L’Eglise continue à faire le grand écart, entre les déclarations du Pape en défense de la vie (discrètes, et peu médiatisées) et des décisions, incompréhensibles pour les catholiques: comme cette note de la CDF sortie en catimini juste avant Noël validant l’utilisation de vaccins obtenus à partir de fœtus avortés. Voici, rapportée par AM VAlli la ferme condamnation de quatre courageux hauts prélats: le cardinal Janis Pujats et les évêques Tomash Peta, Jan Pawel Lenga, Joseph E. Strickland et Athanasius Schneider.

La recherche biomédicale qui exploite les enfants à naître innocents et utilise leur corps comme « matière première » pour les vaccins semble plus proche du cannibalisme.

Les vaccins issus de fœtus avortés et la dangereuse justification de la coopération au mal

La Note de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur la moralité de l’utilisation de certains vaccins anti-Covid-19 (21 décembre 2020) continue de susciter doutes et perplexité chez de nombreux fidèles catholiques. Dans ce document, en effet, l’utilisation de vaccins obtenus à partir de lignées cellulaires de fœtus humains volontairement avortés est considérée comme « moralement licite » car il agit seulement d’une coopération « à distance » avec le mal.

Voici les mots de la CDF :

« La raison fondamentale pour considérer comme moralement admissible l’utilisation de ces vaccins est que le type de coopération au mal (coopération matérielle passive) de l’avortement provoqué dont proviennent les lignées cellulaires en question, par ceux qui utilisent les vaccins qui n dérivent, est « à distance » (remota). Le devoir moral d’éviter une telle coopération matérielle passive n’est pas contraignant s’il existe un danger grave, tel que la propagation, sinon incontrôlable, d’un agent pathogène grave : ici, la propagation pandémique du virus Sars-CoV-2 qui provoque le Covid -19. Il faut donc considérer que dans ce cas, on peut utiliser tous les vaccins reconnus comme cliniquement sûrs et efficaces avec la certitude que l’utilisation de ces vaccins ne signifie pas une coopération formelle à l’avortement dont les vaccins sont issus. Il convient toutefois de souligner que l’utilisation moralement licite de ces types de vaccins, en raison des conditions particulières qui la rendent possible, ne peut constituer en soi une légitimation, même indirecte, de la pratique de l’avortement, et présuppose l’opposition à cette pratique de la part de ceux qui y ont recours ».

Il est difficile d’échapper à l’impression qu’il s’agit là d’équilibrismes dialectiques plutôt dangereux. De cette façon, en effet, on légitime l’utilisation de fœtus avortés à des fins thérapeutiques et, ce faisant, on légitime également l’avortement. Désormais, il suffira de dire qu’il ne s’agit que d’une coopération « à distance » avec le mal et le jeu de massacre sera fait.

Comment peut-on, d’un côté, affirmer que la vie humaine est sacrée et inviolable de la conception à la mort naturelle et, de l’autre, considérer qu’il est moralement licite d’utiliser à des fins thérapeutiques des vies humaines qui ont été supprimées? Comment ne pas voir le danger dans cette situation? En suivant cette voie, l’homme n’est plus un sujet, mais un objet. De fait, il est dit que l’homme peut devenir un instrument, selon la logique « la fin justifie les moyens ».

La présente note de la CDF est basée sur le document de l’Académie pontificale pour la vie intitulé Réflexions morales sur les vaccins préparés à partir de cellules prélevées sur des fœtus humains avortés (5 juin 2005).

Déjà dans ce texte, il était dit que l’utilisation de vaccins produits à partir de fœtus avortés est licite, s’il n’existe pas d’alternatives valides, parce qu’il s’agit d’une « coopération matérielle passive et, dans un sens plus faible et plus éloigné, même active, moralement justifiée comme extrema ratio en raison du devoir de pourvoir au bien-être de ses propres enfants et des personnes qui sont en contact avec eux (femmes enceintes) ».

Mais le fait que la présente note s’appuie sur un document de 2005 ne la rend pas moins problématique.

Récemment, le 12 décembre 2020, un cardinal et quatre évêques ont exprimé une position beaucoup plus ferme, et conforme à l’enseignement de l’Église.

Le cardinal Janis Pujats et les évêques Tomash Peta, Jan Pawel Lenga, Joseph E. Strickland et Athanasius Schneider ont en effet dénoncé la contradiction évidente entre la doctrine catholique, qui rejette catégoriquement et sans ambiguïté l’avortement, dans tous les cas, comme un crime criant vengeance au ciel (Catéchisme de l’Église catholique, 2268, 2270 ss. ), et la pratique consistant à considérer comme moralement acceptables dans certains cas les vaccins dérivés de lignées cellulaires de foetus avortés.

Après avoir rappelé l’enseignement de Saint Jean-Paul II sur l’inviolabilité et la dignité de la vie humaine, les cinq prélats déclarent que ceux qui reçoivent sciemment des vaccins à partir de fœtus avortés entrent « dans une sorte de concaténation » avec l’industrie de l’avortement. Bien sûr, le bénéficiaire du vaccin ne collabore pas directement à l’avortement, mais il bénéficie du fait que l’avortement a eu lieu, et c’est un comportement que tout catholique doit considérer comme immoral.

Les cinq prélats écrivent :

Nous vivons l’un des pires génocides connus de l’homme. Des millions et des millions d’enfants dans le monde ont été massacrés dans le ventre de leur mère et, jour après jour, ce génocide caché se poursuit à travers l’industrie de l’avortement et les technologies fœtales, et les pressions de gouvernements et d’organismes internationaux pour promouvoir ces vaccins comme l’un de leurs objectifs. Les catholiques ne peuvent pas céder maintenant ; le faire serait grossièrement irresponsable. L’acceptation de ces vaccins par les catholiques, au motif qu’ils n’impliquent qu’une « coopération lointaine, passive et matérielle » avec le mal, ferait le jeu de leurs ennemis et affaiblirait le dernier bastion contre l’avortement.

Le cardinal et les quatre évêques se demandent alors :

L’utilisation des lignées cellulaires embryonnaires de bébés avortés pourrait-il être autre chose qu’une violation de l’ordre de création donné par Dieu, puisqu’elle est basée sur la violation déjà grave de cet ordre en tuant un enfant à naître ? Si cet enfant n’avait pas été privé du droit à la vie, si ses cellules (qui ont depuis été cultivées plusieurs fois en éprouvette) n’étaient pas disponibles pour la production d’un vaccin, elles ne pourraient pas être commercialisées. Il y a donc une double violation de l’ordre sacré de Dieu : d’une part par l’avortement lui-même, et d’autre part par l’odieuse affaire de la commercialisation des tissus des bébés avortés. Toutefois, ce double mépris de l’ordre de la création ne peut jamais être justifié, même dans l’intention de préserver la santé d’une personne par la vaccination, en raison de ce mépris de l’ordre de la création donné par Dieu. Notre société a créé une religion de substitution: on a fait de la santé le bien suprême en créant un « dieu » auquel des sacrifices doivent être faits. Dans ce cas, avec une vaccination qui profite de la mort d’une autre vie humaine.

Et voici les mots forts de la condamnation :

La recherche biomédicale qui exploite les enfants à naître innocents et utilise leur corps comme « matière première » pour les vaccins semble plus proche du cannibalisme.

Il n’y a donc pas d’assurances qui tiennent. Pour autant qu’on puisse l’appeler « à distance », la coopération dans le mal est toujours une coopération dans le mal.
Les cinq prélats concluent:

Notre déclaration a été rédigée avec l’avis de médecins et de scientifiques de différents pays. Une contribution substantielle est également venue des laïcs, des grands-mères, des grands-pères, des pères et mères de famille, des jeunes. Toutes les personnes consultées, quels que soient leur âge, leur nationalité et leur profession, ont unanimement et presque instinctivement rejeté un vaccin préparé à partir de lignées cellulaires embryonnaires de bébés avortés, et ont en même temps considéré inadéquate l’application du principe de « coopération matérielle à distance » et d’analogies se référant à ce cas. C’est réconfortant et en même temps très révélateur, car leur réponse unanime est une nouvelle démonstration de la force de la raison et du sensus fidei.

AMV

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