Bernard Antony, président de l’AGRIF – reprenant à son compte les (tristement) célèbres mots de François pour dédouaner l’idéologie gay avec les résultats que l’on a pu observer après -, invective ainsi le Pape, suite à la publication du motu proprio Traditionis Custodes. Une lettre ouverte courageuse à lire, à diffuser, que je me permets de reproduire ici en entier.
Lettre de Bernard Antony au Pape François
21 juillet 2021
Pape François,
Tout indique, à bien le lire, qu’avec votre Motu proprio Traditionis Custodes, vous venez, sans aucun doute, de perpétrer l’acte à ce jour le plus décisif de votre pontificat.
Cela n’a pas du être rien en effet, pour vous, pape régnant, que de décider d’annuler la mesure essentielle promulguée en 2007 par votre prédécesseur : le Motu proprio Summorum Pontificum.
Surtout, alors que ce dernier, le pape émérite Benoît XVI, tant admiré dans l’Eglise et au-delà pour sa lumineuse intelligence et sa foi, est toujours vivant, menant non loin de vous, au Vatican même, une retraite dans la prière et de méditation sur le devenir de l’Eglise. Surtout aussi que l’élaboration de ce Motu Proprio s’était manifestement inscrite dans la continuité de la volonté pacificatrice et de renouveau de la diversité liturgique voulue par saint Jean-Paul II.
Pape François, au lendemain de votre élection au Siège de Pierre vous aviez malicieusement émis pour les médias que vous vous reconnaissiez comme étant « un poco furbo », c’est-à-dire « rusé » en langue française. Cela renforçait la légitimité qui est celle de tout fidèle de ne pas accueillir avec une inconditionnelle soumission tous les faits et gestes du pape. D’autant plus que vous exprimiez aussi l’importance que vous accordez à la Praxis, ce mot spécifique du vocabulaire marxiste-léniniste désignant la prépondérance de l’action sur la pensée.
Et d’ailleurs, tous les observateurs, de droite ou de gauche, de votre carrière dans l’Eglise jusqu’à votre élection, s’accordaient à dire que, le souci de la liturgie n’était pas une de vos préoccupations majeures.
Pape François, il n’est aujourd’hui personne pour croire sérieusement que c’est réellement par souci d’unité liturgique que vous avez fait dégringoler sur l’Eglise votre Motu Proprio Traditionis Custodes. On se souvient au contraire de vos faits et gestes en faveur de toute la diversité de différents cultes des religions païennes, consacrés à la Pachamama en Amazonie ou au Grand Manitou en Amérique du Nord.
Non, assurément, ce n’est pas une passion d’unitarisme liturgique qui a pu motiver votre décision de prononcer ainsi un interdit majeur contre la liberté de la liturgie traditionnelle de l’Eglise catholique, c’est-à-dire contre la Messe séculaire, dite de Saint Pie V, à laquelle sont attachés un nombre toujours croissant de fidèles de l’Eglise latine de par le monde; en raison de ce qu’elle est pour eux la plus lumineusement expressive du renouvellement sur l’autel du Sacrifice du Christ.
Non vraiment, Pape François, nous croyons que ce n’est pas seulement pour une raison d’unification liturgique que vous avez fulminé ce véritable interdit violent de la liberté du culte traditionnel rétablie par votre prédécesseur.
Non, votre interdit, votre ukase, est le fait d’une décision principalement politique, mûrement réfléchie, le fait aussi de votre aversion si souvent inscrite sur votre visage à l’égard de ceux qui ne suivent pas votre politique. Or ce sont en effet souvent ceux qui sont attachés également à la conservation des dogmes et à celle du patrimoine civilisationnel de l’Eglise catholique.
Pape François, depuis votre militantisme dans l’Organización Única del Trasvasamiento Generacional (OUTG), mouvement de jeunesse du péronisme, vous avez clairement manifesté vos prédilections politiques.
On se souvient aussi de votre si ostentatoire compassion pour le dictateur communiste Fidel Castro, ce bourreau cruel non seulement de ses ennemis mais de tant de ses compagnons de combat comme le poète Armando Valladares.
Mais votre plus affligeante politique aura été celle « de l’abandon-trahison » de l’Eglise fidèle de Chine, ainsi dénoncée avec ces mots par l’héroïque Cardinal Zen Archevêque émérite de Hong Kong; Eglise livrée par un accord d’entière soumission à la férule du parti communiste de Xi-Jinping.
Et vous rêviez, pape François, d’être invité par ce gigantesque dictateur. Mais pour ce dernier, après que vous lui ayiez tout concédé jusqu’à ne pas réagir devant la falsification des écritures exigée par le parti, remplacé par des textes maoïstes, désormais vous ne servez plus à rien !
Pape François, les arguments que vous utilisez contre les fidèles de la liturgie traditionnelle pour en justifier l’interdiction sont proprement indignes ! Ils relèvent de tristes procédés de manipulations et d’amalgames.
Souvenez-vous : vous aviez déclaré, aux journalistes dans un avion vous ramenant à Rome : « Mais qui suis-je pour juger ? »
Mais qui êtes vous donc pour juger aujourd’hui comme vous le faites, d’après ce rapport d’évêques inquisitoriaux-tchékistes, les fidèles des messes traditionnelles ? Sont-ils méprisables parce c’est chez eux que l’on rencontre le plus de familles nombreuses ? Parce que c’est chez eux que surgissent de plus en plus de vocations ? Parce que c’est chez eux, dans leurs familles la plupart du temps bien peu fortunées que l’on se sacrifie pour que les enfants soient élevés dans des écoles de conviction catholique ? Parce que c’est dans leurs paroisses que l’on accueille si souvent des Africains en recherche d’une bonne éducation chrétienne pour leurs enfants ? Parce que c’est dans ces paroisses l’on ne rejette pas, mais qu’on les aime, les héroïques convertis de l’islam ?
Il est vrai que vous, pape François, c’est pour les migrants musulmans que vous avez ostensiblement manifesté votre charité préférentielle.
A propos de l’islam vous avez d’ailleurs professé à Abu-Dhabi l’étonnant propos selon lequel la diversité des religions est le fait de la volonté divine.
Et voilà donc qu’aujourd’hui vous avez manifesté qu’il ne saurait y avoir de diversité pour vous au sein de l’Eglise catholique s’il s’agit d’y maintenir cette séculaire liturgie !
Ce qui vous inquiétait le plus des multiples phénomènes d’autodestruction qui secouent l’Eglise ce n’était donc pas le schisme de fait de l’Eglise d’Allemagne telle que façonnée au fil des ans par votre cher ami le Cardinal Marx, ce n’était pas le pullulement des réseaux LGBTQ jusqu’au Vatican, non c’était la persistance et même la renaissance de la messe codifiée jadis par votre grand prédécesseur Saint Pie V, c’était que des communautés où elle est célébrée, sorte chaque année un grand nombre de jeunes prêtres.
Pape François, de votre consternant Motu proprio nous tirons la triste confirmation que vous êtes un idéologue et un dialecticien, un grand Diviseur. Et pour tout dire un méchant homme. Mais certes vous êtes le pape et les fidèles n’ont que le choix d’attendre que la Divine Providence veuille faire que votre successeur soit meilleur.
Mots Clés : Traditionis Custodes