Alléluia!!! A en croire les médias mainstream, en particulier français (ce sont d’excellents acteurs, à défaut d’être des journalistes!), Joe Biden a commencé son mandat sur les chapeaux de roue, ses 100 premiers jours à la Maison Blanche ont été marqués par une série de succès retentissants, en particulier dans les domaines économique, sanitaire et même diplomatique (grâce à lui, les pauvres vont enfin sortir de la misère, le chômage va être éradiqué, il a reconnu le génocide arménien et à lui seul, il a terrassé le virus), sans parler du retour d’une Amérique apaisée et enfin réconciliée: bref, on est (re)passé de l’ombre à la lumière, après la parenthèse funeste des quatre années de règne de Trump. Mais selon l’éditorialiste de la NBQ, les choses sont légèrement différentes, pour peu qu’on prenne la peine d’ôter les lunettes roses de la propagande. On voit alors un vieil homme dépassé par les évènements, avec des difficultés cognitives évidentes, se débattant avec les fiches préparés par ses collaborateurs/marionnettistes, et derrière lui, de plus en plus, l’ombre inquiétante de Kamala Harris, présidente « in pectore » qui attend son heure sans cacher son impatience.

Capture d’écran Google Actu, 29 avril

A l’aide! Les cents premiers jours (à faire peur) de Joe Biden

Vincenzina Santoro
La NBQ
26 avril 2021
Ma traduction

Avec les 100 premiers jours de l’administration Biden-Harris, on approche du « May Day » (« mayday »/m’aidez est l’appel à l’aide qu’on lance en cas de détresse). Les États-Unis, aujourd’hui, se trouvent à un virage difficile avec la destruction des lois et des règlements fondamentaux pour la défense du droit à la vie. La nouvelle administration, ce faisant, lance un signe fort de discontinuité avec la précédente.

Le 20 janvier, jour de son investiture, le président Joe Biden a prononcé un discours en apparence impartial appelant à l’unité nationale. Deux jours plus tard, à l’occasion de l’anniversaire de la légalisation de l’avortement suite à l’arrêt Roe vs Wade de la Cour suprême, il a commencé le travail de démolition en sapant et en défaisant les principales réalisations de son prédécesseur pro-vie, Donald Trump. Biden a commencé par une proclamation d’une page faisant l’éloge de l’arrêt Roe vs. Wade, dans laquelle lui et la vice-présidente Kamala Harris affirmaient leur « engagement à transformer l’arrêt en loi » et promettaient de nommer des juges qui respecteraient son contenu. La décision de transformer Roe vs. Wade en loi avait été présentée précédemment dans le programme de 91 pages du parti démocrate avant l’élection. Quelques jours plus tard, le 28 janvier, un « Mémorandum pour la protection de la santé des femmes dans le pays et à l’étranger », plus complet que la déclaration précédente, a étendu la portée des « droits à la santé reproductive » au reste du monde.

De telles actions ne sont pas le meilleur moyen de promouvoir « l’unité nationale ». En matière d’avortement, il n’y a pas de place pour le compromis; soit vous êtes pro-vie, soit vous êtes pro-choix. La démarche de Biden intervient quelques jours après que le président Trump, le 17 janvier, dans les derniers jours de son administration, ait proclamé le 22 janvier « Journée nationale pour le caractère sacré de la vie humaine », déclarant que les enfants à naître étaient « les personnes les plus vulnérables de notre société. » La proclamation de Biden n’était que la première d’une douzaine d’autres, dont des décrets, des déclarations et des mémorandums signés par le nouveau président qui légifère comme un empereur. Dès le premier jour, il a été photographié à son bureau dans le bureau ovale de la Maison Blanche, avec l’intention de signer toutes les lois que nous avons vues plus haut.

Mais où sont passées les conférences de presse? Dans le passé, les présidents américains étaient disposés à apparaître en public, lors de conférences de presse qui leur donnaient une exposition médiatique maximale, pour expliquer leurs plans et leurs politiques. Alors que Biden s’est montré capable de lire le téléprompteur, plissant les yeux à la vue des déclarations écrites pour lui, il n’est apparemment plus en mesure de supporter le rythme intense des questions lors des longues conférences de presse. Le service de presse de la Maison-Blanche a fait pression sur l’attachée de presse Jen Psaki, soucieuse de justifier l’absence d’un Biden « très occupé », pour qu’il se présente enfin à sa première (et jusqu’à présent unique) conférence de presse, le 25 mars. C’était différent des conférences habituelles de ce type. Biden lisait ses réponses à partir de plusieurs fiches, d’un carnet à spirale et de fiches contenant des résumés, tandis que des journalistes soigneusement sélectionnés posaient des questions très simples auxquelles le président répondait en se débattant avec les fiches pour trouver la bonne réponse parmi celles qui avaient été préétablies.

Comme cela avait été le cas lors d’autres événements publics, Biden a par moments perdu le fil de ses pensées et a parfois prononcé des paroles surprenantes, comme celles concernant les immigrants qui assiègent la frontière sud des États-Unis après avoir traversé le « désert mexicain », arrivant « du Guatemala, du Mexique, de Guadalupe » [ndt: il faudrait une carte et des précisions géographiques que je suis incapable de donner… maysay!]. Bien que les grands médias américains soient généralement indulgents à l’égard des gaffes, des oublis et des trébuchements d’un Biden presque sénile, le spectacle prendra fin tôt ou tard. Pour de nombreux observateurs, le mandat présidentiel de Biden ne durera pas quatre ans.

Lorsqu’il apparaît en public, le président est toujours suivi de la vice-présidente Kamala Harris. Lorsqu’il se trouve dans le bureau ovale pour signer des documents, ou lorsqu’il participe à des réunions de toutes sortes, Harris est toujours présente à quelques mètres, derrière lui, comme si elle était prête à prendre le relais à la première occasion. Elle le suit à chaque événement public. Le rôle de Harris ne semble pas seulement se limiter à accompagner le président, mais aussi à le surveiller étroitement. Compte tenu des difficultés cognitives apparentes de Biden (que la presse mainstream passe volontairement sous silence), Harris donne l’impression d’être plutôt une « présidente in pectore » comptant les jours avant que son heure ne vienne.

Les lapsus sur l' »administration Harris-Biden » [et non « Biden-Harris »! cf. ici] pendant la campagne et même après, pourraient être un avant-goût des événements à venir. L’attente ne durera pas nécessairement quatre ans. Les mauvaises blagues ont la vie courte. La nouvelle vice-présidente a d’ailleurs déjà assumé des fonctions présidentielles, par exemple les contacts personnels avec les dirigeants étrangers. Harris a reçu le premier chef de gouvernement étranger à se rendre à la Maison Blanche depuis l’entrée en fonction de l’administration Biden : le Premier ministre japonais Yoshide Sugo. Le président et la vice-présidente se sont assis ensemble lors de la réunion formelle qui a suivi.

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