Mgr Vigano se défend
Alors que le NYT ressort un article de 2016 destiné à le discréditer, il a écrit une lettre pour rétablir les faits. Et Aldo Maria Valli publie aujourd'ui cette lettre (29/8/2018)
Je ne sais plus qui a écrit que depuis la publication de son fameux rapport, la "machine à fange" s'est déchaînée contre Mgr Vigano avec une violence inouïe.
Mais nous savons que le courageux prélat s'y attendait. Faute de pouvoir réfuter ses arguments avec des FAITS, on s'en prend à sa personne, et même à sa famille. On va par exemple jusqu'à prétendre que les mesures disciplinaires prises par Benoît XVI contre McCarrick étaient "secrètes" (!!) - façon d'insinuer que Vigano les a inventées (comme si c'était la première fois que Benoît XVI était désobéi!!). Mais rappelons à tous ces pieux défenseurs de François qui confondent les faits et ceux qui les rapportent, que Benoît XVI est toujoujours en vie, et que si tel était le cas, le Pape émérite n'aurait pas hésité à publier un démenti ou une mise au point, comme il l'avait fait promptement dans l'affaire dite du "Lettergate".
Sous des dehors faussement modérés, l'article fielleux du site <Aleteia> (manifestement en service commandé!!), qu'on peut lire ici (fr.aleteia.org/2018) donne une idée assez juste de la violence des attaques contre l'ex-nonce. Notons qu'à propos des insinuations sur la famille de ce dernier, elles sont réfutés par lui-même dans un document publié par Aldo Maria Valli, qui lui donne aussi (ICI) la parole pour répondre à d'autres accusations.
Le même Aldo Maria Valli publiait la veille une autre mise au point de Mgr Vigano, concernant des accusations portées contre lui d'avoir couvert des actes de pédophilie lorsqu'il était nonce à Washington.
Un dernier point à souligner: de toute façon, même si Mgr Vigano avait effectivement des choses à se reprocher, voire des "cadavres dans le placard", cela ne prouverait en rien que son rapport est mensonger. Et c'est son impuissance à lui opposer des arguments convaincants pour le démentir qui rend le clan pro-François si nerveux.
Vigano discrédité? Voilà comment il se défend
www.aldomariavalli.it
28 août 2018
Ma traduction
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L'archevêque Carlo Maria Viganò, l'ex-nonce aux États-Unis qui a révélé qu'il avait informé le pape François de l'affaire McCarrick dès mars 2013, a publié une nouvelle déclaration écrite rejetant comme fausses certaines des reconstructions qui circulent actuellement dans le but de le discréditer.
L'affaire concerne un article paru dans le New York Times en 2016, qui soutenait que le nonce alors en poste aux États-Unis avait annulé une enquête sur la conduite sexuelle de l'archevêque John Nienstedt, plus tard jugé innocent par les autorités civiles.
Le NYT affirmait qu'en avril 2014, Viganò ordonna à deux évêques auxiliaires de l'archidiocèse de St Paul et Minneapolis de bloquer l'enquête sur Nienstedt et de détruire une lettre qu'ils lui avaient écrite pour protester contre sa décision.
Le NYT basait sa reconstruction des faits sur un mémoire du Père Dan Griffith, délégué pour la protection des mineurs dans l'archidiocèse de St Paul et Minneapolis, selon lequel l'ordre du Viganò était motivé par la décision de tout couvrir et d'éviter les scandales.
Réapparu aujourd'hui pour discréditer l'ex-nonce et miner sa crédibilité, l'accusation a poussé Viganò à intervenir avec une déclaration écrite, datée du 26 août 2018, dans laquelle il parle de fausseté contre lui.
Voici la lettre de Mgr Vigano:
Des accusations contre ma personne sont parues dans les médias - en juillet 2016, alors que j'avais déjà quitté ma mission à Washington - faisant suite à la publication d'un mémorandum écrit par le Père Dan Griffith, alors délégué à la protection des mineurs dans l'archidiocèse.
Ces accusations - affirmant que j'ai ordonné aux deux évêques auxiliaires de Minneapolis de clore l'enquête sur la vie de l'archevêque John C. Nienstedt - sont fausses.
Le Père Griffith n'était pas présent lors de ma rencontre à la Nonciature avec l'archevêque et les deux auxiliaires le 12 avril 2014, rencontre au cours de laquelle plusieurs affidavits [déclaration sous serment] contenant des accusations contre l'Archevêque Nienstedt m'ont été remis.
Ces affidavits ont été recueillis par la firme Greene Espel, retenue par le père Griffith au nom de l'archidiocèse pour enquêter sur l'archevêque Nienstedt. Cette firme appartient au groupe "Lawyers for All Families", qui s'est battu contre l'archevêque Nienstedt pour l'approbation du mariage homosexuel dans l'État du Minnesota.
L'un de ces affidavits affirmait que Mgr Nienstedt avait eu une liaison avec une Garde suisse pendant son service au Vatican une vingtaine d'années auparavant.
Des enquêteurs privés de la firme Greene Espel avaient mené une enquête partisane et accusatrice, et voulaient à présent étendre immédiatement leur enquête à la Garde pontificale suisse, sans entendre d'abord l'archevêque Nienstedt.
J'ai suggéré aux évêques venus à la Nonciature le 12 avril 2014, de dire aux avocats de Greene Espel qu'il me semblait approprié que l'archevêque Nienstedt soit entendu avant de prendre cette mesure - audiatur et altera pars [entendre l'autre partie] - ce qu'ils n'avaient pas encore fait. Les évêques ont accepté ma suggestion.
Mais le lendemain, j'ai reçu une lettre signée par les deux auxiliaires, affirmant faussement que j'avais suggéré que l'enquête soit arrêtée.
Je n'ai jamais dit à qui que ce soit que Greene Espel devrait mettre fin à l'enquête, et je n'ai jamais ordonné la destruction d'un document. Toute déclaration contraire est fausse.
Cependant, j'ai demandé à l'un des évêques auxiliaires, Lee A. Piché, de retirer de l'ordinateur et des archives archidiocésaines la lettre affirmant faussement que j'avais suggéré que l'enquête soit interrompue. J'ai insisté sur ce point non seulement pour protéger mon nom, mais aussi celui de la Nonciature et du Saint-Père qui seraient inutilement blessés si une fausse déclaration était utilisée contre l'Église.
Le jour même où la nouvelle paraissait dans le New York Times, le 21 juillet 2016, le Saint-Père demanda au Cardinal Parolin de téléphoner au Nonce à Washington (Christophe Pierre), ordonnant qu'une enquête sur ma conduite soit ouverte immédiatement, afin que je puisse être dénoncé au tribunal chargé de juger les dissimulations d'abus de la part d'évêques.
J'ai informé le Bureau de presse du Vatican en la personne du Père Lombardi et de M. Greg Burke. Avec l'autorisation du substitut du secrétaire d'État, l'ex-archevêque [aujourd'hui cardinal] Becciu, M. Jeffrey Lena - un avocat américain travaillant pour le Saint-Siège - s'est rendu à la Congrégation pour les évêques où il a trouvé des documents prouvant que ma conduite avait été absolument correcte.
M. Lena a remis au Saint-Père un rapport écrit me disculpant. Malgré cela, le Bureau de presse du Vatican n'a pas jugé nécessaire de publier une déclaration réfutant l'article du New York Times.
La Nonciature a également répondu au Cardinal Parolin par un rapport détaillé, qui rétablissait la vérité et démontrait que ma conduite avait été absolument correcte.
Ce rapport se trouve au Secrétariat d'Etat du Vatican et à la Nonciature à Washington.
Le 28 janvier 2017, j'ai écrit à l'archevêque Pierre et à l'archevêque Hebda (qui avait succédé à Nienstedt), leur demandant de corriger publiquement le mémorandum Griffith. Malgré les courriels et les appels téléphoniques répétés, je n'ai jamais eu de nouvelles d'eux.
26 août 2018
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