La dictature de l’hyper-minorité, au moins numérique, des LGBT et des lobbies qui les instrumentalisent se fait de moins en moins subliminale et resserre son étreinte sur la pauvre grenouille plongée dans une eau désormais proche du point d’ébullition. Dernier exemple, la gay-pride, à Rome, samedi dernier, a été l’occasion des exhibitions obscènes habituelles, mais aussi lourdement blasphématoires (avec un Christ LGBT), montrant bien de quel côté est la haine, et quelle est la vraie cible de cette nouvelle inquisition. Marcello Veneziani, sans mentionner explicitement le défilé de la haine, élargit son propos aux autres minorités protégées et dénonce un nouveau clergé fanatique et de plus en plus arrogant, qui, contrairement à l’autre (silencieux, quand il n’est pas complice), met gravement en péril la sacro-sainte laïcité.

Roma Pride
Un christ LGBT ouvre le cortège, entre danses et chants (ANSA.it)

Défendez la laïcité de l’Etat contre le nouveau clergé

Cher Président Draghi et chers frères de la Loge Laïque du Grand Occident [ndt: sic!], si vous voulez vraiment défendre la laïcité de l’État, du gouvernement et du Parlement italien, vous devez mieux viser. Ôtez votre cagoule pour bien voir la réalité environnante. Ce n’est pas l’Église catholique apostolique romaine, et encore moins l’Église bergoglienne, humanitaire et accueillante, qui aspire au retour à un état confessionnel, enclin aux préceptes religieux et désireux de restaurer la dévotion populaire. Pour une fois – peut-être de manière maladroite, « jésuitique » et quelque peu lâche, en faisant appel au Concordat – l’Église a plaidé son contraire, elle a épousé une cause on ne peut plus laïque : elle a invoqué les lois, la liberté de pensée et d’expression, mise en danger par la loi Zan. Il ne s’agit pas d’une ingérence dans la vie laïque de l’État et de la politique italienne – ce n’est pas non plus comparable aux nombreuses ingérences de l’Église bergoglienne sur le thème des migrants, des modèles sociaux et économiques, des jugements politiques et idéologiques – mais au contraire d’une demande d’arrêter l’ingérence d’une loi, avec son cortège d’intimidations psychologiques et idéologiques, dans la vie des citoyens, pas seulement des croyants et des pratiquants, si seulement ils transgressent les préceptes de la nouvelle religion bioéthique imposée au culte de tous les citoyens.

Si vous voulez vraiment défendre la laïcité de l’État, de la politique, du gouvernement et du parlement, ayez le courage d’affronter le nouveau cléricalisme et la nouvelle inquisition qui mettent en place en Italie et en Occident les lois, les propositions, les comités de vigilance, de dénonciation et de désaveu, qui surgissent ici et là dans notre pays pour défendre et protéger la nouvelle religion humanitaire fondée sur l’antifascisme, l’antiracisme et l’anti-homotransphobie. Une anti religion, très curieuse, qui repose sur le principe de « haïr les haineux », « persécuter les persécuteurs », être intolérant avec les intolérants. À la différence que les prétendus haineux, persécuteurs et intolérants sont en grande partie sans défense, inoffensifs et ne disposent pas du pouvoir et des armes dont dispose la nouvelle machine inquisitrice qui devrait les frapper conformément à la loi.

A présent, en Europe, il n’y a même plus de catholiques populaires [allusion au PPE] pour arrêter cette dérive clérico-progressiste: ils sont regroupés avec Van Der Lewen dans la même procession pour punir ceux qui ne respectent pas le nouveau catéchisme et ne s’agenouillent pas au passage des Saints. Le mécanisme idéologico-punitif est basé sur une inversion : toute tentative de défendre la famille ou de protéger les enfants ou de protéger la souveraineté nationale et la civilisation en danger, est lue et condamnée à l’envers comme une attaque contre les gays et les trans ou un racisme contre les noirs et les migrants. Voir le cas Orban.

Si vous êtes attentifs et que vous raisonnez avec un esprit clair et non par réflexes conditionnés, imbécillité grégaire et conformisme idéologique, vous verrez qu’un protocole clérical fait de procès d’intentions est appliqué à la vie quotidienne, à la vie laïque, catéchismes dispensés dans tous les sièges, en commençant par les enfants, chasse aux sorcières, baptêmes et confirmations progressistes ou, au contraire, excommunications, exorcismes et suspensions a divinis, agenouilloirs et images saintes, dévotions et anniversaires, au nom de ce canon désormais sacré que nous répétons pour la énième fois jusqu’à la nausée: le politiquement correct et ses dérivés toxiques, ses variantes, ses codicilles.

Si vous entrez dans les détails, vous vous rendrez compte que le blasphème, l’outrage à la religion, le blasphème et la profanation, autrefois placés pour protéger la religion, sont transférés de la même manière aux nouvelles catégories protégées : les Noirs [Neri] sans g au milieu, les féministes me-too, les « homotrans » et autres, les Roms et autres catégories mineures. Vous ne pouvez même pas faire une blague à leur sujet, c’est considéré et puni comme un blasphème. Vous pouvez raconter une blague irrévérencieuse sur Dieu (tant qu’il ne s’agit pas d’Allah), vous pouvez faire des blagues lourdes sur la Vierge et vous moquer de tous les saints, sans parler de leurs dévots et de leurs prêtres ; mais essayez de plaisanter sur l’une de ces catégories ou de les caricaturer. Vous vous attirez des ennuis, vous vous ruinez parfois à jamais, vous maculez votre dossier comme s’il s’agissait du péché originel. Des vies honorées, laborieuses et généreuses ont été compromises par une simple blague, un jugement, sur les Intouchables: le péché mortel a été appliqué à la lettre dans ces cas, avec toutes les mesures punitives appropriées. Ainsi, les lois concernant les délits d’opinion, renvoyées à la Nouvelle Inquisition séculière, la Congrégation du Saint-Office. La gay pride sera la prochaine Toussaint, à Noël nous célébrerons le bébé dans une éprouvette ou l’avorteur, à Pâques nous nous souviendrons non pas du Ressuscité mais du Trépassé, du Sauveur noir.

Comment appelez-vous tout cela si ce n’est du cléricalisme, la réduction de la laïcité à un état confessionnel, un régime théocratique avec le nouveau Dieu Noir-Arc-en-ciel? Et comment appelez-vous les nouveaux imams, les nouveaux muezzins, les nouveaux ayatollahs dont ces lois accouchent dans les tribunaux, dans les commissions de vigilance, dans les comités politiques? Clergé, ils sont le clergé sous les ordres directs duquel travaille la police psychopolitique, les nouveaux bataillons de la Sainte Foi. Le service d’ordre du PCI et de Lotta Continua est désormais devenu la milice d’État de la Nouvelle Religion Humanitaire. Et s’ils ne vous punissent pas de manière exemplaire, ils ne vous intiment pas moins pour vous couvrir la tête de cendres : excusez-vous ! Agenouillez-vous ! Faites pénitence ! Récitez l’acte de contrition, dix Ave Maria au gay profané, cent Paternoster au migrant profané, n’oubliez pas de sanctifier les lesbiennes…..

En somme, le nouveau cléricalisme duquel nous devrions défendre la laïcité de l’État et des institutions est celui-là même que vous élevez aux autels et aux tribunaux par la loi.

MV, La Verità (27 juin 2021)


Ce n’est évidemment pas le pape qui va, je ne dis pas condamner les excès, mais au moins les recadrer.
Marco Tosatti rappelle avec amertume « le temps, où à Rome, il y avait encore un Pape ». C’était le 9 juillet 2000, année du Grand Jubilée, et Jean-Paul, lors de l’Angelus du 9 juillet, s’exprimait sur la Gay Pride qui venait de se dérouler:

Je considère comme mon devoir de mentionner les manifestations bien connues qui ont eu lieu à Rome ces derniers jours.
Au nom de l’Église de Rome, je ne peux manquer d’exprimer mon amertume face à l’affront fait au Grand Jubilé de l’an deux mille et à l’offense faite aux valeurs chrétiennes d’une ville si chère au cœur des catholiques du monde entier.
L’Église ne peut pas garder le silence sur la vérité, car elle manquerait à sa fidélité au Dieu Créateur et n’aiderait pas à discerner ce qui est bon de ce qui est mauvais.
Je voudrais, à cet égard, me limiter à la lecture de ce qui est dit dans le Catéchisme de l’Église catholique qui, après avoir constaté que les actes d’homosexualité sont contraires à la loi naturelle, affirme : « Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées. Ce penchant objectivement désordonné constitue une épreuve pour la plupart d’entre eux. Par conséquent, ils doivent être reçus avec respect, compassion et douceur. A leur égard, toute marque de discrimination injuste sera évitée. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie et, si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer en raison de leur condition » (CEC 2358).
Que notre Mère du Ciel nous assiste de sa protection.

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https://www.marcotosatti.com/2021/06/29/gay-pride-zan-e-lettere-melliflue-ricordo-quando-a-roma-cera-un-papa/
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