Le compte à rebours terrifiant de la « Doomsday Clock« . Mais maintenir ainsi les gens dans la peur, ne serait-ce pas le moyen le plus efficace de les contrôler? Sans compter que l’accélération du compte à rebours coïncide étrangement (trop pour que ce soit dû au hasard) avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.

On pourra objecter que l’irruption du coronavirus s’insère difficilement dans ce scénario. Mais la contradiction n’est qu’apparente; les Chinois sont des maîtres dans le contrôle des populations et la catastrophe sanitaire (qu’il n’est pas question ici de sous-estimer, au moins tant que nous n’avons pas d’informations supplémentaires) sert leurs plans ET ceux des occidentaux.


Etat de peur, justification d’un nouveau régime

Stefano Magni
La NBQ
28 janvier 2020
Ma traduction

En cette année 2020, Doomsday Clock, l’horloge (imaginaire) qui indique à quel point nous sommes proches du Jugement dernier, est arrivée à 100 secondes de la fin. Vivons-nous le moment le plus dangereux de l’histoire? Les informations continues, mises au premier plan, sur le coronavirus chinois, complètent l’état de peur. Ce qui est injustifié, mais « sert ».

Depuis 1947, l’horloge de l’apocalypse fait tic-tac. C’est Doomsday Clock, l’horloge (imaginaire) qui indique à quel point nous sommes proches du Jugement dernier, du moment où l’humanité sera anéantie par une catastrophe non naturelle: la guerre thermonucléaire mondiale. La proximité, qui s’exprime par commodité en minutes et secondes, indique en fait le niveau de risque que nous courons, selon le comité des scientifiques qui publie presque chaque année le Bulletin of the Atomic Scientists. La nouveauté de cette semaine, qui fait froid dans le dos, est que l’aiguille de l’horloge de l’apocalypse est à seulement 100 secondes de minuit. Le comité met en garde :

« C’est la période la plus proche de l’apocalypse jamais connue. Ce faisant (en déplaçant virtuellement l’aiguille, ndlr), les membres de la commission alertent explicitement les lecteurs et les citoyens du monde entier sur le fait que la situation de sécurité internationale est plus dangereuse aujourd’hui que pendant les périodes les plus tendues de la Guerre Froide ».

Pour faire une comparaison avec certains moments du passé, en 1983, l’horloge n’a même pas été publiée, et pourtant, en pleine crise des Euromissile, à deux reprises en trois mois (septembre et novembre 1983), le commandement soviétique nerveux aurait pu lancer des armes nucléaires contre l’OTAN et seules la lucidité et la fermeté d’hommes raisonnables comme le colonel Stanislav Petrov du côté soviétique et le lieutenant général Leonard Perroots du côté américain ont empêché le pire.

On retrouve une mise à jour de l’horloge en 1984: elle indique qu’il est minuit moins 3 minutes. Bien moins grave qu’aujourd’hui.

En 1973, quand les flottes américaine et soviétique étaient sur le point d’entrer en collision en Méditerranée et que les forces nucléaires stratégiques américaines étaient mises en état d’alerte renforcée (Defcon 3), tandis qu’en Israël était en cours la guerre du Yom Kippour, l’horloge de l’apocalypse indiquait tranquillement qu’il restait 12 minutes avant minuit en 1972 et 9 minutes un an plus tard.

La crise des missiles cubains? En 1963, un an après, l’horloge indiquait déjà 12 minutes avant minuit (une grande confiance en Kennedy et Khrouchtchev?).

Ce n’est qu’en 1953 (fin de la guerre de Corée, mort de Staline et essai de la première bombe H américaine) que l’on retrouve la montre à 2 minutes de minuit.

Aucune période n’a jamais été aussi dangereuse que la nôtre, à en juger par le Bulletin of the Atomic Scientists: de 2018 à aujourd’hui, l’horloge a toujours été à minuit moins deux, pire que lors de la crise des missiles cubains ou de la crise des Euromissile. En cette année 2020, pour la première fois, nous comptons les secondes jusqu’à minuit: 100 secondes, soit un peu plus d’une minute et demie.

Nous sommes à un pas de la guerre atomique et nous ne l’avions pas remarqué? Que s’est-il passé de si catastrophique au cours de ces trois années? Facile à deviner: 2017-2020 sont les années de l’administration Trump. Le Bulletin of the Atomic Scientists déclare dans son éditorial explicatif: « L’humanité continue de faire face simultanément à deux périls existentiels: la guerre nucléaire et le changement climatique ».

Voilà l’explication: le changement climatique est désormais considéré comme une cause d’extinction humaine possible au même titre que la guerre atomique. Et en se retirant à la fois de l’accord nucléaire iranien et de l’accord de Paris sur le changement climatique, l’administration Trump a littéralement fait perdre les pédales aux rédacteurs de l’Atomic Scientists, bien plus qu’une crise nucléaire.

Dans l’éditorial indigné de présentation, les scientifiques disent que le danger s’est accru parce que « ces deux dernières années, nous avons vu comment des dirigeants influents dénigrent et négligent les méthodes les plus efficaces pour faire face à des menaces complexes, les accords internationaux avec des régimes forts, en faveur de leurs petits intérêts et de leur avantage politique interne ».

Et devinez à quels politiciens ils se réfèrent? Ils en citent deux : Trump et Bolsonaro, ce dernier uniquement pour sa gestion de l’Amazonie. Nous sommes donc confrontés, non pas à une prédiction réaliste de l’apocalypse à venir, mais à un pamphlet politique de gauche.

Mais en attendant, l’alarme est tirée par une source faisant autorité et a une résonance mondiale. Elle rime avec la panique épidémique qui se répand rapidement dans tous les grands médias après la découverte du nouveau coronavirus en Chine, à Wuhan. Sur une population urbaine de 11 millions de personnes (dans une nation de 1,5 milliard d’habitants), il y a 81 morts (à ce jour). Lors d’une grippe saisonnière en Italie, les morts sont de l’ordre de milliers, de 4 000 à 6 000, juste pour faire une comparaison. Même si un risque d’épidémie ne peut être pris par dessus la jambe, les chiffres dont nous disposons actuellement ne doivent pas nous faire paniquer. Ils ne justifient pas le premier plan que tous les médias du monde donnent à cette première pandémie potentielle. Nous pourrions avoir beaucoup plus peur de maladies telles que le virus Ebola, qui est toujours mortel en Afrique, mais dont, étrangement, on parle beaucoup moins.

Tout comme les « 100 secondes avant minuit » de l’horloge du jugement dernier, les appels répétés de Greta Thunberg qui nous rappelle toujours que « nous n’avons plus le temps », la peur du virus complète l’état de peur dans lequel nous plongeons chaque fois que nous ouvrons un journal. Il y a un fil rouge qui les relie tous ensemble. « Ne gouvernez pas votre nation, laissez les organismes internationaux vous gouverner », demandent les scientifiques, auteurs de Doomsday Clock. « Ne produisez pas autant que vous le souhaitez », dit Greta, « mais laissez-vous guider par les organismes internationaux qui vous diront combien et quoi produire ». Et même le coronavirus chinois, que l’on attribue (aussi) au changement climatique, ne fait que renforcer la nécessité d’un contrôle international: sur les vols, sur les soins, sur nos habitudes personnelles. Tout cela au nom de l’urgence, ce qui permet de censurer toute objection. Face à la réaction des autorités communistes chinoises, qui se targuent de construire un hôpital en 10 jours (quelqu’un peut-il vérifier si c’est vrai ?) et d’isoler complètement une mégalopole de 11 millions d’habitants (avec quelles méthodes? Avec quelle efficacité?), il y en a, même chez nous, qui commencent à penser qu’il vaut mieux « faire comme en Chine ». Suivre l’exemple d’une dictature communiste.

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