Dans la désormais incontournable (hélas!) conférence de presse en vol, dans l’avion qui le ramenait à Rome après sa visite à Chypres et en Grèce, celui qui fait fonction de (je n’ose même plus dire: EST le) vicaire du Christ sur la terre, sur le ton d’une conversation de bar de très bas niveau, s’est fait le relais des pires ragots de la presse à scandales spécialisée dans les trous de serrure et de la presse dite « libérale » la plus anti-catholique pour calomnier l’Archevêque de Paris. Et la chose la plus incroyable et la plus consternante, c’est que l’honneur d’un homme a été foulé aux pieds, qu’il a été abandonné à la meute (*), dans la plus parfaite indifférence des catholiques français – quand ils n’ont pas avalé tel quel le récit confirmé par le pape lui-même (comme pour le rapport Sauvé), véhiculé et amplifié par sa bonne amie Pigozzi!! La mise au point salutaire d’AM Valli, qui interpelle directement son ami et ex-collègue, directeur du Bureau de presse, Matteo Bruni.

(*) Difficile de ne pas voir un lien avec la nouvelle aujourd’hui largement médiatisée (nous avons été parmi les premiers à en parler il y a deux semaines: Démission de Mgr Aupetit: de multiples causes possibles) de la catastrophe spirituelle et esthétique imminente qui va s’abattre sur ce qui reste de Notre-Dame?

Sur les propos déconcertants de Bergoglio concernant Mgr Aupetit

Face aux déclarations du Pape dans l’avion concernant le cas de Mgr Aupetit, on ressent un mélange de perplexité et de tristesse. Perplexité devant le degré de déséquilibre atteint par Bergoglio, tristesse devant le niveau auquel la papauté est descendue.

Tout d’abord, relisons l’échange entre le pape et la correspondante du Monde Cécile Chambraud.

Cécile Chambraud (en espagnol):
Saint Père, je pose la question en espagnol pour mes collègues. Jeudi, à notre arrivée à Nicosie, nous avons appris que vous aviez accepté la démission de l’archevêque de Paris, Monseigneur Aupetit. Pouvez-vous expliquer pourquoi, et pourquoi dans une telle hâte ?

Pape François:
Sur l’affaire Aupetit. Je me demande : qu’a fait Aupetit qui soit si grave qu’il doive démissionner ? Qu’est-ce qu’il a fait ? Que quelqu’un me réponde…

Cécile Chambraud:
Je ne sais pas. Je ne sais pas.

Pape François:
Si nous ne connaissons pas l’accusation, nous ne pouvons pas condamner. Quelle était l’accusation ? Qui le sait ? [personne ne répond] C’est mauvais !

Cécile Chambraud:
Un problème de gouvernement ou autre chose, on ne sait pas.

Pape François:
Avant de répondre, je dirais : faites l’enquête. Faites l’enquête. Parce qu’il y a un danger à dire : « Il a été condamné ». Mais qui l’a condamné ? « L’opinion publique, le bavardage… ». Mais qu’a-t-il fait ? « Nous ne savons pas. Quelque chose… » Si vous savez pourquoi, dites-le. Au contraire, je ne peux pas répondre. Et vous ne saurez pas pourquoi, parce que c’était un manquement de sa part, un manquement contre le sixième commandement, mais pas total, mais de petites caresses et massages qu’il faisait : c’est l’accusation. C’est un péché, mais ce n’est pas un des péchés les plus graves, car les péchés de la chair ne sont pas les plus graves. Les péchés les plus graves sont ceux qui ont plus d' »angélisme » : l’orgueil, la haine… ceux-ci sont plus graves. Donc, Aupetit [pourquoi pas « Mgr » Aupetit, ndt] est un pécheur comme moi. Je ne sais pas si vous pensez cela, mais peut-être… comme Pierre, l’évêque sur lequel le Christ a fondé l’Église. Comment se fait-il que la communauté de l’époque ait accepté un évêque pécheur ? Et c’était pour des péchés aussi « angéliques » que le reniement du Christ, non? Mais c’était une Église normale, elle était habituée à se sentir toujours pécheresse, tout le monde : c’était une Église humble. Vous pouvez voir que notre Église n’est pas habituée à avoir un évêque pécheur, et nous faisons semblant de dire « c’est un saint, mon évêque ». Non, c’est le Petit Chaperon Rouge. Nous sommes tous des pécheurs. Mais lorsque les bavardages se multiplient, se multiplient et emportent la bonne réputation d’une personne, cet homme ne pourra pas gouverner, parce qu’il a perdu sa réputation, et non à cause de son péché – qui est un péché, comme celui de Pierre, comme le mien, comme le vôtre : c’est un péché ! – mais à cause des bavardages des personnes chargées de raconter l’histoire. Un homme à qui l’on a retiré la réputation de cette manière, publiquement, ne peut pas gouverner. Et c’est une injustice. Pour cette raison, j’ai accepté la démission d’Aupetit non pas sur l’autel de la vérité, mais sur l’autel de l’hypocrisie. C’est ce que je veux dire. Merci.

Capture d’écran

Bergoglio a déployé ici tout son répertoire : imprudence, ambiguïté, duplicité, incohérence, culot.

Comme on le voit, face à un journaliste qui, légitimement, veut savoir pourquoi le pape a accepté la démission de Mgr Aupetit (notez bien : Aupetit n’a pas démissionné, mais a remis la charge entre les mains du pape, lui laissant la décision), Bergoglio dit  » si nous ne connaissons pas l’accusation, nous ne pouvons pas condamner « . Mais si, c’est bien lui qui a condamné Aupetit ! Et s’il l’a condamné, on suppose qu’il avait des éléments circonstanciels pour le faire. Au lieu de cela, il demande aux journalistes d’enquêter : mais qu’est-ce que les journalistes ont à voir avec cela ? C’est lui qui devrait expliquer pourquoi il a accepté la renonciation d’Aupetit, en assumant la responsabilité de cette décision !

Mais ensuite, il dit quelque chose, mais, comme d’habitude, pas clairement. Plutôt, il lance une accusation, et il le fait (avec une suprême malice) avec l’air de quelqu’un qui défend apparemment l’archevêque, de cette manière double et pharisaïque typique du modèle péroniste appris en Argentine. Il parle d’un « manquement contre le sixième commandement, mais pas total, mais de petites caresses et massages à la secrétaire, qu’il avait l’habitude de faire ». La référence à la secrétaire (très grave, car elle met en cause une personne qui n’a jamais été explicitement mentionnée jusqu’à présent) a été retirée de la version officielle publiée par le Bureau de presse du Vatican, mais est restée dans l’enregistrement audiovisuel.

Et que dire de l’idée que le manquement au sixième commandement peut être « non totale » ? Et qu’il y a des « péchés plus graves » comme l’orgueil et la haine ? Pourquoi plus graves? Par rapport à quoi ? Et qui a décidé cela ? L’état de confusion est à son comble.

Et puis la dernière perle : un homme (Aupetit) « à qui l’on a retiré sa renommée [je suppose qu’il voulait dire sa réputation] de sorte que, publiquement, il ne peut pas gouverner. Et c’est une injustice. C’est pourquoi j’ai accepté la démission d’Aupetit non pas sur l’autel de la vérité, mais sur celui de l’hypocrisie ». Quoi? De cette façon, toi, pape, déclare ouvertement que tu as cédé à l’injustice et que tu n’as pas défendu la vérité, alors que toi, comme Pasteur suprême, tu devrais faire tout le contraire ! Ce n’est pas tout: après tes déclarations, Mgr Aupetit reste marqué à vie comme celui qui caresse et masse sa secrétaire !

En conclusion, ce qui ressort du raisonnement tordu de Bergoglio, c’est une intériorité détériorée et une spiritualité malade, en plus d’un sens déformé de la justice et des devoirs qui lui sont liés. Ce n’est pas surprenant, car nous avons appris à connaître Bergoglio et sa conception de la moralité. Ce qui est surprenant et décourageant, c’est qu’il y en a encore qui se prêtent à ce jeu de massacre, qui se taisent, se rendant complices d’un scandale qui a atteint le point d’aberration, qui tolèrent qu’une personne totalement inadaptée au rôle qu’elle occupe continue à démolir obstinément ce qui reste de la papauté et de l’Église du Christ. Une papauté – rappelons-le – que Notre Seigneur a instituée et à laquelle Il a conféré le pouvoir sacré afin qu’elle gouverne l’Église et ne la transforme pas en une entité dont la finalité est opposée à celle pour laquelle Il l’a fondée.

Je cite rarement des noms, mais dans ce cas, je voudrais m’adresser à Matteo Bruni, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, un collègue que j’ai connu, lorsque j’étais encore vaticaniste pour la RAI, comme une personne intelligente, honnête et aimable. Cher Matteo, excuse-moi de te déranger, mais comme je peux imaginer ton malaise, je te demande : pourquoi n’abandonnes-tu pas tout cela? Pourquoi te rends-tu complice de cette folie ? Ne vois-tu pas que chaque jour qui passe, l’institution de la papauté est de plus en plus blessée et avilie ? Ne vois-tu pas que l‘auctoritas est de plus en plus compromise ? Lorsque tout cela sera terminé – car le Seigneur ne permettra pas que l’Église soit dévastée de cette manière inconvenante – on demandera des comptes sur cette action dévastatrice non seulement au premier responsable, Bergoglio, mais aussi à ses collaborateurs, parmi lesquels beaucoup subissent son pouvoir excessif sans le partager. Veux-tu faire partie – comme beaucoup, trop de laïcs, de prêtres, d’évêques et de cardinaux – du nombre de ceux qui seront désignés comme coresponsables et soutiens du tyran ?

Share This