Le Pape dérape et la com' corrige
Répondant 'a braccio' aux questions des élèves et des professeurs d'un collège de Milan, François a de nouveau donné libre cours à son obssession immigrationiste, de nouveau présenté Jésus comme un migrant, et de nouveau insulté les italiens en les associant à la mafia. Le compte-rendu officiel a dû une fois de plus corriger les bourdes papales, et réécrire en l'expurgeant un des échanges. Détails, grâce à Giuseppe Rusconi (10/4/2019)
Pape, migrants, mafia et Italie: tours de prestidigitation vaticans
Giuseppe Rusconi
www.rossoporpora.org
8 avril 2019
Ma traduction
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Voici les paroles Pape François le samedi 6 avril 2019 dans l'Aula Nervi (alias Salle Paul VI), recevant en audience les élèves et les professeurs du Collège San Carlo de Milan (Jorge Mario Bergoglio a répondu à quatre questions, dont celle de la Professeur Silvia Perucca sur la société multi-ethnique et l'identité). Ce qui suit est une transcription de la vidéo de Vatican News du 6 avril 2019 - durée 2'07", titre: "PAPE: NON À LA PEUR DES MIGRANTS. LES MIGRANTS, C'EST NOUS" - accompagné d'un article de synthèse de Debora Donnini avec des citations fidèles à l'original - titre: "PAPE: CELUI QUI VEND LES ARMES A SUR LA CONSCIENCE LA MORT DE NOMBREUX ENFANTS:
«N'ayez pas peur. Et là, je touche une plaie. N'ayez pas peur des migrants. "Mais, Père, les migrants..." - Les migrants, c'est nous! Jésus était un migrant. N'ayez pas peur des migrants. Nous aussi, nous en avons beaucoup, hein: la mafia n'a pas été inventée par les Nigérians, c'est une ... une valeur "nationale", hein? La mafia est à nous, made in Italia, hein: c'est la nôtre. Nous sommes tous... nous avons la possibilité d'être des délinquants. Les migrants sont ceux qui nous apportent la richesse, toujours. L'Europe aussi a été faite par les migrants! Les barbares, les Celtes, tous ceux qui sont venus du Nord et ont apporté des cultures, elle s'est développée comme ça, avec l'opposition des cultures. Attention à ça aujourd'hui : la tentation est grande de faire une culture des murs, d'élever des murs, des murs dans le cœur, des murs dans la terre pour empêcher cette rencontre avec d'autres cultures, avec d'autres personnes. Et celui qui élève un mur, celui qui construit un mur, finira esclave à l'intérieur des murs qu'il a construits, sans horizons».
Et voilà les mots du Pape Françoisle samedi 6 avril 2019 à la même occasion, selon le bulletin officiel du Bureau de presse du Saint-Siège (publié le dimanche 7 avril 2019):
«N'ayez pas peur. Et là, je touche une plaie: n'ayez pas peur des migrants. Les migrants sont ceux qui nous apportent des richesses, toujours. L'Europe aussi a été faite par les migrants ! Les barbares, les Celtes.... tous ceux qui sont venus du Nord et ont apporté des cultures, l'Europe s'est développée ainsi, avec le contraste des cultures. Mais aujourd'hui, faites attention à cela: aujourd'hui, il y a la tentation de faire une culture des murs, d'élever des murs, des murs dans le cœur, des murs dans la terre pour empêcher cette rencontre avec d'autres cultures, avec d'autres personnes. Et celui qui élève un mur, celui qui construit un mur, finira esclave à l'intérieur des murs qu'il a construits, sans horizons».
Cherchez les différences entre l'original et le compte rendu du Bulletin du Bureau de presse.
Déjà, à l'oeil nu, le passage de la réponse papale a subi un amaigrissement évident de l'original à la transcription officielle. Les principales différences? Dans le texte officiel, la définition de Jésus comme "migrant" disparaît; la référence conséquente à la mafia, non pas "inventée par les Nigérians", mais "made in Italia", disparaît. La suite sur "nous tous, nous avons la possibilité d'être des délinquants" disparaît.
Il est facile de deviner les raisons d'opportunité politique et religieuse qui ont conduit le Secrétariat d'Etat à la Communication (en collaboration avec la Secrétairerie d'Etat et qui sait qui d'autre) à enfiler l'habit d'un prestidigitateur, certainement conservé dans quelque placard à portée de main pour de temps en temps ensorceler les naïfs. (...) Pour ceux qui admonestent continuellement le monde des médias en rapportant les faits correctement - évitant ainsi de tomber dans la manipulation de ce dernier - il s'agit bel et bien d'un accident de parcours. Le quotidien ex-catholique l'Avvenire s'en réjouira certainement en cachette. Nous présumons la joie maligne du Thuriféraire Directeur (...): «Il voulaient nous voler le copyright des fake news? Bien fait pour eux... les gens comprendront qu'il faut se méfier des imitateurs et boire directement à la source originale de l'Avvenire!
VOILÀ POUR LES TOURS DE PRESTIDIGITATION. MAIS LE TEXTE PAPAL AUSSI CONDUIT À LEVER LES YEUX AU CIEL....
Premièrement : «Jésus a été un migrant». C'est une fake new que Jorge Mario Bergoglio s'obstine à répéter, trahissant la vérité évangélique et enrôlant le Christ dans la campagne incessante contre la politique d'immigration de la Ligue (en Italie) et contre celle de gouvernements comme celui de Hongrie (en Europe). Jésus a été un réfugié.... mais ce terme ne s'adapte pas à la bataille politique actuelle de la Casa Santa Marta, au contraire de "migrant" (ou mieux encore, comme l'a dit récemment Bergoglio, "personne migrante").
Deuxièmement: migrants, nigériens, mafia, Italie. Le Pape est très gêné de faire le lien entre immigration et criminalité. Malheureusement pour lui, la réalité de pas mal de migrants implique, en l'absence de travail décent, leur enrôlement dans la criminalité qu'elle soit "petite" ou "grande", qu'il s'agisse de racket, de trafic ou d'aumône. Pour chercher à contrer la vérité des faits, Bergoglio tente (volontairement ou involontairement) de la minimiser, notant que la mafia n'a pas été inventée par les Nigérians, mais made in Italie. En vérité, elle est née en Sicile et de là elle a été exportée outre-Atlantique, puis dans toute l'Italie et dans une bonne partie de l'Europe: un phénomène criminel qui, cependant, a une origine géographique précise, tout comme la camorra est napolitaine, la 'ndrangheta est calabraise, la Sacra Corona Unita est originaire des Pouilles. Jorge Mario Bergoglio souligne ensuite que la mafia "est la nôtre" : là encore, il semble revendiquer sa nature italienne, de facto quasi insignifiante, pour ne fustiger que l'État d'origine de ses grands-parents. Et ce n'est pas tout: il dit même dit que la mafia est "une valeur "nationale". Et ici, franchement, Jorge Mario Bergoglio se place au niveau (très bas) du Spiegel dont la couverture de 1977 sur les italiens "spaghettis et la mafia" est restée célèbre: il faut cependant parier que La Colline [Il Colle Quirinale, résidence du président de la République, ndt] s'enfermera dans un silence pieux, recueilli et respectueux devant l'authentique insulte de la Casa Santa Marta.
Et ce n'est pas tout...
Après le "passage" sur les migrants et la mafia, le Pape François a prononcé une autre phrase éloquente sur ses intentions, répondant toujours à la question de la Professeur Pelucco: «Mais, Père, devons-nous accueillir tous les migrants?». «Le cœur ouvert à l'accueil, avant tout. Si j'ai un cœur raciste, je dois bien examiner pourquoi et me convertir». Jorge Mario Bergoglio (repris avec cette phrase dans le titre d'ouverture du journal ex-catholique Avvenire du 7 avril) suggère ici que les perplexités sur l'accueil de tous les migrants sont en quelque sorte liées au fait d'avoir un «cœur raciste». Une insinuation qui est aussi une mystification grave. Qu'il y ait quelque chose de raciste autour de nous fait (malheureusement) partie de la simple réalité humaine. Mais qu'en Italie, il y ait l'urgence "raciste" telle qu'elle est proclamée sans cesse par les médias de gauche ("catho-fluides" compris ) est une véritable - et dangereuse - sottise. Le fait est que les gauches alimentent la tension sociale pour leurs intérêts électoraux; les "catho-fluides" marchent sur leurs traces par haine contre Salvini, qui les touche aussi dans leurs intérêts concrets en matière d'accueil. En conséquence, les "catho-fluides" tentent de minimiser ce qu'un catholique devrait reconnaître comme des actes méritoires de Salvini, du genre la restauration des mots "mère" et "père" sur la carte d'identité des mineurs, au lieu de "parent 1" et "parent 2".
Et pour finir...
Dans le passage du 'made in Italie' il y a une autre note sur les migrants: «L'Europe aussi a été faite par les migrants! Les barbares, les Celtes, tous ceux qui sont venus du Nord et ont apporté des cultures, (l'Europe) s'est développée ainsi, avec le contraste des cultures». Vous trouvez, vous, qu'Attila a enrichi culturellement l'Europe? Et les autres barbares? Il nous avait semblé qu'ils avaient mis plus d'une ville à feu et à sang. Et surtout, il nous a semblé qu'au fil des décennies, ce sont eux qui ont acquis des aspects fondamentaux des civilisations vaincues. Par exemple, le christianisme. Il nous a semblé... mais nous pouvons voir que le temps est venu de réécrire l'histoire (ainsi que la doctrine sociale de l'Eglise).
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