ou qu’il a négligés… L’imbroglio des finances du Vatican, vu par le nouveau contributeur récurrent de Marco Tosatti, Osservatore Vaticano, qui récapitule tous les faits contestables, imputables au Pape en personne, qui ont conduit à la situation actuelle – scandales en cascade et déficit record…

Voir aussi:

23 mars 2013 à Castelgandolfo

L’imbroglio des finances du Vatican

Marco Tosatti
5 octobre 2019
Ma traduction

Tandis que les journaux font leurs gros titres sur les scandales financiers présumés du Vatican; dans l’attente que soient révélés – s’il y en a – de possibles comportements incorrects (personne n’a jamais empêché le Vatican de faire des affaires, à Londres, en Suisse ou au Luxembourg…); Osservatore Vaticano nous a envoyé sa contribution dressant un cadre historique général pour clarifier les problèmes de gestion du Saint Siège, sans se laisser aveugler par le tintamarre quotidien…

Puisque je vois que nos collègues rapportent des informations, mais ne font pas de synthèse, je vais te demander la permission de faire un résumé provocateur des événements dont traitent les médias d’information financières, en m’appuyant non seulement sur mes propres connaissances, mais nécessairement sur celles d’autres collègues fiables.

Le Pape dit qu’il ne faut faire AUCUNE ESCOMPTE (« nessuno sconto« : aucune concession) à qui que ce soit. Il continue de le dire, mais pas à le faire, surtout avec qui il le devrait; après six ans de sa gestion, si la situation s’est tellement détériorée, la déclaration – AUCUNE ESCOMPTE – doit s’appliquer à lui. C’est le sommet qui ne fonctionne pas. A Naples, on dit que « le poisson pue à partir de la tête ».

Cette « odeur de poisson », on l’a intuitivement perçue dès le début de son pontificat, lorsque le Pape a semblé ignorer les documents (dont le rapport secret de la Commission Herranz sur Vatileaks) que le Pape Benoît XVI lui a transmis dans la célèbre boîte (multiphotographiée). L’invitation implicite était: ‘Je te laisse la place, mais sache qui et quoi t’entourent et ce qui doit être fait immédiatement‘.

Ces documents, que Bergoglio ne semble pas avoir lus, expliquaient des faits très importants sur la Curie, y compris des faits sur des questions financières.

Une partie de ces documents reçus de Benoît XVI expliquait par qui et pourquoi la loi sur le blanchiment d’argent de Benoît XVI (datée du 30 décembre 2010) avait été modifiée; ils expliquaient tous les événements ultérieurs (fermetures de comptes bancaires, transferts de comptes à des banques étrangères, changement du Conseil de l’IOR, Conseil AIF, etc. Mais surtout – dit-on – ils contenaient le rapport Moneyval, qui expliquait pourquoi la Secrétairerie d’État, en modifiant la loi contre le blanchiment d’argent, avait fait « un pas en arrière ».

Même s’il n’avait pas lu ces documents lui-même, il aurait dû les faire lire par quelqu’un pour avoir les explications nécessaires.

Si, par contre, il les a lues et négligées, c’est encore plus grave, au vu des conséquences. Par conséquent, AUCUNE ESCOMPTE.

Ensuite le Souverain Pontife a renvoyé le Cardinal Bertone et nommé le cardinal Parolin Secrétaire d’État, mais lui a retiré sa délégation aux activités financières (qu’il donna au cardinal Pell, qui sait pourquoi), séparant la Secrétairerie d’État des activités financières et créant les conditions du scandale en cours.

Puis il a commencé à faire des nomminations de son propre chef, apparemment sans consulter personne de compétent: du prélat de l’IOR (le célèbre Ricca, dont Sandro Magister a raconté l’histoire peu édifiante), jusqu’aux membres de la COSEA [Pontificia commissione referente di studio e di indirizzo sull’organizzazione della struttura economico-amministrativa, créée par le chirographe du 18 juillet 2013] plus tard mis en examen et condamnés [Francesca Immacolata Chaouqui et mgr Lucio Ángel Vallejo Balda, Vatileaks 2].

Il a poursuivi en nommant personnellement le directeur général adjoint de l’IOR (Mattietti), qui a été bientôt licencié et s’est même vu interdire l’entrée au Vatican.

Il a chassé (et a fait menacer par le cardinal Becciu) le contrôleur des comptes Milone parce qu’il avait compris qu’une enquête devait être menée sur les faits qui font maintenant l’objet du scandale. Il a confirmé le président et le directeur de l’AIF (impliqués dans le scandale) dans leurs fonctions, pour six ans. Il a personnellement démis un membre de l’IOR (Salvatori) parce qu’il avait remis en cause des décisions financières douteuses.

Il n’a pas écouté le cardinal Pell qui voulait faire une commission d’enquête pour enquêter sur les transactions suspectes.

En bref, il a toujours et seulement pris les décisions de l’effondrement. AUCUNE ESCOMPTE?

Si aujourd’hui, après 6 ans, il y a des gens inadéquats au sommet de la Curie, s’il y a encore des scandales qui se multiplient, chers lecteurs, nous, à Naples, nous disons que le poisson pue de la tête, nous le savons bien. En fait, quand le poisson pue, c’est la tête qu’on coupe avant de le cuire. Donc AUCUNE ESCOMPTE?

Osservatore Vaticano

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