Rencontre avec un groupe LGBT (suite)

Finalement, c'est le cardinal Parolin qui s'en est chargé. Les dessous d'un rendez-vous manqué: explications de Nico Spuntini sur la Bussola (6/4/2019)

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u même auteur Rencontre avec un groupe LGBT au Vatican (à lire avant!)

 

Instances LGBT, le nouveau cours du Pape déjà commencé au Bélize


Nico Spuntini
www.lanuovabq.it
6 avril 2019
Ma traduction

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La rencontre avec le Pape ayant sauté, les représentants des groupes LGBT latino-américains ont été reçus par le Cardinal Parolin. Mais entre-temps, la lettre d'invitation à la rencontre avec le Pape et l'arrière-plan qui explique la rencontre ont été rendus publics : le Pape était déjà intervenu sur un cas, en 2018 au Bélize, en faveur de la dépénalisation de l'homosexualité


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La rencontre au Vatican a eu lieu, mais pas avec le Pape. La délégation d'un groupe de militants engagés dans la lutte contre la criminalisation de l'homosexualité a mis le pied au Palais Apostolique pour être reçue par le Cardinal Secrétaire d'Etat Pietro Parolin. Au cours de l'entretien, les résultats d'une étude sur la discrimination des relations homosexuelles dans les Caraïbes ont été présentés au cardinal italien. Parolin - nous l'apprenons par une note diffusée par Alessandro Gisotti, directeur par intérim du Bureau de presse du Saint-Siège - a réitéré aux personnes présentes «la position de l'Eglise catholique dans la défense de la dignité de toute personne humaine et contre toute forme de violence», assurant qu'il parlerait au Pape du résultat du rapport présenté.

Après l'escalade des indiscrétions et des dénégations partielles de jeudi, ce n'est pas seulement le "discours historique" annoncé sur le sujet mais aussi la rencontre avec le pape lui-même qui a finalement sauté. L'information parvenue à la Bussola il y a quelques jours au sujet de l'annulation de l'audience de vendredi matin pour éviter de nouvelles clameurs médiatiques a donc été confirmée comme vraie. Et pourtant, encore jeudi, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a démenti le discours, mais pas la rencontre dont il n'avait pas parlé. Frédéric Martel, le premier à diffuser la nouvelle de l'événement annoncé comme historique, avait fait de même, ne révélant avec déception sur Twitter que l'annulation du discours.

L'auteur de "Sodoma" a de nouveau été en vedette hier sur le célèbre réseau social avec la publication du mail envoyé à une série de leaders LGBT mondiaux par Raul Eugenio Zaffaroni, point de référence de la délégation reçue au Vatican et ami personnel de Bergoglio, et indiqué dès le début comme la source de l'indiscrétion. Il s'agit d'une invitation datée du 4 mars sur papier à en-tête de l'Instituto Interamericano de Derechos Humanos ; il y a le titre de l'étude ("Le droit humain au respect de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre dans les Caraïbes et en Amérique latine. Situation actuelle et perspectives dans la région") et à côté de celle de Zaffaroni, la signature de Leonardo J. Raznovich.


Ce dernier a été l'un des participants à prendre la parole lors de la rencontre d'hier avec le Cardinal Parolin : l'avocat argentin a révélé l'origine de l'intérêt du Pape François pour le rapport sur la discrimination des relations homosexuelles dans les Caraïbes. Selon ce qu'a dit Raznovich au Vatican, Bergoglio serait intervenu au Bélize - après avoir été exhorté par l'une des associations présentes hier - pour convaincre l'Eglise locale de retirer l'appel présenté contre la décision de la Cour suprême de déclarer inconstitutionnelle une loi - héritage de l'époque coloniale britannique - qui sanctionnait l'illégalité des "rapports sexuels contre l'ordre naturel". Une règle - pour être clair -, guère différente de celle encore en vigueur au Maroc (article 489 du Code pénal).

L'Église catholique locale, qui semblait au départ avoir l'intention de faire appel de la sentence, avait finalement décidé de surseoir. Elle l'a fait avec une lettre du 28 février 2018 de Mgr Lawrence Sydney Nicasio, évêque de Bélize, dans laquelle le changement de cap était communiqué sans fournir de motifs, mais accompagné de quelques précisions importantes : «Nous espérons que le gouvernement et les futures administrations ne se compromettront pas, ne se laisseront pas persuader ou contraindre à croire, enseigner ou maintenir ce qui est contraire à nos cultures et convictions concernant notre famille, le bien-être social et le tissu moral». Soit une déclaration conforme à la ligne précédemment soutenue publiquement par l'Église du Bélize, avec des déclarations exprimant la préoccupation que la déclaration d'inconstitutionnalité d'une loi jamais appliquée pourrait servir davantage à «ouvrir les portes» à la légalisation du "mariage" entre homosexuels.

Sur la base de l'arrière plan évoqué hier par Raznovich au Vatican, donc, dans le retrait de l'appel, la volonté du Pape François - sensible à la demande portée à son attention par une des associations actives dans la lutte contre la discrimination dans les relations homosexuelles -, aurait été décisive. Le cas du petit pays d'Amérique centrale serait donc à l'origine de l'audience initialement prévue avec le pontife, puis tenue avec le Cardinal Secrétaire d'Etat Parolin.

Dans le mail signé par Zaffaroni-Raznovich et diffusé hier par Martel, il n'y a aucune trace du nom du cardinal italien, alors qu'il y a l'annonce - comme annoncé par le journaliste français - du prononcement d'un discours historique du pape sur le sujet.
Il n'est pas difficile de penser qu'il y a eu un changement de plan au Vatican en raison de la clameur provoquée par l'indiscrétion de Martel sur la portée de la rencontre prévue pour le 5 avril.

 
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