusations de corruption financière pèsent sur lui. Et la situation s’aggrave : l’adjoint que Maradiaga s’est choisi doit faire face à des accusations d’abus sexuels.
Nous allons nous plonger dans le dernier scoop du “cardinal rouge”. Mais auparavant, passons en revue quelques autres figures propulsées par François sur le devant de la scène.
La Renaissance du pape François : cardinaux et conseillers
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- Le cardinal Godfried Danneels (Belgique). Le pape Jean-Paul II l’a critiqué publiquement. Pourquoi ? Parce qu’il a laissé la foi s’effondrer complètement dans son pays. Danneels a approuvé la légalisation de l’avortement. Et le mariage homosexuel. Il a pris sa retraite dans le déshonneur : il avait forcé au silence un jeune homme, victime d’abus sexuels de la part d’un évêque. (La contrainte qu’il a exercée a été enregistrée au cours de l’entretien). La tentative d’étouffement a conduit la police belge à ouvrir le cercueil d’un évêque. Pourquoi ? Pour voir si Danneels y avait caché des documents. Le pape François a fait ressortir Danneels de l’ombre. Il lui a demandé de prendre la parole lors du Synode sur la Famille de 2014. (Donnant donnant : Danneels avait soutenu François au conclave de 2005)
- L’évêque Marcello Sorondo. En 2015, il fait l’éloge des déclarations du pape François sur le changement climatique. Il a prétendu que ces déclarations avaient autant de poids que la position bimillénaire de l’Eglise sur l’avortement. Il a récemment vanté le régime communiste chinois qui démolit l’Eglise catholique, en le présentant comme un exemple de la doctrine sociale de l’Eglise, meilleur que les Etats-Unis. Au service de François, Sorondo est le porte-parole le plus haut de l’Eglise en matière de sciences sociales et de sciences naturelles.
- Le père Antonio Spadaro s.j. Il est éditeur de la Civiltà Cattolica, la revue quasi officielle du Vatican. En 2016, il a dénoncé les catholiques pro-vie et leurs alliés protestants. Comment ? En en faisant des partisans de la “théocratie”. Il a aussi critiqué le droit chrétien, en prétendant qu’il s’oppose aux droits civils des minorités.
- L’archevêque Victor Manuel “Tucho” Fernandez. Souvent cité comme “ghostwriter”pour Amoris Laetitia. (Certaines des allégations embarrassantes détruisent ouvertement deux mille ans de pratique catholique sur le divorce). Fernandez a aussi écrit Heal me with your mouth. The art of kissing (“Guéris-moi avec ta bouche. L’art du baiser”). Comme l’a écrit Andrew Guernesey : “Ce livre, rempli de poésie et d‘images érotiques, écrit par un prêtre, maintenant archevêque, qui a fait vœu de célibat, donne une image inquiétante de l’esprit d’un des théologiens les plus puissants du monde”.
- Le père James Martin s. j., courtisan médiatique parasite. Il travaille à effacer un enseignement vieux de six mille ans sur l’homosexualité. Martin a vanté les couples de même sexe au cours d’une messe. Il a encouragé les prêtres à être disponibles pour péparer au mariage des personnes de même sexe. Il a appelé les évêques à condamner les laïcs catholiques, fidèles à la doctrine de l’Eglise, pour ce qu’ils écrivent sur le web. Martin a aussi détourné l’enseignement du fondateur de son ordre, Ignace de Loyola. Dans quel but ? Affirmer que Jésus “veut” que les prêtres apostasient devant la persécution. Le pape François a fait de Martin son conseiller spécial en matière de communications au Vatican.
La cour du cardinal rouge
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Passons maintenant au cardinal rouge. Beaucoup ont appelé Maradiaga le “vice-pape”. Vu partout comme le “nouveau balai” qui devait nettoyer des décennies de corruption financière, entre autres à la banque du Vatican. Sans aucun doute, sa rhétorique souvent léniniste convenait-elle bien à quelqu’un qui devait chasser les marchands du temple. Dans un discours élogieux, prononcé à l’université de Dallas, il a cité Jean Ziegler, un fan de Fidel Castro.
Maradiaga a dénoncé “la dictature mondiale du capitalisme financier. Les chevaliers du capitalisme financier jouissent d’un droit de vie et de mort sur des milliards d’êtres humains. Par leurs stratégies d’investissement, leurs spéculations sur les marchés, leurs alliances, ils décident, au jour le jour, qui a le droit de vivre sur cette planète et qui est condamné à mourir.” En son nom propre, Maradiaga a manifesté son aversion pour le système américain. Il a condamné “la dictature néo-libérale qui dirige les démocraties” et mis en garde : “Pour changer le système, il faudrait détruire le pouvoir des nouveaux seigneurs féodaux”.
Maradiaga semble bien avoir, avec les politiciens marxistes, plus de points communs que nous le pensions. Dans les systèmes socialistes, du Venezuela à l’URSS, les oligarques peuvent se donner des airs d’ascètes. En fait, ils vivent comme des tsars. Le seul lubrifiant qui permette le fonctionnement d’un système aussi inhumain et pseudo-rationnel que le socialisme, c’est la corruption. Comme les socialistes recherchent le pouvoir absolu, ils deviennent absolument corrompus. A moins que, peut-être, ce soit, en premier lieu, un certain type d’envieux insatiable qui a soif socialisme. Il attend qu’on lui graisse la patte (en ancien français : “qu’on lui oigne la paume”, n.d.t.) et que coule le baume guérisseur du cash.
Le magazine centriste Catholic News Agency cite l’Espresso [cf. Maradiaga dans la tourmente]. Apparemment:
Maradiaga a été impliqué dans des malversations financières avec des fonds de l’Eglise. Et aurait reçu des centaines de milliers de dollars de l’Université catholique de Tegucicalpa.
L’article dit que Maradiaga est accusé d’avoir investi plus de 1,2 millions de dollars dans des sociétés financières londoniennes, au nombre desquelles figure Leman Wealth Management. Une partie de cet argent aurait disparu.
Le rapport de Mgr Jorge Casaretto (visiteur apostolique chargé d’une enquête, n.d.t.) se base sur l’audition de plus de cinquante témoins, y compris des membres de la direction du diocèse et des prêtres, selon l’Espresso.
Le magazine a poursuivi son enquête et est tombé sur Martha Alegria Rechmann. Elle-même et son mari étaient des amis de longue date du cardinal. Elle l’accuse de les avoir escroqués, elle et sa famille, et de les avoir dépouillés de leurs économies. Mme Reichmann déclare, à propos de Maradiaga :
“En 2012, il nous a poussés, mon mari et moi, à investir beaucoup d’argent dans un fonds d’investissement londonien. Ce fonds était géré par un ami musulman, Youssry Henine, qui disparut avec notre argent.
…
Nous avons réalisé que nous avions été grugés. Nous avons fait des recherches et découvert que ce financier avait, dans le passé, disparu de la même manière. J’ai tenté de contacter Maradiaga, sans succès, durant des mois. Je suis allée à la cathédrale de Tegucicalpa quand il célébrait la messe et je me suis débrouillée pour pouvoir échanger quelques mots avec lui. Il m’a dit qu’il était une victime, comme nous, et qu’il avait, lui aussi, perdu beaucoup d’argent qui appartenait au diocèse; mais il m’a demandé de rester discrète.”
Des séminaristes violentés
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Puis, il y a Mgr Juan Jose Pineda Fasquelle, choisi par Maradiaga comme évêque auxiliaire pour son diocèse au Honduras. Il est aujourd’hui accusé de sévices sur ses propres séminaristes. Le National Catholic Register, media mainstream s’il en est, rapporte:
Selon le témoignage d’un ancien séminariste à l’enquêteur Mgr Casaretto, l’évêque auxiliaire Pineda “a tenté d’avoir des relations sexuelles … sans mon autorisation durant la période où j’étais en service chez lui. La nuit, il venait près de moi et touchait mes parties intimes, ma poitrine. J’essayais de l’arrêter”. Un second ancien séminariste a certifié qu’il avait été le témoin oculaire d’une relation inappropriée entre l’évêque Pineda et un troisième séminariste à l’époque où ils étaient tous les trois, ensemble, engagés dans une tâche pastorale. De plus, suivant le second témoin, Mgr Pineda a entrepris une série d’actions punitives contre lui, qui visaient à salir sa réputation et ont abouti à son expulsion de l’archidiocèse.
Un complot juif
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Ces événement ont eu lieu sous le nez de Maradiaga. Cependant, le cardinal a toujours nié l’existence même du scandale des abus sexuels dans l’Eglise. Comme l’a fait remarquer l’intellectuel juif Alan Dershowitz (accusant Maradiaga d’anti-sémitisme en 2013, n.d.t.), Maradiaga a considéré comme une “invention médiatique juive” l’épidémie des cas abus sexuels et leur étouffement. Il s’agirait s’un complot visant l’Eglise en réaction à sa défense de la cause palestinienne.
Le pape François semble bien avoir lancé, au Vatican, une nouvelle Renaissance. Elle a tout de l’original : corruption, hybris, sodomie et mondanité; mais il lui manque l’art.
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