Des deux côtés des Alpes, même discours, mêmes menaces. A lire en parallèle, un article de l’Express en ligne, qui résume bien l’état d’esprit du pouvoir en France, et la chronique du docteur Gulisano, qui nous informe sur la situation chez nos voisins transalpins.

De l’Express en ligne (25 juillet):

Les mots sont forts, le ton est martial et la cible est clairement identifiée. Lors d’une visite à Tahiti, le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a dénoncé ce dimanche « l’irresponsabilité et l’égoïsme » des non-vaccinés, alors que l’épidémie repart de plus belle en France.

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À entendre les propos du chef de l’Etat, l’heure n’est plus à essayer de convaincre. Alors que le pays est balayé par une quatrième vague de Covid-19, le président Emmanuel Macron a changé de ton. Et l’allocution du président de la République, le 12 juillet, a marqué un tournant. Le locataire de l’Elysée assume vouloir « faire porter les restrictions sur les non-vaccinés, plutôt que sur tous ».
Pour la première fois depuis le début de la pandémie, le chef de l’Etat ne semble plus d’adresser de la même façon à tous les Français. 

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A ceux qui accusent le chef de l’Etat de mordre sur leur liberté, l’Elysée rend coup pour coup : « Vous pouvez tout à fait aller faire les courses, aller voir vos amis, être chez vous [note de moi: c’est trop bon de sa part! On hallucine!], voir vos proches. Mais vous ne pouvez pas aller dans des lieux où il y a du brassage », comme les centres commerciaux ou les restaurants.

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Que ce soit sur les plateaux télé ou à la radio, le gouvernement ne semble plus en guerre contre l’épidémie, mais contre les « antivax ». Quitte à ridiculiser ceux qui refusent de se faire piquer contre le Covid-19. « La liberté, ce n’est pas refuser un vaccin » qui « protège », « ni se soustraire aux impôts », « ou rouler à contresens sur l’autorité », s’est fâché le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors d’un discours à l’Assemblée nationale, le 21 juillet.

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L’autre stratégie affichée par le gouvernement : minimiser l’importance de ces contestataires. Même s’ils font du bruit, ceux « qui tiennent des propos totalement irresponsables et mensongers sur la vaccination » sont « très minoritaires », a assuré Gabriel Attal sur France Inter, jeudi.

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Trois jours après son allocution du 12 juillet, Emmanuel Macron loue le « civisme », la « responsabilité » et le sens du « collectif » des vaccinés. Pour les mauvais élèves, les mots se durcissent évoquant le « cynisme » de ceux qui exploitent » la peur » autour du vaccin [note de moi: un comble! Quid de ceux qui exploitent éhontément depuis un an et demi la peur du virus?]. D’un côté, la majorité silencieuse et de l’autre la minorité bruyante – les mauvais élèves. Comme sur les bancs de l’école, les bons points sont distribués. Et sans surprise, les personnes vaccinées reçoivent une pluie d’éloges.  

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https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/covid-19-comment-le-discours-de-l-executif-a-evolue-pour-marginaliser-les-antivax_2155578.html

Draghi (/Macron, ndt) donne le feu vert

Pandémie, et voilà la phase 3: la haine contre les non-vaccinés

Paolo Gulisano
La NBQ
26 juillet 2021
Ma traduction

Avec la proclamation de Draghi du 22 juillet, la troisième phase de la gestion de la pandémie a commencé, celle de la haine et de l’intolérance féroce envers les non-vaccinés, qui deviennent non seulement des citoyens de seconde zone, discriminés, moqués et persécutés, mais même désignés comme potentiellement responsables de la poursuite de l’urgence pandémique. Afin d’humilier les non-vaccinés, ils veulent même effacer l’éthique médicale. En réalité, si la pandémie n’est pas terminée, c’est uniquement parce que nous sommes toujours sous Tachipirine (/paracétamol) et sous surveillance après plus d’un an.

Avec la proclamation de Draghi du 22 juillet , la troisième phase de la pandémie a commencé. La première a été déclenchée par l’état d’urgence de 2020, la stratégie des fermetures, et surtout par le récit d’un virus monstrueux et invincible pour lequel il n’y avait aucune possibilité de guérison. La deuxième phase a commencé le 27 décembre 2020, avec l’avènement du vaccin, le seul et unique salut, « Lumière et Espoir » comme l’a appelé le Pape Bergoglio dans son homélie de Noël.

Sept mois se sont écoulés, et il apparaît de plus en plus clairement que le vaccin n’est pas le Messie annoncé, que son efficacité, y compris contre les variants du virus (qui se développent en permanence), est limitée (en Israël, elle est aujourd’hui estimée à environ 39 %), et qu’il ne prévient pas les nouvelles infections. Selon des critères strictement scientifiques, il serait donc opportun de procéder à un examen des stratégies de prévention et de traitement.
Au contraire, Draghi a inauguré la troisième phase en recourant à tous les stéréotypes de la propagande anti-science. Il a répété – dans une déclaration manifestement fausse – que ceux qui tombent malades meurent. Depuis le début de l’épidémie, le taux de létalité du Covid est de 3%. Autrement dit, sur 100 personnes qui tombent malades, trois meurent et 97 guérissent. Il a en substance déclaré – tout en sachant qu’il ment – qu’être infecté signifie tomber malade, et que tomber malade signifie automatiquement mourir. Une équation qui est en fait un faux, à des fins de propagande uniquement.

Le banquier prêté à la politique [Draghi a un CV impressionnant: ex-directeur exécutif à la Banque mondiale, ex-vice-président de la branche européenne de Goldman Sachs, ex-Gouverneur de la Banque d’Italie, ex-Président de la Banque centrale européenne – ndt] propose alors une autre équation surréaliste : ce sont les personnes non vaccinées qui propagent le virus, qui meurent et font mourir les autres. Une autre expression idiote de l’anti-science. Si une personne est vaccinée, comment peut-elle tomber malade en entrant en contact avec une personne non vaccinée? Personne ne réfléchit au fait que si la remarque de Draghi était vraie, ce serait la confirmation que les vaccins ne fonctionnent pas ? Si le vaccin était vraiment le dieu libérateur, les vaccinés devraient vivre heureux pour toujours, et plaindre les pauvres gens qui ne l’ont pas reçu, mais au lieu de cela, on les incite à la haine. C’est, en fait, le problème de l’époque actuelle.

La troisième phase de la gestion de l’épidémie est celle de la haine, de l’intolérance farouche envers les non-vaccinés, qui deviennent non seulement des citoyens de seconde zone, discriminés, moqués et persécutés, mais même désignés comme responsables de la poursuite de l’urgence pandémique. Certains se sont déjà offusqués de la comparaison faite avec les lois raciales de 1938, mais il est indéniable qu’aujourd’hui les non-vaccinés font l’objet d’une haine comparable seulement à celle provoquée et induite par les faux Protocoles des évêques de Sion et les étoiles jaunes à porter sur les vêtements.

Pour frapper, faire plier, effrayer, humilier les non vaccinés, on irait même jusqu’à effacer l’éthique médicale, née il y a plus de trois mille ans avec le serment d’Hippocrate, et qui prévoit que le médecin doit s’occuper de chaque personne, indépendamment de son ethnie, de ses convictions personnelles ou autres. Entendre des médecins dire qu’une personne non vaccinée devrait payer son propre traitement si elle tombe malade du Covid est monstrueux. Une sorte de revanche sur le malade, un « c’est bien fait pour toi » incompatible avec l’éthique médicale.

En outre, si ce principe devait être appliqué de manière cohérente, d’autres catégories de patients devraient également être abandonnées à leur sort. Par exemple, un fumeur qui a consommé pendant des années des paquets de cigarettes portant sans ambiguïté la mention « gravement préjudiciable à la santé » devrait payer lui-même le traitement d’un cancer du poumon ou d’une maladie cardiovasculaire. Et ceux qui souffrent du SIDA ou de l’hépatite A, B et C en raison de leur comportement sexuel devraient également devoir payer pour leur traitement. Et peut-être même des diabétiques qui ne voulaient pas faire de régime. Et la liste est encore longue, jusqu’à l’élimination totale de la médecine en tant que profession consistant à prendre soin de chaque personne. Un vrai délire. Et pourtant, ces expressions de haine, de colère, d’intolérance, de méchanceté gratuite, sont de plus en plus populaires, soutenues par des politiciens, des virologues autoproclamés et des institutions.

Le non-vacciné doit devenir un bouc émissaire, il doit susciter cette même rage aveugle que les prétendus untori de Manzoni, il doit cacher toutes les limites et les échecs des campagnes de vaccination qui – répétons-le – à elles seules ne pourront jamais vaincre le Covid. Nous ne nous en sortirons qu’avec un traitement, et la juste protestation contre les laissez-passer officiels doit le rappeler inlassablement au régime et à l’opinion publique.

Si la pandémie n’est pas encore terminée, c’est uniquement parce que, après plus d’un an, nous sommes toujours sous Tachipirine (/paracétamol) et sous surveillance attentive. Avec un traitement, on peut sauver, aussi bien les vaccinés que les non-vaccinés. Cette évidence peut éviter une guerre civile entre vaccinés et non vaccinés, les seconds ultra-minoritaires subissant l’agression des premiers, avec l’aval et le soutien de la machine gouvernementale. Et peut-être avec la bénédiction d’une certaine partie de l’Église qui ne semble pas appliquer le slogan « tous frères » aux non-vaccinés. À ce stade de l’histoire, quiconque n’empêche pas la discrimination et la persécution assume une très grave responsabilité.

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