Il y a une semaine, Il Giornale (via Marco Tosatti) révélait l’existence d’un déficit de 70 millions dans le budget du Vatican (cf. Le Vatican dans le rouge). Hier, le même Tosatti a publié une lettre envoyée par un collègue, authentique « vatican insider » (sans toutefois révéler son identité) qui pose quelques questions gênantes » et n’hésite pas à parler de désastre.

Je laisse bien entendu à l’auteur la responsabilité de ses « révélations », dont la crédibilité (ou non) réside dans l’anonymat de la source, même si nous faisons confiance au sérieux de Stilum Curiae. Mais les questions posées sont totalement pertinentes.

De toute façon, le mystérieux correspondant de Marco Tosatti se réfère à un article paru récemment sur un média insoupçonnable (Le Huffington Post) sous la plume d’un journaliste qui l’est tout autant.

Pape Bergoglio, le désastre des finances.

Commentaire d’un observateur privilégié.

Marco Tosatti
28 septembre 2019
Ma traduction

Un collègue, expert des choses vaticanes vues de l’intérieur, et que nous appellerons donc Observateur du Vatican (Osservatore Vaticano), nous a écrit. Il est à la retraite, mais pour des raisons personnelles et familiales, il préfère ne pas se manifester. Nous pouvons vous garantir que ce qu’il a vu, vécu et connu est incroyablement supérieur – pour des raisons de point d’observation, le sien était interne – au nôtre.

Bonjour, cher Marco, je te tutoie, parce que nous sommes collègues, même si nous sommes tous les deux en retraite. Je suis fatigué de lire des faits sur notre pauvre Église qui a fini entre les mains d’amateurs, voire pire, en dépit du bon sens.

Si tu le juges utile, publie ces considérations de moi, le résultat de mes observations quand j’étais sur la brèche.

Il y a quelques jours, sur le Huffingtonpost, l’excellente ex-vaticaniste du Corriere della Sera (Maria Antonetta Calabrò) a tiré à bout portant sur les échecs de l’économie du pape François. Pourtant, le Pape François prétend toujours nous enseigner l’économie à la conférence d’Assise en 2020, « L’économie de François », qui promet d’être un autre échec spectaculaire et désastreux, qui ridiculisera encore plus ce pontificat.

Calabrò parle de l’inefficacité de l’IOR, de pertes très élevées dues aux mauvaises affaires, de déficits dramatiques et de comptes mystérieux en Suisse (7 milliards).

Rien de nouveau, depuis six ans, depuis 2013, l’histoire est la même. Cela fait six ans que j’en parle.

Mais personne ne veut répondre aux questions qui sont posées depuis 6 ans.

  • Qui et pourquoi, en janvier 2012, a modifié la loi anti-blanchiment signée par Benoît XVI avec un motu proprio en décembre 2010, sans en informer le Pape,
  • Pourquoi en 2012 ont été chassés sans explication: D’abord Gotti Tedeschi (Président de l’IOR), puis le cardinal Nicora (Président de l’AIF – Autorité d’Information Financière, créée par Benoît XVI en 2010), le Professeur Condemi (Vice-président de l’AIF), De Pasquale (Directeur général de l’AIF).
    Plus tard, le vérificateur des comptes Milone, le directeur adjoint de l’IOR Mattietti, le conseiller IOR Carlo Salvatori, le successeur à la présidence de l’IOR Von Freyberg, le cardinal Pell ministre des Finances Vatican, etc.
  • Pourquoi en 2013 le cardinal Bertone a-t-il nommé président de l’AIF un professionnel luxembourgeois, à l’insu du Pape Benoît XVI?
  • Pourquoi le Saint-Siège n’a-t-il plus été inclus depuis lors dans la liste blanche par Moneyval ?
  • Pourquoi, après la modification de la loi anti-blanchiment, les banques italiennes ont-elles fermé leurs comptes IOR, qui ont été transférés sur des comptes étrangers ?
  • Pourquoi, en 2013, une Commission d’enquête a-t-elle été constituée sur ces faits (Commission Farina), mais n’a jamais été opérationnelle et a été immédiatement dissoute ?
  • Pourquoi la partie concernant les délits financiers du Rapport du cardinal Herranz est-elle secrète?
  • Pourquoi la demande d’enquête du cardinal Pell a-t-elle été ignorée ? (et il a été renvoyé en Australie).

Mais surtout, est-il vrai que le cardinal Marx, soutenu par Merkel, songe à faire un take over (une prise de contrôle) sur les finances du Vatican (IOR, APSA…) et à accélérer le processus de lutheranisation de l’Eglise catholique?

Observateur du Vatican

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