Benoît XVI a toujours suivi de très près l’activité à l’Institut Jean-Paul II d’études sur le mariage et la famille de son ancien collaborateur à la CDF. Qu’il ait accepté de le recevoir est probablement un signal fort envoyé à ceux qui essaient de le démanteler… et peut-être à François lui-même (mais je ne doute pas qu’il y aura de vigoureux démentis de la part des « gardiens de la Révolution, pour lesquels rien ne les sépare)

Voir aussi: Une rencontre lourde de signification

Benoît XVI et Mgr Molina (photo d’archives)

Benoît XVI et l’Institut Jean-Paul II d’études sur le mariage et la famille

Voilà pourquoi le Pape émérite a reçu le Professeur Melina

Juan Jose Perez-Soba,
Directeur de l’ « Area de Ricerca sullo Statuto della Teologia Morale Fondamentale« 
ACI Stampa
5 août 2019
Ma traduction

Joseph Ratzinger a toujours suivi de près le travail de Mgr Melina à la chaire de Théologie morale fondamentale. Dans une lettre du 30 juin 1998, le Cardinal Ratzinger se réjouissait que l’Area di ricerca sulla teologia morale fondamentale fût créée aux côtés de cette chaire
Ratzinger jugeait de façon très positive le programme de l’Area, « qui contient quelques thèses et questions concernant l’approche fondamentale de la Théologie morale et entend promouvoir une réflexion sérieuse sur les lignes de renouvellement de cette discipline à la lumière de l’Encyclique Veritatis Splendor« . Et il concluait en souhaitant que « l’initiative, si importante et opportune, trouve un large écho parmi les moralistes et puisse contribuer à faire connaître et à approfondir scientifiquement l’enseignement de cette encyclique ».

Plus tard, en janvier 2003, Mgr Ratzinger écrit à Mgr Fisichella, alors président de l’Institut Jean-Paul II, et il accepte de participer à un congrès pour le dixième anniversaire de Veritatis Splendor, organisé par la même Area. Dans cette lettre, il écrit: « Je saisis cette occasion pour vous exprimer ma satisfaction et ma gratitude pour le travail que l’Area di ricerca in teologia morale fondamentale, qui travaille à l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, fait depuis quelques années déjà. J’ai pu suivre les publications déjà réalisées par le directeur, le professeur Livio Melina. A lui aussi, j’ai aussi communiqué l’importance d’un tel travail comme accompagnement et développement des lignes du Magistère dans un domaine si décisif pour la vie de l’Eglise ».

A cette occasion, le Cardinal Ratzinger donna une conférence, qui fut par la suite publiée, expliquant le renouvellement de la théologie morale après le Concile Vatican II. Selon Ratzinger, l’encyclique est écrite pour développer le plein potentiel de la vision morale de Vatican II, en particulier Gaudium et Spes.

Veritatis Splendor contient une morale « non pas conçue comme une série de préceptes », mais comme « le résultat d’une rencontre qui sait aussi comment créer les actions correspondantes ». Le Cardinal concluait en se référant à l’expérience du martyre, suivant la mort par amour du Crucifié, où l’on voit que « l’affirmation de commandements absolus, qui prescrivent ce qui est intrinsece malum, ne signifie pas se soumettre à l’esclavage d’une interdiction, mais s’ouvrir à la grande valeur de la vie qui est illuminée par le vrai bien, ceci pour l’amour de Dieu lui-même ».

À la lumière de cette importance que Ratzinger a donnée à la morale fondamentale dans l’Institut, la suppression de la chaire de morale fondamentale et le renvoi de Livio Melina prennent un nouvel éclairage. Cette démarche apparaît maintenant comme une tentative de changer le paradigme moral. On veut rejeter la morale objective, qui affirme la vérité sur le bien auquel l’homme est appelé, suivant Veritatis Splendor. Et l’on prétend ouvrir un processus de révision de toute la morale sexuelle du point de vue du subjectivisme, en commençant par Humanae Vitae.

Le Pape Benoît XVI, a envoyé une lettre à Mgr Melina à l’occasion du 40ème anniversaire de Humanae Vitae, pour réaffirmer l’enseignement de l’encyclique. Dans le texte, il relie l’enseignement de Paul VI au don total de soi que les époux se font entre eux. Seul un amour fécond ouvert à la transmission de la vie est un amour total, dans lequel les époux se donnent mutuellement le don de pouvoir être pères ou mères.

De plus, à l’époque où Mgr Melina était président, Benoît XVI a reçu l’Institut plusieurs fois en audience.

La première fois a eu lieu à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la fondation. Dans son discours, le Pape met l’accent sur deux aspects clés de la mission de l’Institut: premièrement, enseigner comment le mariage et la famille appartiennent au cœur de la vérité sur l’homme et sa destinée; et, deuxièmement, montrer que la révélation du Christ assume et éclaire les profondeurs de l’expérience humaine. L’énorme nombre de familles qui, ayant étudié à l’Institut ont participé à l’audience, a été un signe de la grande fécondité pastorale de l’enseignement de Jean-Paul II.

Une deuxième audience très significative, est lorsque le Pape reçoit l’Institut le 5 avril 2008, pour le congrès intitulé « De l’huile sur les plaies » dédié aux personnes marquées par l’expérience du divorce et de l’avortement.

Ceci démontre que l’idée d’un Institut Jean-Paul II ne s’intéressant qu’à une doctrine rigide et insensible aux problèmes spécifiques des familles est fausse. Le Pape fait l’éloge de l’image du Bon Samaritain utilisée lors du congrès pour éclairer la douleur de nombreux hommes blessés et nus aujourd’hui au bord de la route. Benoît XVI invite l’Institut à continuer à approfondir sa mission d’apporter la miséricorde de Jésus aux hommes, en leur enseignant les voies du véritable amour.

Enfin, le discours du XXXe anniversaire (13 mai 2011) a été consacré par Benoît XVI à la théologie du corps, que l’Institut a reçue de Jean-Paul II comme un héritage vivant à protéger et à promouvoir. Benoît XVI y a parlé de la famille comme du lieu où se rencontrent la théologie du corps et la théologie de l’amour.

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