C’est du moins ce qu’affirme Roberto de Mattei, selon des indiscrétions « fiables ». Mais il n’y a pas grand chose de nouveau par rapport à l’annonce faite dès le 16 janvier par le site para-vatican « Il Sismografo« , voix à peine officieuse de Sainte Marthe [*]

L’article du Professeur de Mattei est repris le jour-même sur LifeSite, précédé d’un commentaire important de Diane Montagna:

LifeSite s’est entretenu avec Roberto de Mattei ce soir à Rome. Il a confirmé que ces derniers jours, un groupe d’évêques a reçu une « partie » du projet d’exhortation apostolique, et qu’au moins un évêque lui a fait part de ce texte. De Mattei a confirmé que le paragraphe 111 du document final du Synode de l’Amazonie est reproduit mot pour mot dans le projet d’exhortation apostolique.
Il a dit que la raison pour laquelle les évêques n’avaient reçu qu’une partie du projet de texte n’était pas claire, mais il a spéculé sur le fait que cette démarche visait peut-être à évaluer les réactions des évêques. De Mattei a également pris soin de noter que le projet de texte que les évêques ont reçu n’est peut-être pas le texte final promulgué par le pape François.

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www.lifesitenews.com

L’exhortation post-synodale du pape François abolit le célibat ecclésiastique

Corrispondenza Romana
31 janvier 2020
Ma traduction

(Roberto de Mattei) La nouvelle que nous anticipons était dans l’air, mais la confirmation nous vient confidentiellement de certains évêques qui ont reçu une partie (pas la totalité) de l’Exhortation Apostolique post-synodale du Pape François sur le Synode d’Amazonie. Cette partie reproduit en substance le paragraphe 111 approuvé dans le document final du Synode.

« De nombreuses communautés ecclésiales du territoire amazonien ont d’énormes difficultés à accéder à l’Eucharistie. Des mois ou des années s’écoulent avant qu’un prêtre puisse retourner dans une communauté pour y célébrer l’Eucharistie, offrir le sacrement de la Réconciliation ou célébrer l’Onction des malades pour les malades de la communauté.

Nous apprécions le célibat comme un don de Dieu dans la mesure où ce don permet au disciple missionnaire, ordonné à la prêtrise, de se consacrer pleinement au service du Saint Peuple de Dieu. Il stimule la charité pastorale et nous prions pour que de nombreuses vocations vivent le célibat. Nous savons que cette discipline « n’est pas requise par la nature même du sacerdoce », bien qu’il existe pour de nombreuses raisons une relation de convenance avec elle. Dans son encyclique sur le célibat sacerdotal, Saint Paul VI a maintenu cette loi en en exposant les raisons théologiques, spirituelles et pastorales. En 1992, l’exhortation post-synodale de Saint Jean Paul II sur la formation des prêtres a confirmé cette tradition dans l’Église latine. Considérant que la diversité légitime ne nuit pas à la communion et à l’unité de l’Église, mais la manifeste et est à son service, comme en témoigne la pluralité des rites et des disciplines existants, nous proposons que, dans le cadre de Lumen Gentium §26, l’autorité compétente établisse des critères et des dispositions pour ordonner des hommes aptes à être prêtres, reconnus par la communauté, qui aient un diaconat permanent fécond et reçoivent une formation adéquate pour le presbyterium afin de soutenir la vie de la communauté chrétienne par la prédication de la Parole et la célébration des sacrements dans les zones les plus reculées de la région amazonienne ».

La porte est donc ouverte. Il n’y a aucune raison d’interdire dans d’autres régions du monde ce qui sera permis dans certaines parties de l’Amazonie. Les évêques allemands, et pas seulement eux, sont prêts à étendre l’accès au presbytérat aux hommes mariés jugés aptes par les autorités compétentes. Ce qui est liquidé n’est pas seulement une « discipline ecclésiastique » changeante, mais une loi de l’Église basée sur un précepte d’origine divine apostolique.

Il y a cinquante ans, lors du symposium des évêques européens qui s’est tenu à Coire en juillet 1969, le cardinal Leo-Joseph Suenens, lors de sa conférence de clôture, a lu un appel de Hans Küng à supprimer le célibat des prêtres. Cette demande était conforme au rôle reconnu par la théologie progressiste à la sexualité: un instinct que l’homme ne doit pas réprimer par l’ascèse, mais « libérer », en trouvant dans le sexe une forme de « réalisation » de la personne humaine. Depuis lors, cette demande s’est développée, accompagnant le processus de sécularisation et d’autodémolition de l’Église.

En réalité, la transgression du célibat et la simonie ont été les grands fléaux qui ont toujours affligé le Corps Mystique du Christ en temps de crise. Et l’appel à la continence et à la pauvreté évangélique était la bannière des grands saints réformateurs. Dans les prochains jours de février, l’anti-Réformateur ne sera pas, comme cela s’est produit si souvent, un évêque ou un groupe d’évêques, mais le successeur même de Saint Pierre

Le célibat ecclésiastique est une gloire de l’Église et ce qu’elle humilie, c’est la volonté même du Christ, transmise par les apôtres jusqu’à nos jours. Comment peut-on imaginer que les catholiques puissent garder le silence face à ce scandale ?


Ndt

[*] Il est très éclairant de relire en entier l’article en question, signé de « La rédaction du Sismografo« , avec les initiales LB (Luigi Badilla), qui citait le fameux §111 du document final du Synode assorti de sous-titres explicatifs: c’est la voix de Sainte Marthe (et son importance était passé sous les radars de la plupart des observateurs!).

(La rédaction de Il Sismografo, 16 janvier 2020)

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Il est certain que dans l’Exhortation apostolique sur le Synode panamazonien, le Pape ouvrira la possibilité d' »ordonner des hommes idoines, prêtres reconnus par la communauté » dans les diocèses amazoniens
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On sait que le Saint-Père prépare depuis plusieurs semaines le texte, très avancé dans sa rédaction finale, de l’Exhortation apostolique post-synodale annoncée à l’issue du récent Synode des évêques consacré à l’Amazonie et qui sera probablement publiée début février. On sait également qu’une partie importante de l’assemblée synodale s’est concentrée sur la proposition de pallier le manque de prêtres dans les diocèses des 9 pays amazoniens d’Amérique du Sud en autorisant, avec des règles de procédure précises, l’ordination de diacres mariés. La proposition en question, n. 111 du document final, a été approuvée par 128 voix pour et 41 contre. Il faut rappeler que la majorité qualifiée des deux tiers était de 123 voix sur le nombre total de participants ayant le droit de vote (184).

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[Ici, le fameux n. 111]

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Les analyses, considérations et conclusions de la majorité des pères synodaux sont donc transparentes et précises, comme cela a été illustré. Comment le pape François, qui voulait que ce synode écoute précisément l’avis des pères synodaux, pourrait-il ignorer une position qui a eu le soutien d’une majorité qualifiée encore plus importante que celle requise par le règlement?
D’après de nombreuses sources proches du dossier, il semble que le pape François, dans son Exhortation, autorisera ces ordinations comme on le lit au paragraphe 111 sachant qu’il y a une frange de la hiérarchie et du Peuple de Dieu qui s’oppose et ne partage pas ce choix. Il s’agit d’un secteur minoritaire, respectable, mais néanmoins minoritaire de l’Église. Avec douceur et sympathie, le Souverain Pontife lui-même l’a rappelé selon ce qu’Eugenio Scalfari a rapporté aujourd’hui sans être démenti.
François est également conscient que l’argument a été utilisé et sera utilisé à nouveau pour créer des divisions et des tensions au sein de l’Église de la même manière que d’autres sujets ont été utilisés. C’est désormais la stratégie des nombreux opposants au pontificat, c’est-à-dire une myriade de petits groupes et de leaders d’opinion, divisés entre eux, qui utilisent la seule arme dont ils peuvent facilement disposer: les campagnes médiatiques, organisées grâce à la généreuse disponibilité des financiers. Le dernier exemple est le tristement fameux livre du cardinal Robert Sarah, avec la contribution de l’évêque émérite de Rome, gonflé en France avec des compétences rédactionnelles et journalistiques supplémentaires.
Mais il est certain que ce n’est pas tout ce can-can médiatique qui arrêtera le pape François et la majorité du peuple de Dieu qui veulent suivre cette voie sans se laisser intimider, même si, comme ces jours-ci, il a été décidé – en mentant – de faire passer une affaire disciplinaire pour une affaire doctrinaire.

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http://ilsismografo.blogspot.com/2020/01/vaticano-e-certo-che-nellesortazione.html
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